Le coup d’envoi du vote référendaire a été donné dans plusieurs bureaux de vote de Bangui et de l’intérieur du pays aux environs de 7h du matin. L’équipe de l’Oubangui Médias déployée dans tous les arrondissements de Bangui et dans quelques villes de provinces donne un aperçu à la mi-journée.

Une participation moyenne à la mi-journée

La matinée du dimanche est marquée en Centrafrique par des messes. La participation a été faible à l’ouverture des bureaux de vote avant d’être remontée vers 10h du matin, après les cultes et les messes.

Par endroit, les journalistes de l’Oubangui Médias ont fait des observations suivantes :

3e arrondissement de Bangui

A l’école Koudoukou et Gbaya Dombia dans le 3e arrondissement de Bangui, on notait un faible engouement, de même que dans les centres de Yakite et Castors. Ceux qui se sont présentés tôt font face à quelques problèmes, notamment le vote par dérogation. Des électeurs venus par exemple de Boda, Bambari, Bangassou que nous avons interviewés n’ont pas voté. Une frustration aussi pour ceux dont leurs noms ne figurent pas sur la liste, alors qu’ils affirment, cartes d’électeurs en mains, avoir été enrôlés dans ces centres de vote.

Alors que l’ANE autorise ceux qui ont perdu leurs cartes d’électeur à voter avec une pièce d’identité ou passeport, nombreux électeurs de Kina, toujours dans le 3e arrondissement n’ont pas pu voter. Toutes fois, ils ont été orientés vers le centre proche du commissariat du 3e arrondissement.

6e arrondissement et Bimbo

Les bureaux de vote du lycée Fatima en passant par celui de l’école Fatima garçons dans le 6e arrondissement ont ouvert leurs portes à partir de 7h pour des raisons techniques mais quelques personnes étaient déjà présentes avant ouverture. Le vote est timide dans ces centres. Les gens n’étaient peu nombreux à voter. Il n’y a qu’un seul observateur nationale au lycée Fatima au l’école Fatima garçons il y a deux observateurs de la Cour Constitutionnelle.

À l’école Pétévo, le vote a commencé à partir de 7h. Les gens étaient plus où moins nombreux  mais les électeurs dont les noms commencent V et W n’ont pas trouvé leur bureau de vote. Ils sont obligés de rentrer sans voter. Les observateurs présent à l’école Pétévo sont ceux de la Cour Constitutionnelle, ils sont au nombre de trois et deux de la mission d’observation électorale international (CEEAC).

Au lycée Bimbo, les votants avaient du mal à retrouver leurs noms sur la liste, certains sont mécontents et rentraient sans voter. Le numéro du bureau de vote n’est pas affiché sur les portes.  Il n’y avait que cinq bureau contrairement aux autres que nous avons sillonnés précédemment. L’atmosphère est timide dans la matinée comme au centre du lycée Fatima.  

À l’école préfectorale de Bimbo, nombreux électeurs avaient leurs cartes en main mais leurs noms n’étaient sur la liste, ou encore ceux qui ont perdu leur carte électorale qui venaient avec soit le passeport ou la carte d’identité se voient refuser le droit de voter. Dans chaque bureau vote, il y’a des représentants du MCU pour surveiller le scrutin. Le vote par dérogation est refusé dans le 6e arrondissement et à Bimbo, contrairement au communiqué officiel de l’ANE.

5e et 4e et 8e arrondissement de Bangui.

Arrivée à 6h 10 dans le centre de vote de la mairie du 5e arrondissement de Bangui, les membres du bureau de vote étaient déjà sur le terrain. Le vote a trainé car les matériaux sensibles n’étaient pas déployés à temps.

Le 5e arrondissement compte au total 14 centres de vote, 95 bureaux de vote et 285 membres des bureaux.

Sur le terrain de basket de Malo, les bureaux sont ouverts légèrement en retard vers 7h 22, tout comme à l’école Malo. La lenteur dans le bureau de vote de l’école st Jonas de Yangato a fait fâcher certains électeurs venus remplir leur devoir citoyen. Une participation moyenne a été observée dans le 5e arrondissement de Bangui dans la matinée.

Dans le 4e arrondissement, l’engouement est relatif. Une forte participation dans le centre du lycée Boganda où le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra a voté.

Dans le 8e arrondissement,  la participation est aussi moyenne à l’école combattant. La gestion des listes et du vote par dérogation est un facteur du découragement des électeurs. Les agents de l’ANE sur le terrain ne semblent pas bien observer les consignes données.

7e et 9e arrondissement

Dans le 7e et 9e arrondissement de Bangui, nous avons sillonné au total 7 centres sur 11. Les différents bureaux de vote ont à majorité ouvert leurs portes entre 6h30 à 6h 47 minutes heures de Bangui. Aucun incident majeur n’est enregistré depuis le déroulement de ce vote. L’on note juste un faible engouement dans la matinée et c’était à partir 10h les queues se font sentir. C’est le cas par exemple du bureau de vote numéro 1 du lycée d’état des rapides où une longue queue est observée.

Des cas d’omission ont été enregistrés dans ces différents centres que nous avons sillonnés. A l’école maternelle de la colomb non loin de la maison d’arrêt de Ngarangba,  au moins une vingtaine de personne n’ont pas vu leur nom dans la liste des inscrits. C’est le cas de Antoinette qui revenait de l’église et voulait remplir son devoir civique mais n’a pas vu son nom dans tous les bureaux de l’école mixte de Ngarangba. Déçue de cette situation elle est obligée de retourner à la maison. Ces cas sont dans presque tous les centres du 7e arrondissement de Bangui.

Interrogé, un agent de l’ANE sur cette situation nous a indiqué que ces plaintes sont aussitôt remontées au niveau de la direction nationale de l’ANE mais pour l’instant les responsables de cet organe n’ont pas encore donné une suite favorable.

Un autre aspect qui a retenu notre attention concerne le nombre des inscrits qui par exemple à l’école Yakandja toujours dans le 7e arrondissement de Bangui, est plus de 400 mais les enveloppes qui ont été octroyés dans ce bureau de vote sont seulement 213. Difficile pour nous de dire avec exactitude les raisons de ce déficit même les agents de l’ANE ne savent pas le pourquoi de ce manque.

Le 1er et le 2e arrondissement

À 6h00, les deux bureaux de vote du centre du lycée Marie Jeanne Caron sont déjà ouverts pour accueillir les centrafricains qui viennent remplir leurs devoirs civiques. Dans le calme et l’anxiété qui gagne les esprits ce jour à Bangui, l’on voit des gens venir peu à peu avec l’assurance des mesures sécuritaires exprimer leur désir vis-à-vis de la nouvelle constitution via ce referendum.

A ce bureau de vote, l’on remarque à visu la présence des forces de défense et de sécurité qui sont sillonnent la cour assurant la sécurité des électeurs et celui des observateurs ajouté à la présence des volontaires de la  Croix-Rouge pour pallier à toutes éventualités nécessitant leurs apports.

Au lycée technique qui dispose d’au moins 3 bureaux de vote, l’on remarque une grande participation des porteurs de tenue notamment ceux de la gendarmerie nationale. Difficile de collaborer avec le président dudit centre pour plus de détails. Il faut également préciser que tous les dispositifs médicaux et sécuritaires sont en place pour la bonne marche de ces échéances.

Notre tournée d’information nous amène à l’école Lakouanga dans le 2e arrondissement de Bangui. Là encore, il n’y a pas assez d’électeurs. Les gens viennent les uns après les autres pour le vote référendaire.

Bingui est l’un des électeurs. Il est content de venir remplir son devoir citoyen dans la quiétude et invité les autres centrafricains à faire comme lui: « le vote fait partie des droits du citoyen, il nous est demandé de venir faire notre devoir en votant pour le oui ou pour le non et pour ce faire nous ne devons pas avoir peur. Que personne ne nous trompe! J’invite alors tous les compatriotes à venir massivement voter », lancé ce dernier.

Cependant, l’hôtel de ville de Bangui est réservé au vote militaire de toute catégorie confondue. L’on remarque une participation très massive des gendarmes, policiers et FACA au vote référendaire au niveau de la mairie qui dispose deux bureaux de vote. À cette heure de la matinée, c’est le seul centre qui enregistre la plus grande participation que nous avons constaté depuis notre tournée dans le 1er et 2 e arrondissement de Bangui. Une forte participation aussi des militaires au centre de vote de l’école centre-ville.

Tous les dispositifs sont en place et l’engouement se fait ressentir. La participation du Directeur Général de la police au vote est un élément motivateur des autres corps qui le suivent. Sauf qu’il nous est interdit de prendre des images à l’appui.

Forte dans plusieurs villes de province

Si à Bangui où plusieurs appels au boycott ont été lancés via l’Internet, à l’intérieur du pays où la plus grande majorité de la population n’a pas accès à Internet, cet appel à pas visiblement fait d’effet. Ils sont nombreux à s’exprimer à travers ce vote.

A Batangafo, Alindao, Mobaye, Pombolo, Dimbi, Mingala, le vote se passe dans le calme. Quelques images que nous avons reçues montrent une longue queue dans plusieurs bureaux de vote.

Présence des observateurs et médias

Des observateurs et médias nationaux et internationaux sont visible, sans oublier la présence des agents de la Croix-Rouge.

Oubangui Médias a observé la présence des observateurs de la mission électorale de la CEEAC, des organisations de la société civile de la CEMAC. L’ONE, l’observatoire national des élections a déployé ses agents sur le terrain.

Sécurité du processus

La sécurité est assurée par les forces nationales qui ont bien quadrillé la ville de Bangui où nous avons sillonnée.

Les patrouilles des forces de la Minusca sillonnent les avenus de Bangui, sans se positionner visiblement aux côtés des centres de vote.

Fridolin Ngoulou, avec la participation de toute l’équipe de la Rédaction