Le secteur minier de la République Centrafricaine (RCA), frappé par l’insécurité et par des mesures du processus de Kimberley avant d’être levées reprend peu à peu sa contribution dans l’économie nationale. Principalement, le secteur pétrolier enregistre l’entrée de deux nouveaux partenaires comme le Rwanda et la Russie.

Dans son discours marquant l’an un de son second mandat, le président a fait état d’avancement dans le secteur pétrolier. Bref qu’il soit, il a souligné que le développement du secteur pétrolier a conduit le gouvernement à créer une filière du premier cycle en Génie Pétrolier à l’Institut de Technologie de l’Université de Bangui.

Le président n’a pas manqué de faire part des partenaires actuels qui œuvrent dans la recherche pétrolière en République Centrafricaine. « Dans la perspective de faire de ce secteur un vecteur de développement, plusieurs protocoles d’accord pour la recherche ont été signés avec le Rwanda, l’Afrique du Sud, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique », a –t-il annoncé.

Cependant, selon les informations Oubangui Médias, la Chine disposant déjà de ses permis exploration dans la zone du nord poursuit les recherches. N’eut été la longue crise déclenchée en 2012, la République Centrafricaine devrait déjà connaitre une phase d’exploitation du pétrole.

La RCA, une réserve pétrolière

En effet, la RCA dispose de vastes étendues de bassins sédimentaires encore inexplorés; ce qui constitue un atout important pour le développement des activités pétrolières. On note notamment au Nord, le bassin salamat et le bassin doséo, à l’Ouest, le bassin de Carnot, au Nord-Est, le bassin de Mouka-Ouadda  et au Sud le bassin de Ndjoukou-Possel.

90 milliards de barils, tel est le potentiel du pétrole Centrafricain, d’après les estimations faites ces récentes années. Des résultats qui poussent le Président Faustin Archange Touadera à faire du Centrafrique un véritable pays pétrolier sur une période de 10 ans. Les premiers forages du pays ont été réalisés au début des années 1980 par la compagnie pétrolière Américaine : ESSO.

En 2000 le Président Patassé attribue un permis d’exploitation à la compagnie Américaine Grynberg, qui finalement expire en 2004. Le pétrole de Gordil à la frontière Tchadienne est concédé par le régime de François Bozizé en 2012 aux Chinois de China National Petroleum Corporation. Ce dernier prétendra d’ailleurs plus tard qu’il a « été renversé à cause du pétrole » car il avait « donné le pétrole au chinois et c’est devenu un problème ».

Selon les investigations, le pétrole Centrafricain oscillait entre 1 milliards à 5 milliards de barils présents principalement dans le sous-sol du Nord du pays. Quatre sites pétroliers prometteurs seront alors identifiés plus tard : il s’agit du site de Bagara, de Doséo, de Salamat et de Doha/Bango.

Avec ces estimations, la RCA envisage de produire 2 millions de barils par jour soit une production annuelle de 60 millions de barils. Le prix de barils est d’environ 100 USD, les revenus de la filière pétrolière s’élèveront alors a 6 milliards par mois soit 72 milliards USD par an. La constitution de réserve étant calculée à 25% de revenu du pétrole, le revenu réalisé pour le marché sera 54 milliards USD pour une réserve de revenu du pétrole est estimé à 18 milliards USD.

L’entrée du Rwanda et de la Russie, deux partenaires militaires qui ont sauvé le régime de Bangui n’est pas étonnant. Les deux se sont vus comme des amis qui ont répondu à l’appel de Touadera pour mettre hors d’état de nuire les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de l’ancien président François Bozizé aujourd’hui en exil au Tchad.

La RCA et ces deux pays ont signé ces dernières années plusieurs accords de coopération parmi lesquels les accords de défense et des accords de coopération économique.

L’histoire retient toujours que la mise en valeur du pétrole centrafricain suscite toujours des tensions diplomatiques avec des répercussions sur la situation sécuritaire. Ce pays pauvre de l’Afrique centrale, indépendant et autonome doit profiter de ses richesses pour garantir son relèvement afin de rattraper le train des pays en voie de développement.

Pays riche en ressources naturelles mais pauvre économiquement est un véritable paradoxe pour des Centrafricains et des pays amis à travers le monde et qui se soucient de son bien-être.

Le Rwanda, l’Afrique du Sud, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique sans oublier l’ancien partenaire la Chine doivent s’appuyer sur la politique du pays pour développer ce secteur.                    

                                                   Fridolin Ngoulou