La commission de l’observatoire des pratiques anormales a présenté ce vendredi 20 août 2022 les résultats de l’analyse effectuée sur les corridors de Bangui-Douala et Ndjamena -Douala. La salle de conférence du palais de la CEMAC a servi de cadre pour cette présentation qui enregistre la participation des acteurs des 6 pays de la CEMAC. La cérémonie d’ouverture est présidée par Guismala Amza, ministre de l’équipement et des travaux publics.

Parmi les 6 pays de la CEMAC qui sont le Cameroun, la Guinée équatoriale, le congo , le Gabon , la République Centrafricaine et le Tchad, La RCA et le Tchad ne possèdent pas de littoral et dépendent pour leurs échanges extérieurs principalement du port de Douala au Cameron et dans une moindre mesure du  port de Pointe Noire au Congo pour la RCA. L’approvisionnement de ces deux pays se fait par voie routière sur des corridors dont certains ont fait l’objet de conventions et d’autres pas encore.de nombreux dysfonctionnements sont toujours observés sur les corridors.

Dans le but de mesurer et d’éliminer ces dysfonctionnements, le Programme Régional de Facilitation des Transports et du Transit, adopté en 2006 par les Etats membres en concertation avec les bailleurs de fonds, porte, entre autres, sur la mise en place d’un observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les deux corridors pilotes: le corridor Douala-Bangui (1.431 km) et le corridor Douala-N’Djamena (1:844 km en liaison directe via Nguéli). Le deuxième Comité de Pilotage du PACIE, tenu à Douala du 17 au 18 octobre 2016, a ajouté le corridor Yaoundé Libreville (790 km).

C’est dans cet ordre d’idée que, dans le cadre du 11e Fonds Européen de Développement, financé par l’Union européenne, un Observatoire des Pratiques Anormales sur les corridors d’Afrique Centrale a été retenu dans le Programme d’appui à la Gouvernance des infrastructures régionales et nationales (PAGIRN).

L’objectif  de  l’OPA  est de collecter et d’analyser les données de transport permettant d’observer, analyser et publier, à périodicité régulière et sur la base de critères définis, les pratiques anormales afin de sensibiliser les principaux acteurs et les décideurs dans le but d’éliminer ces pratiques anormales.

Après un moment d’études et des analyses, la commission de l’OPA présente ses résultats en formulant des recommandations pour l’amélioration de la situation. Dr Francial Giscard Blandin Libengue Dorele-kpoka directeur général de l’institut sous régional de statistique et d’économie appliquée, chef de projet OPA s’en explique : « les résultats que nous avons eu montre un tableau plus ou moins sombre par rapport au délai de livraison des marchandises et au coût de transport entre Douala-Bangui. Nous sommes donc ici pour présenter ces résultats afin de les publier dans les revues trimestrielles que nous mettons chaque fois à la disposition des autorités. Nous sommes là pour encourager les autorités à prendre des mesures adéquates pour éradiquer les pratiques anormales qui sont dans notre pays ».

Entre-temps, les pratiques anormales sont des activités qui entravent la bonne circulation des marchandises en transit selon le chef de projet OPA : « les pratiques anormales sont les activités entravent la bonne circulation des biens et des personnes. Il s’agit donc des contrôles illicites de la police ou gendarmerie, la douane, les eaux et forêts, les agents de peage qui sont sur le corridor et qui ne sont pas prévus par les règles constituent des pratiques anormales. En outre, il y a des conducteurs qui n’ont pas tout leurs papiers et d’autres qui ne respectent pas le tonnage de leurs véhicules », a-t-il expliqué.

Il lance par ailleurs un vibrant appel aux autorités centrafricaines de prendre à bras le corps les activités de ce projet afin de soulager le panier de la ménagère car c’est la ménagère qui paye la peau-cassée face à la hausse du prix des marchandises dues aux pratiques anormales.

Belvia Espérance Refeibona