La République centrafricaine (RCA) traine encore les pas en matière du sport. Pourtant, le sport est un facteur important pour le développement du pays.
Le sport uni le peuple, le sport contribue au développement. Cette pensée est logique et visible dans plusieurs pays qui ont donné la priorité aux activités sportives. Depuis plusieurs decennies, le sport est relégué au second plan voire aux oubliettes. Alors des décennies sont émaillées par des crises militaro-politiques affectant durablement l’économie ainsi que les infrastructures, le secteur sportif fait partie des parents pauvres qui souffrent de sous-financement et d’une manque de politique réelle pour son développement.
Comme preuve, le fonds national du développement des sports qui devrait être mis en place est tombé totalement dans les oubliettes. Justement parce que le leadership sportive a manqué d’une politique pragmatique depuis plusieurs années pour pousser son développement.
Dans un pays qui a traversé des années des crises et qui projette un développement dans presque tous les secteurs, il est urgent de développer une politique du sport. Nous considérons que le sport est un facteur important de cohésion sociale, de santé publique et de développement économique. Dans un pays qui sort de la crise sécuritaire, il est essentiel de promouvoir le sport comme un moyen de réconciliation, de reconstruction et de résilience.
Des stratégies possibles pour y parvenir
Renforcer les infrastructures sportives existantes et en créer de nouvelles, en tenant compte des besoins et des préférences des différentes communautés, des femmes, des jeunes et des personnes handicapées. Il s’agit de garantir l’accès au sport pour tous, dans des conditions de sécurité et de qualité.
Si nous observons ce qui se passe, la réhabilitation du stade 20.000 places, du Centre National Martin Ngoko pour les amoureux de basketball, de l’Institut National de la Jeunesse et sports s’impose. Mais aussi, la construction des nouvelles infrastructures sportives.
Aussi, il faut soutenir les acteurs du sport, tels que les fédérations, les clubs, les associations, les entraîneurs, les arbitres, les bénévoles, etc. Il s’agit de renforcer leurs capacités, leur autonomie et leur professionnalisme, ainsi que de favoriser la coopération et le dialogue entre eux. Les bases nécessaires du sport doivent être posées et inscrites dans une politique réelle.
Nous pensons aussi qu’il est important de développer des programmes sportifs adaptés aux contextes locaux, en mettant l’accent sur les valeurs éducatives, civiques et citoyennes du sport. Ces programmes sportifs pourront contribuer à renforcer la paix mais aussi à former des futurs athlètes capables de relever les défis de la participation du pays à des grandes rencontres sportives internationales.
Nous ne cesserons d’insister qu’il faut intégrer le sport dans les politiques publiques, en le considérant comme un secteur transversal qui contribue aux objectifs de développement durable. Il s’agit de mobiliser les ressources nécessaires, de créer des synergies avec d’autres domaines, tels que l’éducation, la santé, la culture, l’environnement, etc. et de suivre et d’évaluer l’impact du sport sur la société. Pour espérer gagner la grande bataille de l’économie du sport, il faut investir. Le retour sur investissement dans le domaine du sport ne tardera pas.
Ensuite, la RCA doit impliquer les partenaires internationaux, régionaux et nationaux, tels que les organisations sportives, les agences de développement, les organisations non gouvernementales, les médias, le secteur privé, etc. Il s’agit de renforcer la coordination, la coopération et la solidarité, ainsi que de partager les bonnes pratiques et les leçons apprises.
Nous ne devons pas avoir peur de rendre compte à tout le monde, à tous les partenaires, à tout un peuple des échecs et des exploits enregistrés depuis des decennies dans le pays.
Le sport ne doit pas être une vache à lait pour ses dirigeants ainsi que pour les politiques. Il doit servir comme un instrument efficace pour le développement de la jeunesse, pour la paix et la cohésion.
Ces stratégies que nous proposons visent à faire du sport un levier de développement humain, social et économique, ainsi qu’un vecteur de paix et de stabilité, dans un pays qui sort de la crise sécuritaire comme la RCA.
Le ministre en charge de la jeunesse, du développement du sport et de l’éducation civique Héritier Doneng doit relever ce défi au nom de toute la jeunesse soucieuse de faire du sport un secteur prometteur. Il doit élaborer et mettre en œuvre la politique concrète du sport.
Les bases ont été posées à travers l’organisation des états-généraux du sport. Mais, cette rencontre a été non inclusive et boycottée par certaines fédérations. C’est pourquoi, pour avoir une bonne base et projeter cette politique, une autre rencontre s’impose.
Fridolin Ngoulou
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