Pour sa force animale productrice, l’âne est un animal très utilisé pour les travaux champêtres et le transport des cultivateurs et leurs bagages dans la Préfecture de la Vakaga et particulièrement à Birao au nord du pays, proche du Soudan. Cet animal est beaucoup plus préféré à cause de son prix pas trop cher et très facile à élever malgré ces quelques caprices. De passage à Birao, Oubangui Médias s’est intéressé à ce sujet.

Dès les premières heures du matin, les femmes armées de leurs outils de travail, accompagnées de leurs enfants passent l’une après l’autre avec des ânes en direction du champ. Et dans les après-midi, la même scène se reproduit à leurs retours des champs.

Abigaël Ngodja est une jeune mère qui part au champ avec son enfant sur l’âne. Elle accepte de se livrer à Oubangui Médias, témoignant les bienfaits de cet animal : « Cet âne nous aide énormément dans nos tâches. Il sert de porte-bagages mais il est aussi très utile pour la culture des champs. Si tu lui donnes à manger suffisamment, il devient très résistant et travaille très bien. Il peut faire des kilomètres sans se fatiguer ».

Même si l’âne est serviable, il est important de noter qu’il est très capricieux. D’où nécessité de bien le dompter afin qu’il soit obéissant. Et s’il mange beaucoup de sel, il peut même faire du mal à un être humain. Donc son alimentation doit être bien équilibrée, a conseillé Gervais Senague un habitué des ânes : « L’âne nous sert de transport et de main d’œuvre pour cultiver les champs. On peut également effectuer un voyage avec l’âne. Mais, il faut savoir que l’âne devient très têtu si on lui donne beaucoup de sel. Il peut toutefois mordre une personne par abus de consommation du sel. Si on régule sa consommation, il devient très docile et moins agressif », explique-t-il.

Entre-temps, l’âne fait partie des produits importés du Soudan et est vendu à un prix abordable. Et à cause du prix, il est tant préféré par une partie de la population qui n’a pas un fort pouvoir d’achat : « Le prix des ânes varie de 45.000 à 50.000 FCFA selon leurs tailles », précise Gervais. Ces propos sont également soutenus par Bonaventure, un habitant de Birao qui pense que l’âne est du domaine des prolétaires de la contrée : « L’âne est très important pour les cultivateurs qui n’ont pas assez de moyens ici. Car, ils se déplacent avec pour leurs activités champêtres. A leurs retours le soir, ce sont leurs ânes qui leur transportent le bois de chauffe. Il y a de ceux qui ne vivent que de la vente de ces bois de chauffe », a témoigné ce dernier.

Cependant, l’âne n’est pas le seul animal à être utilisé pour des tâches champêtres à Birao. Il y a également le cheval qui est utilisé pour le transport et les travaux champêtres avec des charrues conduits. Et en cette période pluvieuse où de nombreuses routes sont devenues impraticables, ce sont ces animaux qui aident énormément la population dans leurs déplacements.

Fatimata préfère pour sa part l’âne au cheval « Pour moi, l’âne est mieux parce qu’il se nourrit de l’herbe en saison pluvieuse et pendant la saison sèche on lui réserve juste les débris de nos récoltes. Mais le cheval par contre demande un peu plus d’énergie qui nécessite des moyens », confie-t-elle.

Ces préférences divergent d’une personne à une autre quant à leur choix pour un âne, un cheval et encore plus une motocyclette. Selon eux, la moto coute extrêmement chère et demande plus de moyen pour sa maintenance.

A titre de rappel, l’âne se nourrit des herbes en saison sèche du mil et des débris d’arachides et de maïs avec un peu de sel  tandis que le cheval demande un peu plus. Le cheval se nourrit de la semoule. Ils se soignent avec des tisanes naturelles et ont une durée de vie maximale de 20 ans pour l’âne.

Belvia Espérance Refeibona