Les habitants du secteur M’Poko bac 2 dans la commune de Bimbo sont actuellement dans des conditions difficiles suite à la montée en puissance des eaux de l’Oubangui qui a débordé son lit. Ils lancent un cri d’alarme au gouvernement et ses partenaires humanitaires.
Des maisons sont écroulées, des quartiers entiers inondés, des latrines et puits endommagés. Les conséquences sont énormes sur le plan sanitaire. Le taux de paludisme augmente. Un centre de santé au bord de M’Poko se trouve déjà dans les eaux. La population environnante se plaint à cause de la fermeture de cette formation sanitaire qui les aide à bénéficier des premiers soins en cas d’urgence.
Depuis quelques années, les habitants de M’Poko bac 2 sont affectés par des inondations. Cette année, le niveau des eaux devient inquiétant. Ce qui accroit leur vulnérabilité. Plusieurs personnes ont dû quitter les lieux pour éviter le pire. Certaines personnes, par manque des moyens pour louer une maison subissent de plein fouet ces inondations et ses conséquences. Beaucoup des ménages ont perdu des articles suite aux inondations notamment les articles ménagers, de la documentation légale, « pièce d’identité », les matériels scolaires et bien d’autres.
Claudia Modipeya, mère de plusieurs enfants se plaint au micro de l’ Oubangui Médias : « Je n’ai pas un endroit où aller avec mes enfants. L’hôpital qui est à côté est aussi inondé et les gens ont déménagé. Nous vivons dans des conditions difficiles, et l’eau ne s’arrête pas. Comment allons-nous faire avec nos enfants en cette période de la rentrée des classes ? » s’est-elle interrogée.
Cette situation devient de plus en plus difficile avec les habitants dudit secteur car, le centre de santé qui leur apporte des soins primaires vient d’être fermé en attendant que le niveau des eaux baisse. « Avec des pareilles situations, nous sommes en danger, les enfants ne peuvent plus sortir pour aller à l’école, les personnes âgées se retrouvent en situation de détresse, surtout que nombreuses d’entre elles ont perdu leurs maisons », a témoigné Jacques, un père habitant ce quartier.
« Ce n’est pas la première fois que cela nous arrive ici. Nous vivons pour la troisième fois ce calvaire. Sauf qu’ici, le gouvernement ne pense pas à nous aider et à nous trouver une solution durable», a regretté Jacques.
Pendant cette période des fortes pluies, plusieurs quartiers proches du fleuve Oubangui et de la rivière M’Poko connaissent des inondations dues aux pluies mais aussi à la montée des eaux.
Aperçu de la situation humanitaire suite aux inondations en Centrafrique
Depuis le mois de juin 2022, les inondations ont affecté environ 85 300 personnes, détruit plus de 2 600 maisons et 18 500 hectares de cultures et endommagé de nombreuses infrastructures dans 12 préfectures du pays sur 17, y compris la capitale Bangui.
Six écoles sont encore occupées par les personnes sinistrées, compromettant ainsi la rentrée scolaire 2022-2023 pour 10 000 enfants.
En complémentarité aux efforts du Gouvernement, la communauté humanitaire a fourni une réponse d’urgence multisectorielle à plus de 43 001 personnes. De nombreuses personnes affectées n’ont pas encore reçu de l’assistance, entre autres, par manque de ressources et d’accès physique.
La situation demeure particulièrement préoccupante dans les zones difficiles d’accès, notamment dans les préfectures de la Vakaga et de la Haute-Kotto. Selon les prévisions météorologiques, il est à craindre que des nouvelles inondations surviennent d’ici la fin de la saison des pluies (avril – octobre).
Les dernières pluies ont ravagé plus de 20 hectares à Sakai dans Bimbo 3, l’une des régions périphériques de Bangui. Les victimes de ces inondations ont perdu de plantations de manioc, de riz et bien d’autres cultures. Cette zone qui ravitaille Bangui en produits vivriers risque de tomber dans la crise alimentaire avec des conséquences sur la population banguissoise
DORCAS BANGUI YABANGA
Commentaires récents