La République Centrafricaine (RCA) est un pays fragile et très instable. La porosité de ses frontières est source de préoccupation pour les Centrafricains et les pays voisins. Les difficultés opérationnelles des FACA sur le terrain pour éviter une tragédie humaine dans la lutte armée contre les groupes armés restent nombreuses face à ces groupes armés qui cherchent constamment à conforter leurs positions.

Le pays a enregistré ces derniers temps la dégradation de la sécurité dans les zones du nord-est. La situation peut se dégénérer soudainement. C’est pourquoi, il est important de souligner que le déploiement des FACA devrait s’accompagner nécessairement des moyens logistiques, des outils adéquats afin que l’armée soit dans des bonnes conditions pour défendre les populations, le territoire national et les biens. C’est fondamental que l’armée dispose des moyens de communication moderne afin de favoriser les interventions sur le terrain.

Selon les informations recueillies, il est déplorable de constater un manque d’équipement et certains armements pour les troupes de FACA sur le théâtre des combats, face à une contre-offensive des rebelles surarmées. Ça sera une tragédie pour la République si la situation ne s’améliore pas.

Des hauts gradés de l’armée centrafricaine savent comment les hommes de rang font face aux défis logistiques. Si certains éléments accusent la hiérarchie militaire centrafricaine de ne pas fournir suffisamment de matériels, d’autres ne cachent pas leur regret quand la gestion des  Primes Générales d’Alimentations (PGA). C’est un sérieux problème que le gouvernement et le Chef Suprême des Armées doivent prendre très au sérieux.  Les FACA sont exposées à un réel rapport de force, de puissance de feu sur le terrain.

Vendredi dernier, des rebelles de la CPC ont pris d’assaut la ville de Tiringoulou dans la Vakaga. Des indiscrétions faites à l’Oubangui Médias ont indiqué que les soldats Centrafricains n’étaient pas e forme. Ils n’ont pas touché leurs PGA depuis sept (7) mois. Une source de démotivation pour les troupes alors que ces fonds, selon un haut responsable de l’armée sont décaissés à terme échu.  Il faut souligner qu’outre le soutien en première ligne des alliés russes, les forces armées centrafricaines se butent dans les zones Nord-Est, comme à Sikikede aux problèmes d’équipement et de motivation. Les affrontements y sont devenus plus durs pour les forces armées centrafricaines et les alliés russes qui combattent désormais dans les différentes villes du nord et du centre, parfois dans un silence total. On enregistre une dizaine d’hommes de rang qui sont tombés depuis janvier dans des circonstances différentes à travers le pays.

En plus de ces défis en termes d’équipements, les soldats seraient en sous-effectif, ajouter à cela une crise de confiance des populations à cause des exactions qui seraient commises sur le terrain, impliquant certaines hommes aux rangs des alliées russes et des FACA. L’armée doit être plus proche de la population et plus aguerrie pour faire face à toute tentative de déstabilisation du pays.

L’armée doit aussi éviter la distraction.

Alors que les forces nationales ont récupéré plusieurs chantiers miniers outre fois contrôlés par les rebelles, elle ne doit pas se laisser distraire par les activités minières ou tout simplement par la sécurisation des sites miniers. L’ennemie profite du manque de vigilance des troupes pour semer le chaos dans certaines localités.

Qu’en est-il des dispositifs militaires à la frontière avec le Soudan et Tchad ?

La tension reste maximale dans la sous-région d’Afrique subsaharienne suite au conflit au Soudan. Il est remarqué un renforcement des dispositifs sécuritaires des pays frontaliers notamment le Tchad, Cameroun, la RDC, le Soudan du Sud, l’Ethiopie, l’Egypte. Les pays du sud s’inquiètent de la présence des rebelles soudanais du Général Hemeti sur le territoire centrafricain et de leurs soutiens, les alliés russes.

Le renforcement en armement des FACA devient alors indispensable en dépit de l’embargo des Nations-Unies qui pèse sur le pays. Il y a deux ans, le comité de sanction pour l’embargo s’est focalisé sur les questions de calibre, millimètre et des types d’armements qui doivent être acquis par les FACA. Cette condition n’est plus en vigueur. Donc, c’est clair aujourd’hui que les FACA peuvent acquérir tous les calibres, tous les moyens d’armements, la seule obligation c’est la notification de livraison par les autorités. Mais tous ceux qui doivent fournir les armes à l’armée nationale sont juste tenus d’informer le comité de sanction.

Le régime des sanctions a été suffisamment allégé lors de la dernière révision du régime de  sanction sur l’embargo. Les autorités centrafricaines doivent tout faire pour que l’obligation de notification soit levée à la prochaine révision de régime de sanction sur la RCA pour obtenir des armements sans contrainte afin de défendre le territoire de plus en plus menacer.

Notons que, la situation en RCA est complexe et ne peut être résolue par des moyens militaires uniquement, car depuis plusieurs années, ce pays est en proie à une crise sécuritaire profonde, marquée par des attaques de groupes armés et des violations des droits de l’homme et la présence des mercenaires. 

Zarambaud Mamadou