Du 11 au 15 mars 2024, les membres du comité de pilotage composés des membres du gouvernement, des partenaires nationaux et bilatéraux sont formés sur la méthodologie de l’étude coût de la faim à Bangui. La cérémonie d’ouverture est placée sous la présidence de madame Brigitte Izamo, ministre conseiller juridique en charge de la bonne gouvernance à la Primature. 

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, réunis en juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale), ont adopté deux (2) déclarations en lien avec la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique au cours de la décennie 2015-2025. Il s’agit de : i) de l’engagement à accélérer la croissance et la transformation des produits agricoles en vue d’une prospérité partagée et des meilleures conditions de vie dans le cadre du Programme de Développement Durable de l’Agriculture Africaine-(PDDAA); ii) de la Déclaration sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en vue d’une croissance économique inclusive et d’un développement durable en Afrique incluant les engagements suivants :

La réaffirmation à éradiquer la faim d’ici 2025 à travers le renforcement des politiques de développement comme un investissement efficace dans le capital humain dans les pays;

Mettre fin au retard de croissance des enfants, ramenant le retard de croissance à 10% et l’insuffisance pondérale à 5% d’ici à 2025 et en particulier en mettant l’accent sur les 1000 premiers jours comme la seule fenêtre d’opportunités au cours de laquelle des dommages physiques et mentaux permanents et irréversibles pourraient être évités.

Positionner cet objectif comme un objectif de haut niveau dans les plans et stratégies de développement nationaux, et établir des objectifs à long terme qui donnent à tous les enfants les mêmes chances de réussite, en éliminant les barrières supplémentaires imposées par la malnutrition infantile.

C’est ainsi que dans le cadre du suivi du respect de ladite déclaration que la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Agence de planification et de coordination (NPCA) du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) avec le soutien de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) mènent depuis 2015 le Projet «  Cost Of Hunger in Africa » (СОНА). Се projet adapté en 2012 suivant un modèle développé en Amérique Latine en 2005, détermine l’incidence sociale et économique de la malnutrition chez les enfants en Afrique. Cette adaptation a consisté à l’examen et la validation de la méthodologie par un groupe d’experts à Addis-Abeba, en Ethiopie, avec la participation des représentants de diverses divisions de la CEA, de I’UNICEF, de l’OMS, et de l’Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales (ICASEES).

Depuis 2012, l’étude COHA a été effectuée en Afrique dans vingt-trois pays (Burkina Faso, Côte D’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Eswatini, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Kenya, Lesotho, Madagascar, Mauritanie, Mali, Malawi, Mozambique, Namibie, Niger, Ouganda, RDC, Rwanda, Tchad, Soudan et Zimbabwe).

Les résultats de l’étude COHA dans ces pays ont révélé que l’économie nationale de ces pays souffrait d’une perte annuelle estimée entre 1,9% et 16,5% des Produits Intérieur Brut (PIB) du fait de la sous-nutrition.

Madame Brigitte Izamo précise : « Cet atelier est orienté à la formation d’une équipe qui va faire une étude sur le coût de la faim en Afrique mais de manière spécifique en Centrafrique. D’abord je voudrais vous rappeler que notre pays s’est engagé par rapport à la situation de malnutrition chronique qui prévaut dans notre pays à réduire cette malnutrition. Les différents engagements pris nous obligent à faire différentes études pour voir qu’est-ce qui se passe, pourquoi cette malnutrition chronique dans notre pays, pourquoi on n’arrive pas à inverser le taux de la malnutrition dans notre pays. C’est comme ça qu’une mission du PAM auprès de l’Union Africaine a effectué plusieurs visites auprès du Chef de l’État qui a marqué son accord pour que notre pays puisse faire cette étude », explique-t-elle.

Même si plusieurs études ont été déjà faites dans ce sens en Centrafrique, cette étude revêt un caractère particulier par rapport à l’engagement des différentes parties prenantes.

Belvia Espérance Refeïbona