Au lendemain de la signature du décret présidentiel portant convocation d’un référendum constitutionnel, des organisations et comités de soutien au Chef de l’État Faustin Archange Touadera ont organisé une marche de soutien le 31 mai dernier, en vue de sensibiliser la population pour un engouement le 30 juillet prochain.
Des milliers de personnes ont répondu à l’appel de leurs organisations à la grande mobilisation dont le point de départ était au complexe sportif 20.000 places.
Pendant presque une heure de marche, les manifestants ont finalement chuté au point zéro où plusieurs déclarations ont été faites par les leaders des mouvements politiques et les organisations de soutien au régime et ce, en présence du Premier ministre Félix Moloua et certains membres de son gouvernement, le Président de l’Assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji et le numéro 1 centrafricain Faustin Archange Touadera.
À tour de rôle, ces responsables des partis politiques ont marqué leur soutien total au processus référendaire qui va se tenir le 30 juillet prochain.
Patrick Akoloza, coordonnateur de la plateforme Bé oko, regroupant plusieurs partis politiques alliés conseille le Chef de l’État Faustin-Archange Touadera de ne pas céder aux cris des sirènes.
Au nom du Front Républicain, Norbert Pounaba l’un des cadres de ce mouvement politique salut la signature de décret portant la convocation d’un référendum constitutionnel dans les jours à venir. Une réponse qui selon lui, émane de l’aspiration de la population centrafricaine.
Les ministres de l’Agriculture Éric Rokosset-Kamo et de son collègue de Petite et Moyenne Entreprise, Lawane respectivement représentant de Mouvement National des Indépendantistes (MOUNI) et du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), au nom de leurs mouvements politiques se disent prêts à accompagner ce processus référendaire en vue de permettre à la RCA de se doter d’une nouvelle loi mère.
Pour sa part, le Président de l’Assemblée nationale, qui est en même temps le Secrétaire Exécutif National numéro 1 du Mouvement Cœur Uni (MCU), parti au pouvoir, a indiqué qu’en tant que Premier ministre à l’époque, son ancien ministre des Finances ne cessait de clamer le caractère budgétivore de la Constitution du 30 mars 2016. Mais qu’il n’avait pas le pouvoir en tant que Premier ministre à l’époque de changer cette loi fondamentale, et vu l’engouement du peuple centrafricain qui a soif d’avoir sa Constitution, « c’est inadmissible de l’empêcher à avoir cette Constitution qui répondra à ses aspirations ».
Même si le chef de l’État Faustin-Archange Touadera dans son discours de clôture ne s’est pas prononcé sur l’hypothèse selon laquelle ce référendum constitutionnel a pour objectif de lui ouvrir une porte pour se maintenir au pouvoir. Tout ce que l’on sait, cette question revient toujours sur la table durcis la position des opposants à ce projet des réformes constitutionnelles.
L’opposition conteste ce projet
L’opposition n’a pas tardé de réitérer sa position contre ce projet qu’elle juge « inopportun ».
Le Bloc des Républicains pour la Défense de la Constitution (BRDC) a projeté des actions de contestation contre la convocation du référendum constitutionnel.
Me Nicolas Tiangaye, l’un des leaders du BRDC pense que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue du référendum constitutionnel qui va ouvrir la voie au président Touadera pour briguer un troisième mandat. Ce que le Président réfute toujours dans ses dires.
Pour Me Tiangaye, le SENAT n’est pas en place pour pouvoir valider ce projet.
Mais le président Touadera, dans son discours affirme que le président de la Cour Constitutionnelle et le Président de l’Assemblée Nationale ont été consultés et ont donné leurs avis favorables pour l’organisation de ce référendum, conformément à la Loi fixant les procédures référendaires en Centrafrique, une loi adopté en février 2023.
L’opposition réunie au sein du BRDC projette un meeting le samedi 4 juin 2023 dans le 6e arrondissement de Bangui, afin de chercher à barrer la route à ce projet.
Christian Steve SINGA
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