Alors que le dialogue Républicain est programmé pour la fin du mois de mars 2022, le comité d’organisation se bouscule pour peaufiner la liste des participants. Ce dialogue, convoqué pour dénouer la crise politique et sécuritaire survenue au lendemain des élections groupées de 2020, lesquelles scrutins perturbés par les rebelles de la CPC, l’attention est portée sur les issues de ce énième dialogue dans l’histoire de la Centrafrique. 

Ange Maxime Kazagui, président de l’ANC, ancien ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement a accepté se livrer à Oubangui Médias au sujet de ce dialogue. Pour l’homme politique, il y a longtemps que les gens vont au dialogue pour négocier leur entrée au gouvernement ou pour obtenir des postes de responsabilités. Mais cette fois-ci, cette option doit être exclue.

Oubangui Médias : Monsieur Ange Maxime Kazagui (AMK), vous êtes ancien ministre de la communication, porte-parole du gouvernement et président de l’ANC. Votre parti politique est de la majorité présidentielle. Le pays attend dans les semaines qui viennent le dialogue républicain. Quelle lecture faites-vous de ce grand rendez-vous qui s’annonce ?

AMK: Bien évidemment l’attente finale de ce dialogue est la paix durable et définitive, à travers la réconciliation sincère entre les centrafricains.

Oubangui Médias : Ce dialogue exclu les groupes armés qui se sont désolidarisés de l’APPR. Pensez-vous qu’ils devraient être exclus de ce processus ?

AMK: Dans ma réponse précédente, j’ai évoqué les notions de paix durable et de réconciliation sincère entre les compatriotes. Très franchement, ni moi, ni la majorité des centrafricains n’avons vu des actes d’amour patriotique de volonté de paix et de réconciliation chez ces groupes armés qui se sont désolidarisés non seulement de l’APPR, mais aussi de la République. Leurs actes transpiraient l’ambition forcenée.

Oubangui Médias : En tant que président d’un parti politique, membre de la majorité, quelles sont vos attentes vis à vis de ce dialogue.

AMK: Que pour une fois les participants pensent beaucoup plus à la population qu’à leurs bénéfices politiques d’après dialogue. Car à l’observation, chaque dialogue permettait aux hommes politiques de négocier leur participation au gouvernement ou aux postes de responsabilité. Au finish ce ne sont pas les intérêts de la population qui sont défendus, mais ceux de groupes politiques ou d’intérêt.

Oubangui Médias : Le pays fait face à une conjoncture économique assez difficile, quelle sera selon vous la porte de sortie ?

AMK: Paradoxalement, la situation politique de la Centrafrique à toujours porté en elle-même les germes de son développement. Depuis toujours, en effet, nous n’avons pas su profiter d’une position de continentalité qui pourrait nous permettre d’être le grenier et même l’atelier des pays voisins. En ce moment même, avec la multitude d’organisations internationales et institutions internationales, il existe chez nous des marchés niches et une clientèle captive et solvable qui pourraient promouvoir le secteur privé national à la condition qu’il soit encadré et promu.

En claire, l’état doit s’impliquer pour la promotion du secteur privé, des filières de production, l’incitation à l’investissement et aux exportations.

Oubangui Médias : L’ANC est restée fidèle au mouvement Bé Oko, dont à la majorité présidentielle. Comment préparez-vous votre parti pour les élections locales et régionales, fixées au 11 septembre 2022?

AMK: La réflexion sur la refondation du parti va se finaliser bientôt sur le rajeunissement des structures directrices et les organes de base avec pour objectif une meilleure représentation politique dans toutes les strates électorales à l’avenir à commencer par les municipales pour répondre à votre question.

Oubangui Médias : Monsieur Ange Maxime Kazagui, nous vous remercions.

AMK : merci.

Interview réalisée par Fridolin Ngoulou