La République Centrafricaine à l’instar des autres pays du monde a commémoré le 15 mars 2022 la journée mondiale des droits des consommateurs autour du thème : « La finance numérique équitable ».  Sur le plan national, l’observatoire centrafricain de la consommation (OCC) a choisi le thème : « Non à la hausse incontrôlée des prix et à la mauvaise qualité des produits et services ».

Chaque année, le monde réfléchit sur les questions des droits et obligations des consommateurs, à l’ère où les transactions en ligne sont courantes et intenses. La RCA est largement en retard pour adapter son action aux nouvelles tendances de consommation, notamment à la prise en compte croissante des facteurs des commerces électroniques et écologiques par les consommateurs.

En RCA, des transactions d’argent se font notamment par les sociétés de téléphonies Orange Money, Pata Biani, ainsi que par les agences Western Union, Express Union et Money Gram. Toutes ces opérations font parties des transactions en ligne dans le cas justement de la finance numérique.

Hausse des prix sur les marchés

A travers le thème local, l’Observatoire  voulait attirer l’attention sur la hausse des prix dans le pays ainsi que la mauvaise qualité de service fournis à la population qui ne gêne pas trop les autorités centrafricaines.

Les consommateurs centrafricains doivent agir en garantissant une protection efficace à tous les niveaux sur les questions de finance numérique, de la sécurité, de l’alimentation, de la santé et le pouvoir d’achat.

En ce moment, le problème de carburant crée une pénurie chez les consommateurs. Même si les prix ne sont pas à la hausse à la pompe,  trouver du carburant devient un parcours du combattant.

Selon Marcel Mokwapi, président de l’OCC « il est hors de question aujourd’hui de faire valoir une quelconque situation de pénurie. Naturellement, cela cause de préjudice aux consommateurs parce que les mototaxis et les taxis qui rendent des services incommensurables aux usagers sont obligés de faire la queue de longues heures pour avoir peut être le volume de carburant qu’ils  n’ont pas l’habitude d’avoir chaque jour ».

En plus de la pénurie de carburant, le pays enregistre une hausse de prix des denrées alimentaires notamment l’eau pure, la farine de blé, l’huile, les boissons ainsi que des produits non alimentaires.

Pour la production du pain, on constate le non-respect des grammes indiquées par plusieurs boulangeries, surtout celles qui se trouvent dans les quartiers sud de Bangui.

Les centrafricains meurent à petit feu à cause de la flambée des prix de médicaments dans les officines qui varient d’une pharmacie à une autre. La rupture des médicaments essentiels ainsi que la consommation des faux médicaments importés frauduleusement met la vie des centrafricains en danger. Ce secteur sensible échappe souvent au contrôlé du ministère de la santé publique et le conseil de l’ordre des médecins et pharmaciens. 

Aussi, les prestations de service que fournissent les banques et les sociétés étatiques sont désastreuses à cause du mépris des banques vis-à-vis de leurs clients.  De son côté, l’ENERCA a augmenté le prix de son forfait de manière assez brutale sans une bonne communication et la Société de Distribution d’eau avait lancé plusieurs chantiers dans la capitale mais ces chantiers se sont arrêtés sans donner des raisons. Ceci cause la pénurie d’eau dans la capitale. Les forces de la Minusca sont obligées de desservir plusieurs quartiers du nord de Bangui en eau potable.

Que le gouvernement soit bienveillant et joue son rôle régalien justement pour favoriser le respect des droits des consommateurs dans le pays car, la consommation est l’indicateur de la croissance économique. Mais dommage, les services de l’Etat ne jouent pas convenablement leur rôle pour garantir les droits des consommateurs.  En effet, les droits des consommateurs sont ignorés par eux-mêmes. 

Il est à noter l’importance des droits fondamentaux des consommateurs qui impliquent leurs devoirs et responsabilités de s’informer pour mieux connaitre les biens et services qu’ils utilisent, d’être actifs à prendre l’initiative de décider et se défendre si sa cause est juste, socialement responsable sur le plan sanitaire, écologique, et sécuritaire.

L’OCC doit organiser des séminaires, des conférences, des tables rondes, des débats et des ateliers regroupant tous les acteurs publics et privés sur des thématiques touchant la vie quotidienne de la population.

Assimby Komodou