Le kremlin renforce peu à peu sa coopération sur le continent africain. Une vingtaine de dirigeants africains et les représentants de certains états prennent part au sommet Russie-Afrique ouvert du 26 au 28  juillet 2023 à Saint Petersburg  en Russie.

Initié en 2019, le premier sommet Russie-Afrique à Sotchi qui a connu la présence d’une quarantaine des chefs d’État africains, où des nombreux sujets dont l’insécurité et la lutte contre les djihadistes ont été débattus.

Plus de trois ans après, Kremlin a vu la nécessité d’échanger avec les dirigeants africains en vue d’évaluer les recommandations du premier sommet et envisager une nouvelle stratégie pour l’implantation de la Fédération de la Russie sur le continent africain.

Parmi les chefs de l’État, les alliés historiques comme le président Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Cyrille Ramaphosa de l’Afrique du Sud et les nouveaux partenaires privilégiés de la Fédération de la Russie comme les présidents de transition du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry. Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, le nouvel allié privilégié de Moscou n’est pas resté à la marge de ce grand rendez-vous. Il a effectué un déplacement ce jeudi 26 juillet en Russie en vue de prendre part à ce sommet.

Durant deux jours, ces éminentes personnalités ont débattu plusieurs sujets entre autres la crise en Ukraine, la présence de la société paramilitaire Wagner sur le continent.

Un sommet pour réorganiser la stratégie de Moscou

D’après certains politologues, la Russie compte changer sa stratégie dans le domaine de la sécurité. Suite au différend entre Poutine et Prigojine le patron de Wagner, Moscou souhaite renforcer plutôt les capacités des forces nationales des pays africains afin de remplacer progressivement les paramilitaires de Wagner.

Il est important de noter que, c’est la persistance de l’insécurité sur le continent africain qui a ouvert grandement la porte à la Fédération de la Russie afin de s’installer comme partenaire de sécurité sur le continent. La Russie est vue comme étant un nouveau partenaire qui vient s’attaquer véritablement aux problèmes d’insécurité dans le pays alors que plusieurs forces internationales n’ont pas pu barrer la route à la progression des groupes terroristes dans plusieurs pays africains.

Soulignons que la présence de la Russie a nourri l’espoir aux pays africains plus particulièrement en RCA, au Mali, en Guinée Conakry, au Burkina Faso et dernièrement au Niger qui change la cours de l’histoire, lui ce pays qui serait un pré-carré de la France Afrique dont son président vient d’être déposé par les putschistes.

En politique, l’espoir de tout un peuple, se trouve dans les capacités des hommes et femmes politiques à proposer une société démocratique qui a vocation à unir, à rassembler, à apaiser, à rassurer, à sécuriser, et à proposer des idées claires à soumettre aux choix du peuple.

Mais, les anciennes colonies françaises critiquent souvent la France pour « sa complicité avec les rebelles et d’avoir été à l’origine des multiples coups d’Etats et instabilités en Afrique ».

Le cas par exemple de la RCA où en 1966, la France a utilisé le capitaine de l’armée Jean-Bedel Bokassa pour renverser le Président David Dacko. Dix ans plus tard, ce dernier a toujours en commun accord avec la France renversé le puissant Empereur Jean-Bedel Bokassa à la suite de l’opération Barracuda.

Présente en RCA depuis l’indépendance, les troupes françaises ont réduit leur effectif quelques jours après l’accession à la magistrature suprême de l’État, du Pr Faustin-Archange Touadéra qui s’est vu obliger de se tourner vers la Russie pour un soutien militaire puisque le pays était occupé à 80% par les groupes et l’armée nationale existait pratiquement inexistante après leur dissolution par le président de transition, Michel Djotodia, chef de la Seleka.

Comme dit un dicton populaire : « quelqu’un laisse quelqu’un prend », c’est ainsi que la Fédération de la Russie par le biais de Wagner s’est imposée et a pu gagner la confiance d’une grande partie du peuple centrafricain tout comme dans les autres pays où la Russie renforce sa présence.

Même si, ce groupe privé de sécurité Wagner est souvent épinglé dans plusieurs rapports des experts des Nations-Unies d’être à l’origine des exactions et pillages des ressources naturelles en Centrafrique et au Mali, sa présence nourri un brin d’espoir aux peuples qui veut profiter des alliés russes pour voir la montée en puissance des Armées nationales.

Dans les pays où la Russie renforce sa présence et développe d’autres types de partenariat, les Armées demeurent faibles face à la montée en puissance des djihadistes, des terroristes et autres groupes armés nuisibles à la sécurité de ces pays.

Christian Steve SINGA