Il est évident, que l’Autorité Nationale des Elections (ANE) étant organe de gestion des élections, le code électoral donne le mandat au président de cette Institution, Dr Mathias Barthelemy MOROUBA, d’organiser ce référendum constitutionnel,  dont le budget est estimé à 3,5 milliards de francs CFA, soit plus de 5,3 millions d’euros sur fonds propre de l’État. Avec l’appui du comité stratégique mis en place, et piloté par le Premier ministre Felix Moloua, troisième secrétaire national du parti Mouvement de Cœur Unis (MCU), cette organisation a montré ses limites durant juste deux mois de préparations et d’organisations technique de cette élection référendaire à Bangui et à l’intérieur du pays.

Conformément aux dispositions du code électoral, la mission dédiée à l’ANE, qui est celle de l’organisation des élections nationales, locales et sénatoriales ainsi que des consultations référendaires, alors plus de 1.800.000 centrafricains convoqués aux urnes, pour voter le projet de la nouvelle constitution le 30 juillet dernier, des centrafricains désireux de remplir leurs devoirs civiques ont fait face à des problèmes incompréhensibles dans des centres et des bureaux de vote.

Le temps est imparti pour l’ANE

Le problème avec cette élection du référendum constitutionnel est que le temps est imparti pour une meilleure préparation et organisation. Même si cette institution a pu se mobiliser afin de remplir la mission relative à la tenue du scrutin référendaire, telle que décidé par les autorités politiques et dont l’organisation technique est confiée à l’ANE en conformité au cadre légal y relatif.

Malgré que l’institution a essayé de rassurer, que toutes les dispositions sont prises pour les derniers réglages notamment sur le plan sécuritaire, logistique et le déploiement de kits électoraux ainsi que les matériels sensibles pour l’opérationnalisation des 5.448 bureaux et pour permettre aux électeurs centrafricains de voter dans le pays et à l’international, des failles sont constatées.

A propos de la gestion des listes des électeurs par l’ANE à base de recensement des élections groupées de 2020, celle-ci a posé des difficultés de vote. Les électeurs centrafricains ont déjà dépassé les 1.858.236 d’inscrits, notamment les jeunes qui ont atteint l’âge de 18 ans, la migration de la population, le décès et l’exode. Dans certaines circonscriptions, les listes électorales sont affichées à l’entrée des bureaux de vote et d’autres non car le fichier de la liste électorale n’étant pas encore révisé.

Par un communiqué du président de l’ANE, Dr Mathias Barthelemy MOROUBA, qui demandait aux électeurs de voter par dérogation, en présentant leurs cartes, malheureusement, ils n’ont pas pu voter. Cela est devenu un facteur de frustration et du découragement de nombreux électeurs. Des noms des électeurs de Bangui figurent dans la liste électorale définitive mais sur les cartes éditées, ils doivent voter à Bossangoa ou ailleurs, autant de dérapages et des erreurs matérielles produites ont entaché cette élection référendaire.

Le nombre des inscrits dans quelques bureaux de vote dans les circonscriptions de Bangui, est plus, mais les bulletins et enveloppes qui ont été distribués sont inférieurs, il n’y a pas assez des bulletins ou pratiquement rien de NON dans certains bureaux de vote.

Alors que la loi recommande un bulletin de vote unique, l’ANE a choisi d’imprimer deux bulletins distincts : Le OUI sur une feuille blanche, le NON sur une feuille rouge.

L’on a constaté aussi des bureaux de vote disposaient d’isoloirs pour garantir le secret du vote. Toutefois, l’absence des sacs à poubelle dans certains bureaux ne sont de nature à contribuer au secret du vote.

En terme informationnel, il y est beaucoup d’interrogation sur le vote par la population, la couverture médiatique est faible dans certains endroits.

Quels sont leçons à tirer de cette élection référendaire en prélude des élections locales ? Et Comment l’ANE va-t-elle procéder ?

Selon certains observateurs, les agents de l’ANE sur le terrain ne semblent pas bien maitriser le processus électoral du vote. Un accent doit être mis pour le renforcement des agents électoraux dans la maitrise des procédures électorales, intensifier les actions d’éducation civique et électorale en vue d’accroitre le niveau d’appropriation du processus électoral par la population.

Et aussi, il est important de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer le strict respect du secret de vote, disponibiliser le matériel électoral dans les centres et bureaux de vote à temps et en quantité suffisante. Il va falloir relancer la production des cartes d’électeurs car de personnes ont perdu leurs cartes afin d’épargner beaucoup pour le vote par dérogation. La révision du fichier électoral de 2020 est cruciale, honnêtement elle s’impose. 

Zarambaud Mamadou