Oubangui Médias a suivi cette crise qui a été déclenchée au lendemain de la convocation de certaines entités pour la réécriture de la nouvelle Constitution centrafricaine. Malgré l’intervention du ministre en charge de la jeunesse et des sports, Briand Aristide Reboas ce conflit d’intérêt est loin de voir le bout du tunnel.

Après plusieurs recoupements auprès des différentes parties en conflit, il est important de préciser que cette guéguerre est le fruit d’une manœuvre politique qui ne profite qu’aux intéressés et non la jeunesse centrafricaine.

Tout a commencé au lendemain d’un courrier émanant du Secrétariat général du gouvernement en date du 30 août 2022, demandant au CNJ-CA d’envoyer deux représentants qui doivent siéger dans le comité de la réécriture de la nouvelle Constitution. Une assemblée générale extraordinaire a été convoquée par présidente, Pamela Audrey Derom, afin que la base puisse se prononcer sur la représentativité de la jeunesse. Un consensus a été dégagé à l’issu duquel deux noms ont été envoyés pour représenter la jeunesse au sein de ce comité.

Quelques jours après la mise en place dudit comité, le Front Républicain qui soutient le pouvoir en place, a organisé un meeting dit de « vérité » sur le terrain de l’ucatex ou le premier Vice-Président et le chargé de communication du CNJ-CA ont pris part alors que le règlement intérieur de cette organisation interdit à ses membres d’adhérer aux mouvements et associations à caractère politique. Ces derniers ont écopé une sanction de trois mois, une décision qui est très mal digérée par le premier vice-président Karl Kikobet qui a son tour prend une décision pour radier la présidente Pamela Audrey Derom.

Le ministre de la jeunesse et des sports Aristide Briand Reboas a tenté de réconcilier les deux parties mais le camp de Pamela Audrey Derom maintient sa position, ce qui a conduit à la dissolution du bureau actuel et la mise en place d’un comité chargé d’organiser une élection dans les jours à venir. Initialement, le bureau actuel devrait prendre fin dans trois mois.

Alors quel est l’enjeu de cette crise au sein du CNJ-CA ?

Sans langue de bois, ce conflit est le fruit d’une guerre de positionnement.

Pour certains analystes de la vie politique, il s’agit d’une stratégie pour écarter des jeunes qui ne partagent pas l’idée de la modification de la Constitution. Une hypothèse rejetée par le ministre Aristide Briand Reboas qui d’ailleurs est pour la réécriture de la constitution, lors d’une conférence de presse organisée le mercredi dernier sur ce sujet.

Selon lui, la jeunesse doit travailler pour sa maturité: « Cette nouvelle Constitution pour moi à titre personnel est dans l’intérêt de la jeunesse centrafricaine, puisque le verrou qui empêche la jeunesse d’être candidat doit être sauté, cela peut être une source de manipulation des jeunes. Certaines personnes mal intentionnées peuvent utiliser ce verrou pour dire à nos jeunes que pour accéder au pouvoir il faut nécessairement prendre les armes », a souligné le ministre de la jeunesse et des sports.

Une occasion pour lui de se prononcer sur le décret portant radiation de la présidente de la Cour constitutionnelle Pr Danielle Darlan. Selon son propre terme, le respect des textes est une nécessité absolue.  Pour aussi dire que le respect de la décision portant dissolution du bureau du CNJ-CA est une nécessité pour prévenir une crise violente au sein de cette organisation faitière de la jeunesse.

Christian Steve SINGA.