L’ambassade de France à travers son ambassadeur Jean Marc Grosgurin a signé mercredi 24 mai une convention avec trois ONG internationales pour renforcer la sécurité alimentaire. Au moins 4 millions d’euros (2.94.milliards de FCFA) vont être engagés pour la sécurité alimentaire dans le pays.

La situation de la sécurité alimentaire dans le pays reste préoccupante. Entre avril et août 2022, 45% de la population totale du pays se trouvait au niveau IPC 3 (1 570 882 personnes soit 32% de la population totale) ou IPC 4 (638 021 personnes soit 13% de la population totale).  La malnutrition reste elle aussi un sujet de préoccupation majeure, dans le pays. Il est estimé que près de 298.000 enfants âgés de 0 à 59 mois et plus de 140.600 femmes enceintes et allaitantes souffriront de la malnutrition aiguë au niveau national entre Octobre 2022 et Août 2023, soit respectivement une augmentation de 16% chez les enfants et 20% chez les femmes par rapport aux estimations de l’année précédente.

 Face à ces constats, la France veut apporter son soutien, à travers le Centre Interministériel pour l’Aide Alimentaire et son Ambassade, afin de répondre aux nombreux besoins de la population centrafricaine et plus particulièrement ceux des femmes enceintes et allaitantes ainsi que des enfants de moins de 5 ans. En 2023, 3,5 millions d’euros ont été alloués à des ONG internationales reconnues dans le secteur de la sécurité alimentaire et de la nutrition pour des projets permettant l’appui à la résilience des populations vulnérables.

Jean Marc Grosgurin  justifie le choix de ces ONGs en ces termes : « On a choisi ces ONGs parce qu’elles sont reconnues dans le secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ce sont des partenaires traditionnels, en tant que ambassade de France,  nous connaissons bien ces trois ONGs surtout on a souhaité rendre un peu plus visible cette cérémonie parce qu’il s’agit de trois conventions en raison de 3 millions et demi d’euros que la France dans le cadre de l’aide alimentaire programmé décidée par le comité interministériel de l’aide alimentaire à Paris a mis en place pour des interventions dans différentes régions de la Centrafrique. Des régions où la malnutrition sévère, aiguë ou chronique reste très importante. Donc la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire sont une préoccupation ».

« La crise soudanaise s’est ajoutée récemment aussi en Centrafrique par le biais des réfugiés. On parle de 13800 réfugiés et retournés centrafricains qui contribuent aussi à fragiliser la population déjà vulnérable.  L’objectif est de répondre à cela. Au-delà de ces trois conventions, nous avons travaillé pour intervenir dans la ville de Vakaga sur les conséquences de la crise soudanaise avec Médical Corps pour 1 million d’euros donc au total à ce stade, c’est 4 millions d’euros que la France engage pour lutter contre l’insécurité alimentaire », précisé le diplomate français.

Dans son discours, la Représentante de ces 3 ONGs remercie l’ambassadeur pour cette convention en précisant les activités qui seront réalisées au courant de cette année: Concern Worldwide va pouvoir travailler avec les communautés et le district sanitaire de Bossembélé pour améliorer les pratiques nutritionnelles et renforcer la résilience d’environ 2.200 personnes vulnérables.

En accompagnant toutes ces familles dans la mise en place d’activités génératrices de revenu et de mécanismes d’épargne et de crédit, cette ONG entend maximiser durablement les chances de récupération nutritionnelle de 300 enfants en situation de malnutrition sévère.

L’ONG Solidarités International luttera contre la détérioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 5 660 personnes en situation de vulnérabilité dans les sous-préfectures de Baboua et Bouar, à travers l’appui à la relance agricole et la diffusion des bonnes pratiques nutritionnelles. En complément de ces actions, une assistance alimentaire leur sera apportée pendant les périodes de soudure. Les bénéficiaires du projet recevront donc simultanément une réponse immédiate à leurs besoins les plus urgents via des distributions alimentaires, un soutien à la production locale via des distributions de semences et d’outils aratoires, ainsi que des informations-clés sur l’hygiène et la nutrition.

Par ailleurs, l’ONG Action Contre la Faim (ACF) contribuera quant à elle à la réduction de la mortalité et de la morbidité chez quelque 1.300 enfants de moins 5 ans à Bangui et en Basse Kotto.

Pour désengorger les rares unités nutritionnelles thérapeutiques intensives des hôpitaux de la capitale, l’ACF consolidera son appui existant à 6 unités ambulatoires et en soutiendra 3 nouvelles dans des centres de santé de quartier.

Dans la Basse-Kotto, l’ACF renforcera la sécurité nutritionnelle et la résilience des ménages dans leur ensemble, en donnant à des parents d’enfants de moins de 5 ans – et notamment aux mamans – la possibilité d’enrichir et de diversifier leur alimentation, par la mise en place de jardins potagers et la construction d’aires de séchage du manioc.

Belvia Espérance Refeïbona