Depuis plusieurs décennies, la République Centrafricaine fait face à un réel problème en termes de développement socio-économique. Les causes sont multiples parmi lesquelles nous pouvons citer l’instabilité à la tête du pouvoir,  l’insécurité grandissante dans le pays, le manque des infracteurs et d’une main d’œuvres qualifiées dans le cadre sanitaire et de transport, la chute du système éducatif etc. Face à ces obstacles, le gouvernement et les partenaires financiers et techniques ne ménagent aucun effort pour trouver des palliatifs. 

Une nouvelle étude prospective envisagée par le gouvernement

Et, cela n’est pas un secret pour personne, si la RCA a pu se maintenir sur tous les domaines même si au bas de l’échelle depuis la cuisante crise politique et sécuritaire provoquée par les rebelles de la Séléka, la milice Anti- Balaka et la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), c’est grâce aux appuis multiples des partenaires. C’est dans cette lancée qu’une rencontre d’information et de plaidoyer entre le gouvernement et les partenaires financiers et techniques de la RCA s’est déroulée le 08 avril 2022 à Bangui.

En outre, si plusieurs pays ont fixé des Objectifs du Développement Durable à horizon 2030, les autorités et les partenaires ont visé plus loin pour établir un programme intitulé « Étude nationale prospective (ENP) Vison RCA 2050 ». Cette vision vient se greffer au  Plan de Relèvement et de la Consolidation de la Paix en République Centrafricaine (RCPCA) qui est dans la même dynamique et qui doit prendre fin en 2023.

 « Nous avons plusieurs fois émis des projets à court et à moyen termes. Cette fois-ci, nous voulons faire une prospective à long terme, mobiliser des moyens conséquents pour atteindre les résultats escomptés », a expliqué le Premier Ministre Felix Moloua.

Un peu plus loin, le numéro 1 du gouvernement centrafricain a précisé : « Si on se réfère à tout ce que le pays a traversé, nous confirmons que si ce n’est pas grâce aux appuis des partenaires, le Centrafrique ne sera pas à son niveau aujourd’hui. Nous leur témoignons à cet effet, nos sincères reconnaissances ».  

Inquiétudes des partenaires

Quant à Han Fraeter, Représentant de la Banque Mondiale en Centrafrique, il a déclaré : « Certes, les partenaires peuvent investir pour soutenir des initiatives du gouvernement. Cependant, il est important de mettre un comité de suivi qui rassemble des techniciens qui feront des rapports presqu’au quotidien afin de permettre à ces partenaires financiers et techniques d’analyser aussi l’évolution du programme ».

Il veut par-là attirer l’attention des autorités nationales sur l’aspect des investissements dans le vide. Han Fraeter a rassuré que les partenaires sont capables de fournir des ressources humaines qualifiées en la matière.  

Des obstacles qui freinent la réalisation de ce programme

Il est important de préciser que ce programme « ENP Vision RCA 2050 » fait face à des obstacles qui freinent sa réalisation comme le mentionne Urbain Nerry Cyrille Mballa, coordonnateur Technique du programme RCA 2050 : « Nous tenons vraiment à réaliser ce programme qui est d’intérêt général. Mais nous faisons face au problème de financement qui traine chez les partenaires suite au doute d’une bonne réalisation et aussi le gouvernement qui n’est pas aussi bien assis financièrement ».

L’autre obstacle est l’insécurité. « Nous ne pouvons pas effectuer des déplacements à l’intérieur du pays pour débattre avec les centrafricains. Cela joue négativement sur la réalisation du programme car sa méthodologie est participative. La contribution de tous les centrafricains est crucial pour la réussite de ce projet. Il ne faut pas mettre aussi à côté la crise sanitaire avec l’avènement de Coronavirus », ajoute le coordonnateur. 

A en croire toujours Urbain Nerry Cyrille Mballa, le budget pressionnel pour ce programme est fixé à 1 085 498 472 F CFA. A ce jour, seulement 357 millions sont mobilisés dont 255 millions du Programme des Nations-Unies pour le Développement.

Cependant, le Premier Ministre Felix Moloua reste serein pour la mobilisation totale du budget. Le regard est alors tourné du côté des partenaires.  Ce programme qui devrait être lancé en août 2020  a finalement débuté en novembre 2020 faute des moyens financiers des aléas cités ci-haut.                          

Brice Ledoux Saramalet