Plusieurs centrafricains clament haut et fort que nous devons aller vers une indépendance réelle et surtout économique et financière, après celle politiquement obtenue le 13 aout 1960. Sommes-nous en train d’aller vers cette indépendance ?
Faire asseoir une autorité de l’Etat dans un pays qui doit jouir de sa souveraineté nécessite des sacrifices. Le cas de la République Centrafricaine qui, depuis son accession à la souveraineté, reste un pays pauvre, faible, affecté par des décennies des crises, nées pour la plupart des intérêts des uns et des autres à briguer par la force la magistrature suprême en toile de fonds la mauvaise gouvernance qui ont caractérisé la gestion de la chose publique dans notre pays.
Ce pays, reste cependant dépendant de l’aide internationale à cause de cette gestion opaque qui ne favorise pas son éclosion économique. Voir le bout de tunnel est encore loin pour la Centrafrique, un pays riche avec une forte potentialité géologique mais paradoxalement pauvre. Un centrafricain vit avec moins d’un dollar par jour. C’est un scandale pour ceux qui connaissent et qui maitrisent non seulement l’histoire de ce pays mais ses richesses, pourtant restées non exploiter.
La vraie trahison du peuple est que les régimes se sont succédés et qu’au final, les centrafricains meurent pauvres sur une immense richesse. Comment comprendre que les richesses de ce pays sont restées sous embargo qui ne dit pas son nom depuis son indépendance ?
Il faut des sacrifices certes pour parvenir à sortir ce pays du labyrinthe. C’est ce que le peuple demande à ses autorités depuis plusieurs décennies. La Centrafrique doit sortir du chaos, elle doit sortir des compromissions qui freinent son développement. Elle doit se relever et marcher. Mais comment ? C’est là où cela devient difficile, très difficile car, tout le monde réclame le bien-être de ce pays mais n’arrive pas à unir les efforts pour espérer voir cette prospérité.
En fait, le président Touadera doit utiliser des astuces pour contourner certains obstacles car, il marche actuellement sur le chemin miné. Il faut savoir poser les pieds, sinon, il saute sur une mine antipersonnel.
Conduire le pays vers son indépendance économique est synonyme de déclarer la guerre contre les impérialistes. Cette guerre ne pourra être gagnée que si et seulement si le pays est uni, fort et que la majorité épouse la vision panafricaniste que le président porte.
Dommage que ceci n’est pas une mince affaire. Tout le monde ne pourra pas s’aligner. Chacun a ses intérêts. Chacun veut devenir ministre, député, président pour changer les choses. Une fois élus, ils renouent avec les vieilles habitudes. Touadera et son clan sont en train d’être critiqués, tout simplement parce que ce qu’ils critiquaient hier, ils le font aujourd’hui : Le clientélisme, la corruption, le détournement… se font sans que les présumés auteurs ne soient traduits en justice pour répondre de leurs actes. L’impunité des crimes économiques d’hier gouverne encore le monde d’aujourd’hui.
Malgré ces faits très critiqués depuis le début du 1er mandat du Président Touadera, il y a des actes qui se posent actuellement et qui poussent à des réflexions. Le lancement de Sango Coin, une monnaie numérique de la Centrafrique est perçue par les uns comme un chemin vers une indépendance économique du pays. Mais de l’autre côté, la priorité n’est pas une monnaie électronique alors que des centrafricains n’ont pas accès aux outils numériques nécessaires pour utiliser cette monnaie. Donnons du temps au temps. Nous reviendrons apprécier cette expérience.
Ce qui est sûr, Sango Coin ne remplace pas le franc cfa pour le moment. C’est une alternative aux défaillances du système bancaire mais aussi des coûts élevés des transactions. Et si Sango Coin marche, alors le véritable chemin de l’indépendance économique sera tracé. S’il échoue alors, le chemin sera encore long pour y arriver.
La route vers l’indépendance économique de la Centrafrique est certes longue mais pas impossible. Pays doté de plusieurs potentialités économiques aura sans doute à faire un pas vers une indépendance financière si la gestion de la chose publique se démocratise.
Edith Gboloma
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