Ils sont au nombre de sept organisations de la société civile à se mettre en synergie pour sensibiliser les membres de la commission santé de  l’assemblée nationale de la République Centrafricaine (RCA) sur les dépenses du gouvernement centrafricain quant à la procuration des produits contraceptifs pour la planification familiale, le mardi 7 novembre à l’Assemblée Nationale à Bangui.

L’objectif est d’amener les membres de ladite commission à prendre conscience de l’engagement du gouvernement dans l’acquisition des moyens contraceptifs pour garantir la vie de sa population afin de réduire le taux de la mortalité infantile et néonatale et de plaider pour l’augmentation du financement de l’approvisionnement en produits contraceptifs sur le budget de l’État de 1% par an pour couvrir les besoins existants d’une part et faire face aux besoins additionnels liés à la croissance démographique d’autre part.

Eugène Bokouan, coach des points focaux des plateformes pays pour leur implication dans le mécanisme de financement mondial donne des précisions : « Nous sommes en République Centrafricaine pour voir avec les points focaux de ce processus comment les activités sont menées, et quelles sont les difficultés pour pouvoir les aider et également profiter de rencontrer un certain nombre de partenaires qui sont actifs  sur les questions de la planification familiale.  C’est à ce titre que nous sommes venus voir la commission qui est en charge des questions de santé de l’assemblée nationale pour voir avec elle, comment se donner les arguments pour davantage convaincre les élus à accorder au substantiellement au moins 1% du budget de l’État en plus des cents millions qu’ils ont donné chaque année pour les produits contraceptifs en République Centrafricaine ».

Selon ce dernier, l’appui technique et financier en terme des produits contraceptifs dépend beaucoup plus des partenaires pourtant cela doit relever du gouvernement centrafricain. Il est alors important que le gouvernement cherche à combler le gap par ses propres moyens pour garantir la santé de sa population : «  depuis un certain temps, nous avons des services de planification familiale qui dépendent plus de l’appui technique et financier des partenaires alors que justement il y a encore beaucoup de besoins qui ne sont pas couverts. En plus, on doit juste travailler dans la durée de façon à ce qu’il n’y ait pas de problème  d’indisponibilité des produits contraceptifs simplement parce que le partenaire traditionnel qui finance n’a pas pu respecter ses engagements », a-t-il expliqué.

S’il faut le rappeler, dans l’engagement du gouvernement centrafricain d’accorder la somme annuelle de 100 millions pour les produits contraceptifs, à ce jour seulement, seulement 25 millions de FCFA sont décaissés pour cette fin. Face à cela, ce  groupe de la société civile encourage les élus à plaider pour la révision du budget dans la prochaine loi des finances qui sera votée.

L’honorable Nestor Mamadou Nali, président de la commission population, genre,  santé, affaires sociales et actions humanitaires à l’assemblée nationale est heureux des échanges avec la délégation. Il se confie à Oubangui Médias en ces termes : «  c’est un groupe de la société civile très important qui travaille dans toute la sous-région qui est venu nous sensibiliser sur la question de la planification familiale. La question est que nous avons voté un budget de 100 millions mais il semble que le ministère de la santé n’a eu comme décaissement que 25 millions à ce jour. Donc, ils sont venus nous sensibiliser sur cette question pour qu’on puisse voir la possibilité d’augmenter ce financement dans le prochain budget et surtout de voir avec le ministre de la santé pourquoi ils n’ont pas encore pu recevoir les 100 millions mis à leur disposition dans la loi des finances. Nous avons discuté sur toutes ces questions et nous nous sommes séparés sur de bonnes impressions en leur disant que c’est notre devoir de contrôler l’action gouvernementale et de toute façon, quand le ministre de la santé viendra dans notre commission pour la prochaine loi des finances, nous allons lui poser toutes ces questions ».

Toutefois, la question de la planification familiale est primordiale pour un pays comme la République Centrafricaine qui enregistre le plus fort taux de la mortalité maternelle. Les études ont prouvé qu’on peut réduire de 40% la mortalité maternelle par l’utilisation correcte d’un service de planification familiale. Force est de constater que la gestion de ces services est basée sur les partenaires internationaux.

Belvia Espérance Refeïbona