Initié par l’Union Européenne depuis 2014, le Fonds Bêkou tire à sa fin. Toutefois, le pays entre dans une nouvelle phase de coopération avec l’UE. A cet effet, il s’avère important de faire le point sur les activités soutenues par le Fonds Bêkou et ses partenaires. C’est dans cette lancée, qu’un atelier sur la capitalisation de ces Fonds a été organisé le mercredi passé à l’alliance française de Bangui.

La crise enclenchée en Centrafrique depuis 2013 a provoqué des conséquences multiformes et surtout dans le cadre humanitaire. Plusieurs partenaires se sont mobilisés pour secourir les centrafricains qui connaissent l’un des moments les plus difficiles de leur histoire. Etant donné que l’Union Européenne est l’un des partenaires privilégiés de la RCA, elle a aussitôt jugé mieux d’apporter son appui en mettant sur la table le projet du Fond Bêkou dont le budget s’élève à hauteur de 309 millions d’euros.

Le Fonds Bêkou a profité à la réalisation de 23 projets dans plusieurs domaines entre autres l’accès aux services de base avec un focus sur les questions de santé, la relance économique avec un focus sur les questions de développement rural, la cohésion sociale…

« A l’Union Européenne, nous avons une offre pérennante et presque sans condition d’aide humanitaire en RCA. On va toujours continuer à secourir le pays en ce qui concerne le domaine humanitaire car plus de 2,8 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire. Au même temps, nous avons un lien de partenariat international dans le cadre de développement », a expliqué Douglas Darius Carpenter, Ambassadeur de l’Union Européenne en Centrafrique.

« Mais, il y a un troisième défi qui consiste à assurer le lien que l’on appelle nexus entre ce qui est humanitaire et développement afin de participer non seulement au développement du pays mais aussi le développement de la famille, de la communauté afin d’avoir une stabilité personnel socio-économique et physique. C’est pourquoi nous avons ciblé le domaine de la santé, la résilience économique et les activités génératrices de revenu. Ce sont là les logiques de ce Fonds qui permet à la population qui est toujours dans le contexte de crise humanitaire et d’instabilité d’avoir les éléments de résilience pour participer au développement », a ajouté la même source.

En terme de bilan, le constat est positif à travers les différentes réalisations non-seulement à Bangui mais dans les provinces: « Nous pouvons dire que le bilan est positif du fait que nous avons été sur tous les terrains aux cotés de tous les acteurs sociaux.  Certes les activités du Fonds Bêkou tire à sa fin mais à partir de janvier 2022 et les années suivantes, il y aura encore 20 autres projets que nous allons exécutés dans l’optique de partenariat qui lie la RCA et l’UE », a lancé Enrique De Loma Ossorio Friend, Gestionnaire du Fonds Bêkou.

Le gouvernement centrafricain a aussi reconnu l’effort et l’apport considérable de l’Union Européenne à travers le Fonds Bêkou, comme a témoigné Jacqueline Madozein: « Le Fonds Bêkou a joué un rôle très important dans le cadre de relance économique de la RCA. Les populations les plus reculées ont bénéficié de ce programme car là où le gouvernement a la peine d’y arriver, le Fonds Bêkou a marqué sa présence. Ce qui a permis par exemple à un jardinier, un cultivateur, un éleveur d’avoir une petite subvention à titre de support financier qui lui permet de relancer ses activités et lui redonne l’espoir après la crise ».

Ledit atelier qui a regroupé plusieurs acteurs et bénéficiaires du Fonds Bêkou s’était déroulé le 24 novembre dernier à l’alliance française de Bangui.

Si, du côté de l’Union Union européenne tous les hauts responsables étaient présent, le ministre Felix Moloua qui devrait représenter le gouvernement était absent du fait qu’il a été empêché par une autre exigence professionnelle et il s’est fait représenter par Jacqueline Madozein, l’une des personnalités au cabinet du ministère du plan, de l’économie et de la coopération internationale. 

       Brice Ledoux Saramalet