La RCA qui depuis son accession à l’indépendance évolue sur la base d’un budget classique dit moyen veut s’approprier le budget programme en suivant le modèle de ses pairs de l’Afrique de l’ouest.

Ainsi, le Ministère des Finances  et du Budget a lancé mercredi 20 octobre à Bangui un atelier de capitalisation des expériences togolaise et Burkinabè de passage au Budget-programme. Cet atelier a pour objectif de s’enquérir des expériences des deux pays comme modèle pour s’approprier  le Budget programme. Le Burkina Faso et le Togo sont les deux pays qui sont déjà en avance dans le cadre de la mise en œuvre de ces réformes.

 «Il faut regarder le verre à moitié plein ce qui veut dire qu’en capitalisant sur les expériences des pays qui nous ont précédés, nous pouvons faire un pas important en avant tout simplement en évitant les différentes erreurs que ces pays ont éventuellement commis dans le cadre dans de ce programme », a expliqué Hervé Ndoba, Ministre Centrafricain des finances et du Budget qui a présidé les travaux du  lancement de l’atelier de capitalisation des expériences .

Le Budget programme consiste à décentraliser la fonction de l’ordonnancement des dépenses du budget sur la base des programmes qui seront défendus par les différents ministères et pour lesquels ils solliciteront des crédits dans le cadre de l’élaboration du Budget. 

Le Budget programme se diffère du classique du fait qu’il est basé sur le résultat qui fait partie des attentes du pouvoir public.

Aussi, le Budget programme tient compte des contraintes financiers nationales et internationales. Toutefois, ce changement ne remet pas en cause formellement les règles et techniques en vigueur. Mais, elle induit l’infléchissement de l’annualité  et l’inflexion de la spécialité.

La nouvelle approche budgétaire apparait comme un outil de gestion et de planification axée sur la performance. A en croire le Ministre des Finances, cette mutation est importante pour la RCA qui pourra faire autant que ceux qui l’ont précédé, mais aussi sur la question de l’ordonnancement des crédits qui seront alloués aux différents départements pour des actions concrètes.  « C’est important pour la RCA dans le sens où désormais grâce au programme, chaque ministère pourra être évalué sur la base des crédits qui seront alloués pour leurs permettre de réaliser des actions concrètes, qui devront avoir un impact fort sur la population », a-t-il précisé

La mise en œuvre de ce programme budgétaire dépendra toujours du ministère des Finances mais également des perspectives et défis à relever pour la RCA.

Cependant, il faut noter que ce programme porté par le gouvernement centrafricain est soutenu par l’Union Européenne. 

Pour le représentant de l’ambassadeur de l’Union Européenne en Centrafrique, « la réforme basée sur le budget programme est très importante, dans la mesure où elle vise des résultats palpables ». Il n’a pas oublié de mentionner des cas de certains facteurs susceptibles de gêner plus ou moins, la marche de ce train de réforme au sein des administrations centrafricaines. Il a par la même occasion, affiché la volonté manifeste de l’Union européenne d’accompagner les pouvoirs publics dans leur quête d’amélioration de la qualité des services de base et à la clef, le bien-être des populations centrafricaines.

Depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale en 1960, les budgets successifs de l’Etat étaient des budgets de moyens, basés exclusivement sur la consommation moins productive, ne tenant pas compte des résultats, d’où la quasi absence d’investissent dans les projets structurants capables de générer des retours. On qualifiait de manière sarcastique les différents ministères, des ministères « dépensiers » car, il n’y avait que de la consommation qui comptait, le devoir de redevabilité était de la chimère. Face à cette situation, la loi organique relative aux lois de finances du 13 juillet 2018 prévoit la budgétisation par programme qui s’inscrit dans les directives CEMAC internalisées dans l’ordonnancement juridique centrafricain.

      Anthony-Sibanda