Le discours du président Faustin Archange Touadera à l’occasion de la fête du nouvel an a été celui de vas-en guerre contre certains groupes armés qui écument le pays depuis plusieurs années.

« J’ai le pénible devoir de vous dire ce soir que nous sommes en guerre. La République est en guerre. Sa survie est menacée. Cette guerre asymétrique, nous allons la gagner », a déclaré le chef de l’Etat  Faustin Archange Touadera.

Le président Touadera explique que pour gagner cette guerre, « nous devons tous, dans un élan patriotique, soutenir et encourager nos forces de défense et de sécurité ainsi que la MINUSCA, les forces spéciales russes et rwandaises engagées à nos côtés pour mettre hors d’état de nuire la horde de mercenaires, composés essentiellement des anciens bourreaux du peuple centrafricain, réunis pour la circonstance au sein d’une nébuleuse rébellion dénommée pompeusement Coalition des Patriotes pour le Changement »

Pour la première fois depuis les hostilités de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), le président Touadera cite nommément l’ancien président François Bozizé. « Comme vous le savez, à la tête de cette association de malfaiteurs qui vient de manquer une énième tentative de coup d’Etat, se trouve l’ancien Président François BOZIZE, appuyé par ses alliés politiques que vous connaissez tous », informe-t-il.

Les attaques coordonnées, déclenchées à quelques jours des élections présidentielle et législatives avaient, selon le président pour but de renverser les institutions de la République et de mettre fin au processus démocratique, en vue d’instaurer une énième transition, un régime de prédation.

« Dans leur frénésie, les malfaiteurs tuent, violent nos femmes, nos sœurs et nos filles, détruisent les récoltes, les infrastructures socio-économiques du pays et pillent nos ressources naturelles.

Face à cette agression armée injustifiée, notre pays a le droit naturel de légitime défense, pour maintenir la paix et la sécurité », souligne le président Touadera.

La Centrafrique a  fait recours aux accords de coopération militaire afin de rétablir l’ordre public et le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. « Je condamne avec la dernière énergie cette aventure odieuse visant à replonger le pays dans un désastre indescriptible. Je voudrais en votre nom, remercier les pays amis et frères comme la France, la Fédération de Russie et le Rwanda, la République Démocratique du Congo pour leurs soutiens militaires qui ont permis de contrer la menace », dit le président.

Le président Touadera n’a pas dans son discours regretté «  qu’en dépit d’une mobilisation nationale et internationale pour condamner cette agression injuste contre le peuple centrafricain, l’opposition démocratique, réunie au sein de la Coalition de l’Opposition dite Démocratique, COD-20-20, précurseur de la C.P.C, observe un silence incompréhensible jusqu’à ce jour ».

Bien avant la déclaration du chef d’Etat, quatre chefs de guerres ont été limogés de leurs postes qu’ils occupent suite à l’accord politique pour la paix et la réconciliation nationale. Maxime Mokom l’un des chefs Anti-Balaka proche de François Bozizé, Mahamat Alkatim de MPC, Abbas Sidiki des 3R et Ali Darass de l’UPC, qui ont formé la CPC ont tous été démis de leurs postes, respectivement Ministre chargé du Désarmement et ministres conseillés du premier ministre dans le cadre des Unités Spéciales Mixte de Sécurité (USMS) mises en place après l’accord de Khartoum.

Fridolin Ngoulou