Le monde a célébré le 11 octobre dernier, la journée internationale de la jeune fille. En Centrafrique, cette journée a été célébrée en différée le 13 octobre 2022 sur plusieurs fonds de revendications des droits des filles et de l’accès de celles-ci à l’éducation et aux services sociaux de base.

En République Centrafricaine, les jeunes filles font régulièrement face à une myriade de défis qui empêchent leur autonomisation et leur développement. Elles sont de plus en plus victimes des inégalités et des violences basées sur genre (VBG) et des cas d’abus et d’exploitations sexuels. A ce s’ajoute les pesanteurs sociaux à la maison, à l’école et même à l’église. Ces actes sont considérés comme formes de discriminations à l’égard des jeunes filles. Profitant de l’occasion de la célébration de la journée internationale des jeunes, le gouvernement à travers le ministère de la promotion du genre, de la femme et de la protection de l’enfant, appelle à la lutte contre les d’inégalités que subissent les filles dans les établissements scolaires.

« Cette année, une attention particulière est mise sur les questions de droit des filles qui restent limitées et les filles continuent de faire face à une myriade de défis pour réaliser leur potentiel, une situation aggravée par les crises simultanées du changement climatique, de la COVID-19 et des conflits humanitaires. Les filles du monde entier, particulièrement celles de notre pays continuent de se confronter aux défis sans précédent en ce qui concerne leur éducation, leur bien-être physique et mental, ainsi que leurs protections nécessaires pour mener une vie sans risque de violence », a déclaré, Aurélie Mogalamon, directrice de cabinet, représentant la ministre de la promotion du genre, de la femme et de la protection de l’enfant, à l’ouverture de la commémoration de la journée internationale de la jeune.

Accès à l’éducation et aux services sociaux de base condition pour l’autonomisation des jeunes filles

Même si le gouvernement de la Centrafrique et ses partenaires notamment la Banque Mondiale, multiplie des initiatives pour promouvoir l’autonomisation et l’épanouissement de la femme centrafricaine, celles-ci se butent à divers obstacles. L’accès à l’éducation des jeunes filles à l’école demeure un problème préoccupant. Hors, l’un des objectifs de la commémoration de la journée internationale de la jeune fille est de mettre un accent particulier sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles, de promouvoir l’autonomisation de celles-ci et le respect de leurs droits humains.

L’accès à l’information, l’éducation, à la sécurité, a des avantages aussi bien pour les filles que pour la société, la scolarisation de celles-ci est l’un des grands enjeux du millénaire. La scolarisation des filles appelle à une prise de conscience de la part des uns et des autres. Les inégalités dont les filles font l’objet concernent notamment l’accès à l’éducation, la nutrition, les droits juridiques, les soins médicaux, la protection contre la discrimination, les violences et le mariage forcé » a jouté Aurélie Mogalamon.

Adora Yalité Doté, élève en classe de 3e au lycée de Miskine dans le 5e arrondissement de Bangui, participant à l’atelier marquant la célébration de cette journée s’est réjouie du regard porté par le gouvernement et ses partenaires sur la situation des droits des jeunes filles. « Je suis vraiment ravie de voir aujourd’hui que le problème de l’accès à l’éducation et des droits des jeunes filles préoccupe le gouvernement de notre pays. Dans certaines familles à Bangui, les filles sont considérées comme sexe faible. Certains parents refusent d’envoyer leurs filles à l’école pour étudier. Ce sont elles qui s’occupent des travaux domestiques. Les filles se font excisées par certains parents par la force. Nous continuons d’enregistrer les cas de mariage forcé dans nos villes de provinces. Je déplore cela ! Nous voulons aussi épanouir comme les autres filles du monde entier », alerte-t-elle.

La journée internationale de la jeune fille a été instituée par les Nations Unies en 2011 afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde. Le thème retenu pour la commémoration de cette année sur le plan national est « garçons et filles, tous ont des mêmes droits ». 

L’organisation de la célébration de cette année a été une initiative du ministère de la promotion du genre, de la famille et de la protection de l’enfant. Ceci, grâce au financement de la Banque Mondiale à travers le projet « Capital humain et autonomisation des femmes et des filles » «Maïngo » en langue sangö.

Pétrus Namkoina