Secouée par des multiples crises, la République centrafricaine a survécu grâce aux appuis multiformes de ses partenaires financiers et techniques. Cependant, l’un de ces partenaires privilégiés demeure l’Agence Française de Développement (AFD) qui, entre un espace de 4 à 5 ans a financé  une quinzaine des projets dans le pays pour une valeur de 80 millions d’euros. C’est autour de ce sujet que les responsables de cette agence ont débattu le vendredi 22 avril 2022 avec les professionnelles des médias à l’Alliance Française de Bangui. 

Comme nous l’avions susmentionné, depuis 2013, la RCA est plongée dans un conflit militaro-politique qui a conduit le pays dans une série des crises sous plusieurs formes. Les conséquences sont légions sur le plan socio-économique. De l’éducation nationale, la santé en passant par les infrastructures et les activités économiques, chaque domaine a payé le prix de ces conflits qui a engendré aussi l’augmentation du pourcentage des violences basées sur le genre.

C’est dans cette foulée que l’AFD a décidé de proposer et de financer la réalisation des projets socioéconomiques pour contribuer à la résilience de la population. C’est ainsi que de 2017 pour arriver en avril 2022, cette agence a soutenu la réalisation d’une quinzaine  des projets sur un financement de 80 millions d’euros. Ces projets sont inscrits dans les domaines suivants : les infrastructures, les aménagements urbains, la formation professionnelle, le micro finance, le relèvement en province et la santé.

Lesdits projets ont permis aux différentes entités de frayer du chemin et maintenir l’équilibre. Cependant, ces projets sont réalisés en parfaite collaboration avec certains partenaires financiers et techniques comme la Banque Mondiale et l’Union Européenne. 

Toutefois, malgré la tension diplomatique entre la France et la République centrafricaine, l’Agence Française de Développement va continuer à œuvrer et financer des projets en Centrafrique comme l’indique Denis Vasseur, directeur de l’AFD en Centrafrique : « Certes il y a une tension diplomatique entre les deux pays mais cela n’est pas un obstacle pour que l’AFD continue de soutenir le gouvernement centrafricain. C’est dans cette lancée que nous avons réalisé les différents projets dont on a parlé ci-haut ».

En dépit de tout, il faut retenir que l’AFD a commencé ses activités depuis sa création en 1941 sous l’appellation de « Banque Centrale », et que le pays s’appelait encore Oubangui-Chari. Malgré les mutations et le changement au sein de cette institution qui a vu aussi son nom changé plusieurs fois, l’AFD a toujours été au chevet de l’ancienne colonie qui a fini par devenir la République Centrafricaine.

Et, c’est en 1998 que ladite institution prendrait le nom de « Agence France de Développement ». Ce qui témoigne l’élargissement géographique et l’extension progressive de ses mandats, au-delà des infrastructures et des projets de développement économique vers le champ social. De manière précise, elle se focalise sur la santé, l’éducation, le soutien aux organisations de la société civile, puis plus récemment, les appuis à la gouvernance font aussi désormais partie du champ d’intervention de l’AFD, avec une intégration progressive du développement durable.

Bien que l’AFD a célébré ses 80 ans d’existence, elle accompagne depuis 25 ans la République centrafricaine en terme de valorisation et la gestion durable des concessions forestières, qui a permis à la République centrafricaine de devenir le premier bassin du Congo, à avoir l’ensemble de ces concessions forestières dès 2011, dotés de plan d’exploitation et d’aménagements durable.  

Brice Ledoux Saramalet