L’inspecteur des impôts, Rock Sylvère Zima, a présenté, samedi 30 juillet à Bangui, son livre intitulé : « l’impact de la crise militaro politique sur la mobilisation des recettes fiscales en RCA, cas de la direction de la fiscalité et des moyennes entreprises de 2012 à 2017 ». Dans ce livre, l’auteur a relevé les défis auxquels fait face la direction de la fiscalité dans le recouvrement des recettes et a proposé quelques pistes de solutions afin de palier à ce manquement.

La République Centrafricaine connait depuis 2012, une crise militaro politique qui a non-seulement fragilisé le fondement de sa structure socioéconomique, mais également a mis à mal le pouvoir de l’Etat centrafricain de lever l’impôt pour faire face aux besoins du pays. Les conséquences de cette instabilité ont drastiquement paralysé les deux leviers qui constituent le moteur de l’économie du pays. Notamment le levier monétaire : la circulation de la monnaie, création des entreprise ainsi que le lancement des économiques, d’où l’imposition fiscale et le levier budgétaire : mobilisation des ressources.

Pendant cette période, l’administration fiscale, et plus particulièrement celle des moyennes entreprises se trouvent dans l’incapacité de mobiliser les recettes fiscales, principales sources de revenu de l’Etat. Dans cet ouvrage, l’auteur a passé en revue les défis auxquels fait face la direction de la fiscalité dans le recouvrement des recettes et a proposé quelques pistes de solutions afin de palier à ce manquement. 

Pour justifier le choix de cette thématique, l’auteur a fait allusion aux difficultés constatées dans les services offerts par l’administration fiscale aux contribuables. « L’Etat Centrafricain tire ses ressources de manière première sur les recettes fiscalo-douanières. Les tous premiers partenaires de l’Etat ce sont les contribuables. Mais, je me suis rendu compte qu’il y a des problèmes cruciaux qui empêchaient les contribuables de venir payer leurs impôts, entre autres le manque de formation et de moyen adéquat au niveau de l’administration fiscale le permettant de répondre à ses missions régaliennes », a justifié Rock Sylvère Zima.

Pour lui, il suffit juste d’informer, de former et d’éduquer les contribuables afin qu’ils prennent conscience de l’impact de leur contribution au profit de l’Etat.  « La première proposition que j’ai faite dans ce livre c’est de mettre l’accent sur la sensibilisation des contribuables. Il faut beaucoup plus informer le public centrafricain. Que ce soient les opérateurs économiques, les investisseurs ou les micros et les petits contribuables qui veulent entreprendre dans le domaine des affaires. Il faut les informer sur leurs obligations fiscales afin qu’ils soient en règle et contribuer de manière efficace pour que l’Etat ait des ressources pour faire face à ses charges régaliennes », a-t-il ajouté.

Présent au café littéraire de la présentation de ce livre, Benjamin Rendekouzou, président de l’Association des Ecrivains Centrafricains invite toutes les couches sociales du pays à s’approprier le contenu de cet ouvrage afin d’ouvrir la voie du développement à la Centrafrique. Selon lui, cette œuvre sied au contexte centrafricain. « Il faudrait que les centrafricains sachent ce qui existe aujourd’hui. Les conséquences de cette crise impactent sur la mobilisation des recettes. La RCA a un régime fiscaliste, c’est-à-dire que les revenus proviennent plus des impôts, des taxes et des douanes. Nous devons militer pour la paix et la sécurité pour permettre à notre pays d’avoir un développement durable. L’auteur n’est pas resté sur les conséquences. Il a entamé les réformes qui sont faites au niveau des impôts, il a donné des perspectives. Il est allé plus loin pour informer le public sur les efforts qui ont commencé à se faire depuis 2018 à ce jour. Nous pensons qu’il faut intensifier les informations, la sensibilisation sur cette thématique pour que les contribuables puissent connaître leurs obligations et leur droit aussi susciter les jeunes qui veulent s’orienter vers les affaires et qui doivent être informés sur les procédures pour se positionner », a-t-il précisé.

Cet ouvrage faut-il le rappeler, est structuré en deux grandes parties comprenant chacune deux chapitres. La première partie porte sur le contexte et l’aperçue de la fiscalité des moyennes entreprises en RCA ainsi que les conséquences de la crise militaro politique sur la mobilisation des recettes fiscales. La seconde partie est repartie, elle aussi en deux chapitres : les conséquences socioéconomiques et politiques de la crise militaro politique sur la mobilisation des recettes fiscales, les perspectives et des suggestions. L’auteur a voulu à travers celui-ci : conscientiser les leaders politiques pour ménager des efforts afin d’éviter un nouveau cycle de crise ; trouver des moyens souples pour encourager les opérateurs économiques par la réduction des frais au prix des impôts à payer et  encourager les investisseurs et les opérateurs économiques.

Pétrus Namkoina