Le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, Marcel Djimassé, a rencontré trois membres des organisations de la société civile (OSC). Ils sont venus présenter au ministre l’engagement de leurs organisations aux côtés du gouvernement dans le processus de la réforme de l’administration publique.

L’administration publique constitue comme le bras séculier pour le fonctionnement de l’Etat. Sans elle, l’activité du gouvernement n’a qu’une réalité incertaine et fragile. Des dysfonctionnements et tendances lourdes dans les services offerts aux populations ont induit progressivement une rupture entre l’Etat et les populations qui se sont senties abandonnées. La crise militaro-politique de 2013 a aggravé une situation déjà critique, en affaiblissant les institutions publiques et les services déconcentrés de l’Etat.

Aujourd’hui, il y a nécessité de revoir les structures d’organisation, les procédures, les méthodes, les attributions et les compétences ainsi que le fonctionnement de toute l’administration. Pour ce fait, le gouvernement à travers le CPRAC et le ministère de la fonction publique et de la réforme administrative est sur le point d’élaborer un programme national de développement institutionnel (PNDI) en vue de rendre l’administration publique plus efficace et opérationnelle pour le développement du pays. Cette réforme ne peut se faire sans la société civile. 

A l’issue d’une rencontre avec le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, le coordonnateur des Plateformes des Actions Humanitaires et Développement en Centrafrique (CPFON-AHDCA), Blaise Zaka, le coordonnateur des organisations musulmanes en Centrafrique (COMUC), Ousmane Ali et Jean Benjamin Ngoloté, de l’Association Grenier d’Afrique (AGA) ont souhaité que le gouvernement mette l’accent sur la politique de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.» Selon eux, c’est le comportement des fonctionnaires et agents de l’Etat qui mène le pays en retard.

« Partout ailleurs, l’administration est le fer de lance pour le développement  d’un pays. Les fonctionnaires doivent montrer de bel exemple. Nous constatons que certains fonctionnaires et agents de l’Etat ne font pas correctement le travail pour lequel ils sont payés. Certains ne mettent pas beaucoup de temps au bureau pour travailler. Tandis que d’autres viennent au bureau mais ne travaillent pas, mais ils attendent qu’ils soient payés à la fin du mois. C’est ce qui mène le pays en retard. Des agents qui n’ont pas de diplômes, ceux qui ne sont pas qualifiés, le régionalisme, le clientélisme doivent disparaître dans notre administration. Ces faits sont incompatibles avec les exigences de l’économie d’un pays comme la RCA dont la structure reste encore essentiellement agricole et rurale. Nous encourageons aujourd’hui le gouvernement à primer la compétence, mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut  dans notre administration », a expliqué, Jean Benjamin Ngoloté, coordonnateur de l’ONG AGA.

Blaise Zaka, coordonnateur  de la CPFON-AHDCA, estime pour sa part que la mise en œuvre effective d’un projet comme celui de la réforme de l’administration nécessite l’implication des organisations de la société civile. La question de la réforme de l’administration est un sujet délicat. Elle sera encore plus difficile sans la société civile. Nous voulons être aussi prêts pour pouvoir donner notre apport en ce qui concerne le suivi de ces activités. Nous pensons qu’il y aura toujours des enjeux énormes,  que ça soit sur le plan institutionnel ou administratif pour ce genre de projet. Les gens qui ne veulent pas le développement de ce pays mettront leur machine en marche pour détruire ce mécanisme. Nous allons aider à dénoncer ces cas afin de permettre au gouvernement d’obtenir des résultats escomptés de cette réforme », a-t-il dit.

 Le coordonnateur  de la CPFON-AHDCA faisait allusion au comportement de  certains agents de l’Etat qui pourrait compromettre la réussite de ce projet tant bien important pour l’administration centrafricaine.

Pétrus Namkoina