Des cadres issus des différents départements ministériels, des représentants des institutions bancaires, universitaires, de la société civile et ceux du Centre d’Etude et de Recherche sur les Analyses Economiques de la RCA (CERAPE-RCA) au sein du comité scientifique et au comité de direction de CERAPE se sont rencontrés vendredi 14 avril dans un atelier de dissémination du rapport de recherche intitulé : « les déterminants de l’exclusion financière en RCA »  par visioconférence dans la salle de conférence de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à Bangui.

Ces assises d’une journée sont lancées par docteur Jean Kokide, Directeur de Cabinet au Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique.

Une initiative du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) basé au Canada avec le Consortium pour la Recherche Economique en Afrique (CRCA) qui se trouve au Kenya et le département en charge de la recherche scientifique qui a pour objectif de diffuser les résultats des travaux de recherche dudit centre auprès des parties prenantes pour une meilleure appropriation des résultats et implémentation des recommandations formulées.

Rappelons que les résultats de cette recherche ont été présentés pour la première fois, lors d’un atelier du CREA tenu en octobre 2022 à Nairobi au Kenya.

«Cet atelier que nous sommes venus ouvrir au nom du ministre de l’enseignement supérieur professeur Jean-Laurent Sissa Magalet regroupe les chercheurs CERAPE-RCA. C’est un groupe des chercheurs qui est mis en place pour réfléchir sur l’aspect qui enfreint au développement économique de notre pays, dans la sous-région et même sur le plan international. Donc, ce groupe de chercheurs qui travaille en connivence avec le ministère de l’enseignement supérieur a pris des initiatives très louables et cette initiative s’inscrit dans la lettre de mission qui avait été assignée au ministre de l’enseignement supérieur pour promouvoir le capital humain. Donc cet atelier vient à point nommé », note Docteur Jean Kokide.

Pour le Représentant du ministre, ce rapport va servir aux membres du gouvernement pour avoir des informations sur le développement du capital humain dans le pays. « Cela fait plusieurs années que ce groupe de chercheurs est à pied d’œuvre donc à chaque fois, il travaille avec d’autres chercheurs. Et là, ce n’est pas du jour au lendemain car c’est un travail de longue à laine. Ces jeunes chercheurs sont réunis pour faire une recommandation et donc cette recommandation sera déposée sur la table du gouvernement. Un pays ne peut que se développer à base de recherches parce que ce sont les recherches qui constituent le socle du développement d’un pays. Et l’initiative qu’a prise le groupe CERAPE-RCA est vraiment appréciable, nous les encourageons et leur demandons d’aller de l’avant parce que c’est à base de cette initiative que notre pays peut vraiment avancer», a-t-il indiqué.

Quant à Alain Douathe Koyangozo coordonnateur national du Centre d’Etude et de Recherche sur les Analyses Economiques de la RCA, ce rapport porte sur les déterminants de l’exclusion financière en Centrafrique parce que certaines couches centrafricaines n’arrivent pas à avoir accès au service financier d’entreprise.

Quelles sont les raisons ?

Ce programme s’inscrit évidemment dans un projet initié conjointement avec le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI). Il y a un bureau régional basé à Dakar qui couvre l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est et l’Afrique Centrale et le Consortium pour la Recherche Economique en Afrique (CREA) qui est une grande institution panafricaine qui fait la promotion de recherche dans le domaine économique et dans la philosophie des partenaires. Une fois  le rapport élaboré, il faudrait d’abord qu’il y ait un atelier de dissémination nationale pour permettre aux parties prenantes de prendre connaissance des recommandations issues de ce rapport et aussi de les appliquer. Voilà la raison de cet atelier d’aujourd’hui,  a indiqué le coordonnateur.

Parmi les déterminants, il y a entre autres la question transversale de l’insécurité surtout de l’instabilité. « L’argent n’aime pas de bruit. Imaginez avec tout ce que notre pays a connu, aujourd’hui quand vous allez dans les arrière-pays, les banques ne veulent pas prendre de risque pour implanter les agences. C’est la première raison. Il faut qu’il y ait de la sécurité. La deuxième raison est liée à la question du niveau d’instruction des bénéficiaires. Pour avoir accès au crédit, il faut avoir un minimum de connaissance. Autres problèmes sont les conditions imposées par les banques. Il y a autant de contraintes que nous avons identifiées qui seront élaborées pour que le ministère des finances ou les institutions financières puissent alléger la tâche parce qu’on ne peut pas développer un pays sans autant donner la possibilité aux couches sociales plus pauvres d’avoir accès au service financier », a déclaré le coordonnateur Alain Douathe Koyangozo.

En effet, ce programme axé sur la problématique de l’exclusion financière en Afrique cible 9 pays de l’Afrique subsaharienne, précisément le Burundi, la Gambie, le Mali, la RD Congo, la Mozambique, la Sierra Léone, la Somalie et la République Centrafricaine.

Dans le même ordre d’idée, un atelier de deux jours sur les travaux de validation de l’étude rétrospective du secteur socioculturel dans le cadre de la vision RCA 2050 a été organisé du 31 mars au 1er avril 2023.

 Alexis Ngbodo