Depuis huit ans que leur papa, feu Dr Gaston Ramadan Mamata est décédé, chaque année, deux sœurs Ramadan occupent pendant quelques jours l’espace médiatique au sujet des biens laissés par leur défunt père. Pour cette année 2022, 13 autres enfants issus de quatre mères différentes ont décidé de rompre le silence.

Cette affaire de partage de bien défraie la chronique depuis huit ans, juste après le décès du feu Dr Gaston Ramadan Mamata le 11 avril 2014. L’homme avait contracté un premier mariage en France avec Albertine à l’issue duquel 10 enfants sont nés. Un deuxième mariage intervient à Bangui après un temps passé avec son deuxième future épouse Marguerite Ramadan. Les deux femmes vivent alors dans une même maison en France pendant huit ans, avant le retour de Marguerite et ses enfants à Bangui en 1986, auprès de son défunt mari qui avait décidé de rentrer travailler au pays. Comme l’homme n’est jamais satisfait, le feu Dr Gaston Ramadan Mamata parvient à faire d’autres enfants en dehors de sa femme. Il totalise 23 ans (13 garçons et 10 filles) qu’il a reconnu dans son testament (10 avec la première épouse, 9 avec la deuxième et 4 autres avec trois mères différentes. Notamment 2 enfants avec une Centrafricaine, 1 avec une congolaise et un autre avec une togolaise).

Le défunt père a laissé six maisons, un testament qui reparti les biens entre non seulement les enfants de deux épouses officielles mais aussi tous les autres enfants qu’il a pu avoir de son vivant.

Mais depuis le décès de leur papa, deux filles aînées (Marie-Laure et sa cadette Beatrice Nathalie Ramadan) ainsi que leur maman revendiquent tous les biens laissés par le docteur.

Toute la crise est partie de 2014.

Le papa décède, trois enfants issus de la première femme sur les dix débarquent aux funérailles, accompagnés de leur maman. Au conseil de famille, tout le monde signe un procès-verbal et désigne Madame Marguerite Ramadan comme mandataire (pas héritière) des biens avant toute répartition. Mais peu après, la première famille conteste cette désignation dont elle a participé et validé avant de déposer une plainte pour confiscation des biens.

Dans la foulée, au moment des fouilles des documents, la deuxième famille tombe sur un testament signé à l’an 2000 par le feu Dr Gaston Ramadan Mamata, qui réparti déjà les biens entre les enfants, rien que les enfants sans les femmes. Aucune femme ne bénéficie des biens du défunt.

Le procès verbal du conseil de famille a été homologué par la justice et assorti d’un certificat de non appel.

La première femme et ses enfants contestent ce document ainsi que l’acte de mariage. Le tribunal juge le testament authentique après plusieurs enquêtes. La première famille fait appel. Elle perd à nouveau avant de casser le jugement. Cette affaire se trouve encore à la Cour de Cassation. Elle change pendant la procédure plusieurs avocats, l’autre camp maintient depuis 8 ans son unique avocat.

Malgré les procédures enclenchées, la première famille vient occuper une maison, une deuxième qui était sous scellé de justice et installe des parents maternelles dans une troisième maison avant de revendiquer l’autre maison où vivait le père avec son épouse Marguerite Ramadan avant son décès.

Chaque année, en congé à Bangui, la famille enregistre des tapages. Depuis que Marguerite Ramadan est nommée ministre de la famille, le rebondissement de l’affaire la cible directement et l’accuse étant responsable de « confiscation des biens du feu Dr Gaston Ramadan Mamata, de falsification d’acte de mariage et de faux testament ».

C’est après toutes ces batailles familiales qui a gagné l’espace médiatique que 13 enfants Ramadan décident enfin de briser le silence.

« Nous devons laisser nos mères en dehors de tout et parler en tant qu’enfants Ramadan »

Le jeudi 11 aout 2022, six jours après la conférence de presse organisée par deux membres de la première famille Marie-Laure (presque 60 ans) et sa cadette Beatrice Nathalie Ramadan (presque 58 ans); sept représentants des 13 autres enfants Ramadan ont conféré avec la presse pour dénoncer les cabales médiatiques depuis plusieurs années, ciblant principalement Marguerite Ramadan et qui tend à discréditer le nom de la famille.

« Nous, les 13 autres enfants Ramadan, avons décidé de ne plus laisser faire. Les autres nous qualifient des enfants bâtards. Mais, ils doivent savoir que le code de la famille donne le même droit à tous les enfants issus du lien de mariage ou non de bénéficier des biens de leurs pères. Parmi nos frères issus de la première femme, deux filles Ramadan perturbent toujours la famille, salissent le nom Ramadan et éloignent de nous les parents paternels. Elles vivent en France depuis plus de 40 ans et n’ont même pas un lopin des terres au pays. Chacun de nous ici présents a déjà sa concession ou un terrain, ses propres biens qui vont être léguer à ses enfants», a déclaré Eric Ramadan.

En effet, le feu Dr Gaston Ramadan Mamata de son vivant a laissé 6 maisons et terrains nus. À en croire les conférenciers, trois maisons sont prises de forces par les enfants de la première épouse et ils cherchent à récupérer toutes les six maisons. En plus, récupérer aussi tous les terrains que le défunt père a laissé comme héritage.

Selon Eric Ramadan, les deux sœurs brandissent partout sur les réseaux sociaux qu’elles sont les filles héritières de Ramadan et veulent s’accaparer de tous les biens du feu Dr Ramadan alors que la loi est claire : tous les enfants issus d’un même père sont légitimes et ont les mêmes droits. « Nous avons assez écouté leur mensonge sur les réseaux sociaux et dans certaines presses. Nous les 13 qu’elles qualifient d’enfants bâtards venons de décider. Nous avons déposé une plainte contre elles pour injures publiques », a-t-il ajouté. 

En poursuivant son intervention, Eric Ramadan rejette l’idée de faux testament. « Elles parlent de faux testament, de faux acte de Mariage. Alors, qu’elles aillent à la mairie vérifier. Vous aussi vous avez les copies. Le testament a été authentifié plusieurs fois par la justice après des dépositions des témoins qui connaissent l’écriture et la signature du feu Dr Ramadan. Leur maman avait abandonné notre père. Je qualifie leurs agitations de jalousie. Nous avions cohabité dans la même maison en France pendant huit ans, leur maman devrait dénoncer ce mariage. C’est en 1986 que notre père a décidé de rentrer travailler au pays. On l’a suivi et les autres issus de la première femme ont refusé. Nous sommes revenus vivre avec notre père jusqu’à sa mort en 2014. Laissons les mères de côté, gérons cette affaire en tant qu’enfants Ramadan ».

Pourquoi ne pas trancher lors d’un nouveau conseil de famille ?

La réponse est simple. Selon Eric Ramadan,  « L’autre camp avait choisi la voix de la justice et nous souhaitons que la Cour de Cassation tranche cette affaire ». A en croire les autres enfants Ramadan, l’autre camp ne reconnait aucun membre de la famille Ramadan et les qualifiant de la « famille manche longue ». C’est ainsi que les parents Ramadan ne s’intéressent plus à cette guerre interne aux enfants Ramadan.

Eric Ramadan, Edgar Ramadan, Wilfried Jules Nono Ramadan, Franck Ramadan, Marie-France Ramadan, Benoit Ramadan, Prisca Ramadan au nom de six autres absents veulent que la justice tire au clair cette affaire.

Fridolin Ngoulou

Lire aussi l’article de 2021