La Coordonnatrice humanitaire en République centrafricaine, Denise Brown, exprime sa vive préoccupation face à la résurgence des violences armées et les perturbations durables survenues sur la principale route d’approvisionnement du pays (MSR1) reliant la capitale Bangui à la fois au pays et au port le plus proche, au Cameroun.

« Les contraintes actuelles sur l’approvisionnement alimentaire déjà fragile font à nouveau grimper le prix des produits alimentaires de base. L’attaque de lundi contre un convoi de 30 camions, dont cinq camions transportant des fournitures humanitaires vitales, a causé de graves blessures à trois chauffeurs et est totalement inacceptable », a déclaré la Coordinatrice humanitaire.

Le prix de certains produits de base, tels que l’huile, le poisson, la viande et les oignons, a, dans certains endroits, augmenté de plus de 50%. Même le manioc, principal aliment de base du pays, a connu une augmentation de 57% dans les villes rurales.

Des pénuries de carburant sont également signalées dans plusieurs villes du pays. Plus d’un tiers de la population, 1,9 million de personnes, est confrontée à un niveau élevé d’insécurité alimentaire aiguë.

La perturbation de la route MSR1 empêche la livraison en toute sécurité et en temps voulu de la fourniture d’aide vitale, mais aussi des marchandises commerciales du pays dont une grande partie est importée. On estime que plus de 1 600 camions sont bloqués à la frontière avec le Cameroun, y compris 500 camions avec des fournitures essentielles des Nations Unies et de ses partenaires, telles que de la nourriture, des médicaments et des articles non alimentaires.

Ces transports vitaux n’ont pas pu avoir lieu depuis début décembre 2020. « L’impact sur la protection et le bien-être des civils innocents est dévastateur. La population touchée a plus que jamais besoin de notre aide et ne peut plus attendre. J’appelle toutes les parties concernées à continuer de travailler ensemble et à trouver une solution urgente dans l’intérêt de ceux qui souffrent le plus », a déclaré Mrs. Brown.

En 2021, 2,8 millions de personnes – plus de la moitié de la population – ont besoin d’aide humanitaire et de protection. Depuis que les violences et les tensions liées aux élections de décembre ont éclaté, près de 200 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ; la moitié d’entre elles est rentrée mais 100 000 personnes sont toujours déplacées.

OCHA