Dans la famille Boukanga je demande la fille. Avec des aînés pratiquement tous choristes, Edly ne se voyait pas devenir chanteuse. Pourtant son amusement d’enfant a poussé la chansonnette dès ses 10 ans vers la passion de la musique. D’une activité familiale à une expérience en groupe, en passant par des concours remportés avec brio et surtout une participation à The Voice, voici peut être le parcours d’une future révélation de la chanson centrafricaine.

« Issue d’une famille très pieuse, j’ai suivi toute ma scolarité dans des établissements catholiques de Bangui. À l’école maternelle primaire Saint Charles, nous apprenions des poèmes, des chansonnettes que je connaissais par cœur. Je regardais aussi à la TV Blanche-Neige, Princesse Sarah, Chantal Goya et nous reprenions les génériques avec ma sœur. Mon grand frère qui est prêtre chantait aussi à la maison et sur ses morceaux, j’entonnais les refrains. Pour la journée de l’enfant africain, nous avons même sorti le single « Enfant de Centrafrique ». Déjà très têtue, je lui répétais que je ne deviendrais pas chanteuse.

L’année suivante, je continuais mes études au collège-lycée Pie XII dans le 7ème arrondissement et j’intégrais le groupe de  gospel Child tout juste créé par mon aîné.

À  onze ans seulement, j’enregistrais mon premier album collectif « Marie tapandé ti a wamabè ». Puis, je prenais goût au chant et j’apprenais les techniques vocales. Ma voix douce et angélique me valait de nombreux fans à l’église, à la maison et à l’école. Notre formation musicale renommée Gospel Youth a sorti au total 7 albums.

En classe de seconde, nous sommes sortis de la communauté religieuse pour créer le Chœur Arc-en- Ciel, un groupe mixte dirigé par Larry Kozounga qui animait les fêtes de baptême, de mariage et donnait des concerts. En mélomane, je pouvais interpréter de nombreux titres très variés. J’écoute tous les styles de musique et quand un artiste me plaît, je vais m’intéresser à ses autres œuvres. Après deux années marquées par un premier prix d’un concours de gospel, notre groupe s’est dissout.

Ensuite, en classe de Première, nous avions inventé avec des copains le concept ZKNC (zo kwe na coin) puis enregistré deux sons.

Un guitariste qui m’avait repéré sur scène et ne me voyait plus jouer est venu chez moi. Grâce à lui, je rejoignais en décembre 2016 le Sénat Orfée, une institution dans le milieu musical centrafricain fondée en 2000 par notre actuel Premier Ministre Henri Marie Dondra. Dans ce groupe vocal, je me retrouvais intégrer rapidement parmi les solistes avec une autre fille et deux garçons. Je reprenais  deux ou trois compositions du fondateur, je gagnais ma place. Je m’essayais à la soul, au RNB et  à la musique de fusion aux accents bantou.

De nombreux soutiens me conseillaient alors de me lancer dans une carrière solo. Un jour, alors que je regardais The Voice Afrique Francophone, avec beaucoup d’humour, je demandais à mon frère de m’inscrire au casting. Ce qu’il ne manquait pas de réaliser et après plusieurs mois d’attente, je ne croyais plus en ma chance. Je ne pouvais donc pas imaginer un plus beau cadeau le jour même de mon anniversaire quand les organisateurs m’ont appelé pour m’annoncer ma sélection à l’édition 2020. Aux auditions à l’aveugle, je ne me sentais pas à l’aise techniquement sur le titre imposé « Sucette » d’Aya Nakamura  et je ne parvenais pas à convaincre les jurés de retourner leurs sièges.

Plus déterminée que jamais à mon retour en RCA,  je me suis inscrite au concours de chant des jeux locaux de la  francophonie à l’Alliance française de Bangui. Ma victoire sonnait  comme une revanche car je l’obtenais le jour la diffusion de mon passage télévisé. Avec mon ami Max nous avons ensuite composé plusieurs titres que nous comptons bien enregistrer en 2022. Je me focalise sur mes études en Master 1 et 2 en marketing national que je suis depuis septembre 2021 au Maroc. »

A la 20ème édition du Concours des chansons francophones organisée à Bangui par Alex Ballu en 2020, la chance a souris du côté d’Edly lauréate de ce concours de la chanson francophone.

Casa’Frica