La semaine dernière, le Ministre de la défense du Tchad, le général Daoud Yaya Brahim et des autorités tchadiennes ont fait des sorties médiatiques sur la situation qui prévaut dans le département des Monts de Lam dans la localité de Bessao. Ils affirment que des bandes armées ont traversé la frontière pour commettre des crimes sur leur territoire.

Selon des sources, il s’agit des confrontations entre éleveurs et agriculteurs qui ont fait de nombreuses morts et des blessés dont les enfants. Mais les autorités tchadiennes démentent qu’il s’agit de conflit communautaire et parlent d’une incursion d’hommes armés venus de la République Centrafricaine.

D’après la version du gouverneur de la province du Logone Oriental, Ahmat Dari Bazine « la rébellion en RCA est en train de mettre en place une nouvelle stratégie pour créer un conflit communautaire. (…) Les gendarmes sont arrivés dans une forêt située à la frontière centrafricaine et ont encerclé les assaillants qui étaient nombreux. Les gendarmes ont demandé du renfort. Ce sont des Kodos qui sont sortis avec des armes en disant « avancez » et ont tiré sur nos forces de l’ordre. Nos éléments ont riposté en tuant 13 personnes. Le chef de canton a qualifié les assaillants de rebelles venus de la RCA ». Puis, dans son adresse à la population de Bessao, lors de sa visite le 20 avril dans la sous-préfecture de Bessao, plus précisément dans le canton Gadjibiang au Logone Orientale, le Ministre de la défense du Tchad, le général Daoud Yaya Brahim a déclaré que: « Je suis en train d’instruire toutes les forces présentes ici. Prochainement, si quelqu’un tue un citoyen ici, même s’il fuit à Bangui, nous allons le trouver à Bangui ».

Ce discours est condamné par les internautes des pays.

« S’il vous plaît avant de faire une déclaration ayez des conseillers auprès de vous, c’est une déclaration de guerre à un pays frère. En ce moment on a trop de problème intérieur. Fermeture de frontière du Soudan, problème diplomatique avec le Cameroun, l’Allemagne. Il faut juste instaurer l’autorité de l’Etat et surtout il faut limoger tout responsable qui n’arrive pas à assumer sa responsabilité », a commenté Evarice Ngarnodji sur le post Facebook d’Alwihda Info.

Pour l’heure, Bangui n’a pas dit mot et observe un silence de cimetière sur cette rhétorique qui manque de diplomatie. A cela s’ajoute aussi le mutisme de la RCA sur la crise soudanaise et ses incidences sur la sous-région.

Junior Max Endjigbongo