La Coordonnatrice Humanitaire pour la République centrafricaine (RCA), Mme Denise Brown, condamne fermement les violences armées accompagnées de graves violations du droit international humanitaire qui ont fait au moins deux morts civils, causé le déplacement de milliers de centrafricains déjà déplacés, blessé un agent humanitaire et entrainé la réduction significative de l’assistance humanitaire à Alindao dans le sud du pays. Depuis une semaine, l’insécurité croissante empêche toute assistance aux personnes affectées par cette nouvelle violence.

« Depuis une semaine, la vie de milliers de civils est en danger imminent à cause des violences armées répétitives à Alindao où certains groupes de la population ont été particulièrement ciblés. Ces personnes qui vivent au jour le jour sont désormais coupées de leurs petites sources de revenus, la nourriture se fait de plus en plus rare. Elles vivent dans la peur et le traumatisme », s’inquiète la Coordinatrice Humanitaire.

Des déplacements importants ont été enregistrés vers l’Hôpital du district, les sites de personnes déplacées existants, les bases de la MINUSCA et les villages environnants. A cause de l’insécurité persistante, l’assistance en ville et sur les axes a été significativement réduite à l’exception des services de santé et de fourniture d’eau potable. Des incendies de maisons et pillages de biens de la population déjà meurtrie par des années de conflit ont également été enregistrés, ainsi que des tentatives d’incursion dans les bases des humanitaires.

« Toutes les parties au conflit doivent arrêter toute violence contre les civils, les infrastructures civiles, les acteurs humanitaires et respecter le droit international humanitaire », a déclaré Mme Denise Brown.

Chaque mois, les humanitaires fournissent une assistance multisectorielle à des milliers de personnes vulnérables dans la Préfecture de la Basse-Kotto. Cette capacité est désormais affectée par la relocalisation de 86 travailleurs humanitaires. L’insécurité alimentaire à Alindao est dans la phase sévère. Plus de 266 000 personnes ont besoin d’assistance humanitaire dans la région, faisant de la Basse-Kotto la quatrième préfecture avec le plus grand nombre de personnes en besoin en 2021.

A cause de la flambée de violence déclenchée depuis la mi-décembre 2020, 727 000 personnes sont actuellement déplacées dans le pays, niveau jamais atteint depuis 2014. Cette violence a exponentiellement augmenté les besoins humanitaires qui dépassaient déjà largement les capacités existantes. 2,8 millions de personnes – 57% de la population – ont besoin d’aide humanitaire et de protection. 1,9 million d’entre elles ne survivraient pas en l’absence de l’assistance nécessaire.

OCHA