La Fondation Denis Mukwege en partenariat avec la Maison de la Mémoire a officiellement lancé jeudi 15 septembre 2022 le projet « Rompre le Silence : Remettre en question les croyances et mythes nuisibles et l’indifférence quant à la violence sexuelle en temps de conflit ».

Ce projet est lancé en collaboration avec des associations de victimes notamment le Mouvement des Survivantes en Centrafrique (MOSUCA) et la Plateforme des victimes des crises militaro-politique,  sous le haut patronage du Ministère de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale. 

Ce nouveau projet vise à organiser une exposition publique présentant les œuvres des survivantes et partager les informations au grand public sur les objectifs du projet.

Le projet lancé vise aussi à pouvoir documenter, récolter les expériences, les témoignages vécus par les survivantes de violence sexuelle en temps de conflit. Autrement dit, l’objectif est de pouvoir non seulement porter un message fort mais aussi de pouvoir assurer un soin à ceux qui ont vécu des atrocités inhumaines liées aux conflits. A l’issu de ce projet, le gouvernement, les autorités locales, les leaders communautaires prendront donc conscience de ce danger qui est utilisé comme arme de guerre pendant les conflits armés.

Pour Prisca Bogan, représentante et conseillère du Mouvement des Survivantes en Centrafrique, son mouvement est créé en faveur des femmes victimes de violences sexuelles dans les conflits armés afin de réclamer leurs droits en les apportant des aides morales à travers les conseils et autres. « Le mouvement par ma voix profite de cette occasion pour remercier très sincèrement la Fondation Denis Mukwege pour son appui car depuis son installation en RCA, les prises en charges sont pleinement gratuites et les femmes/filles victimes de cette violences sexuelles se sentent aimées et assistées »,  s’est –t-elle exprimé.

La rencontre du jeudi dernier a permis non seulement d’informer les parties prenantes sur les activités du projet mais d’organiser un débat sur les conséquences de la violence sexuelle en temps de guerre.

« Ce projet lancé aujourd’hui vise à travailler d’une part avec la Maison de la Mémoire et d’autre part les partenaires potentiellement qualifiés, parce que dans notre approche, nous devons travailler avec les assistants locaux pour assurer la finalité de nos activités. Je remercie donc toutes personnes qui ont contribué afin que ce projet puisse avoir lieu » a expliqué Dr. Issou Mazambi Earvin MD, MPH, Directeur Pays de la Fondation Denis Mukwege.

Cependant Morgane Manda, Cheffe du Projet Maison de la Mémoire exhorte et encourage donc toutes les femmes/filles victimes de violences sexuelles en temps des conflits de briser le silence qui reste en elles et de se prouver désormais qu’elles sont capables de surmonter ces souvenirs atroces.

Notons que ce projet a pour attente, l’organisation d’une exposition publique présentant les œuvres des survivant.e.s ; d’un débat pour catalyser une meilleure compréhension des conséquences de la violence sexuelle en temps de guerre ; des outils qui seront mis à la disposition des survivant.e.s pour soutenir leur activisme pour leurs droits à la justice et à la réparation.

La Centrafrique reste un pays instable et les conflits armés engendrent toujours des cas de violences sexuelles, affectant plusieurs personnes dont à majorité des femmes et des jeunes filles.

Dans ce pays, plusieurs acteurs se sont organisés pour barrer la route à ces violations des droits humains et d’autres s’activent pour donner des soins et rétablir la dignité humaine de ces personnes survivantes des violences sexuelles.

Eliphaz Niamazime