Le gouvernement centrafricain avait entamé le processus du basculement du budget moyen vers le programme, une directive de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Ce basculement est prévu pour le 1er janvier 2025. Pour ce faire, grâce au financement de l’Union européenne, l’opérateur Altair a entamé la formation de base au budget programme au profit des cadres des départements ministériels. Pour la première semaine de formation qui s’est achevée le 21 octobre, les participants représentant cinq ministères se sont exprimés à Oubangui Médias pour livrer leurs impressions et présenter les intérêts pour la République Centrafricaine de passer au budget programme.

« Le budget programme permet d’éviter le pilotage à vue » 

Justin Médard Nganabeam est l’inspecteur principal des Impôts, Chef de Service des Etudes et de la planification fiscale à la Direction Général des Impôts au ministère des Finances et du Budget.

« L’intérêt de cette formation c’est de préparer dans chaque entité du département ministériel des finances et du budget, surtout les personnes ressources capables de vulgariser la vision et les bases du budget programme. Le basculement exige à ce que tout le monde puisse s’approprier ce nouvel outil. Le budget programme prévoit des actions à mener par le gouvernement pendant une période trois ans afin d’éviter le pilotage à vue. Chaque année, le gouvernement prépare ses projets de loi et dès lors que l’Assemblée Nationale l’adopte, cela devient un cahier de charge avec des objectifs et des résultats à atteindre d’une manière claire et précise. Donc, l’intérêt du budget programme permet à chaque acteur tant au niveau de la mobilisation des ressources qu’au niveau des organes en charge de gestion de ces ressources, de savoir qu’à partir d’une période donnée, quel est l’action à mener pour quel résultat. C’est un budget axé sur les résultats, notamment l’impact pour la population. Il vise à satisfaire l’intérêt général. Nous venons de mettre sur pied les fondations du basculement. Pour la direction générale des impôts et de domaines, il y aura des séances de vulgarisation de ce que nous avons appris, surtout que notre particularité est que nous des finances sommes en charge des mobilisations des ressources et de gestion des crédits mis à notre disposition ».

 « Le budget programme apportera une émancipation sans précédente à la RCA »

Urbain  Bengue est le directeur des ressources au Ministère de travail du Travail, de l’Emploi, de la Protection sociale et de la Formation professionnelle.

« Le monde ne cesse d’évoluer et depuis un certain temps, le ministère des finances ne cesse aussi de procéder à des réformes. Avec les directives de la CEMAC, nous sommes tenus, c’est la dire la République Centrafricaine d’adapter ces directives à nos réformes budgétaires. C’est la raison pour laquelle avec les experts venus du Burkina Faso, nous avons jeté les bases du budget programme. Depuis des décennies, le pays ne fait que gérer le budget de moyen, sans se fixer au préalable des résultats à atteindre. Nous ne faisons que consommer sans produire des résultats. Avec cette nouvelle réforme, si d’ici 2025 le pays arrive à basculer vers le budget programme, il va connaitre une émancipation sans précédente. Le budget programme nous permettra d’atteindre plus d’objectifs. Il y a des ministères qui ont plusieurs projets, mais c’est difficile de palper les résultats et les impacts sur la population. Nous sommes représentants de nos départements, après notre retour, il est prévue la restitution au cabinet et de voir comment partager aux autres afin que tout le monde se prépare à ce basculement ».

 « Avec le budget, Programme, nous sommes en train d’aller vers une gestion efficace et efficiente »

Charles  Lamane est le Directeur de la Réforme de l’Etat et de ka transformation administrative au ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative.

« L’intérêt de cette formation pour nous est que nous sommes pour une administration beaucoup plus efficace et efficiente. Les éléments que nous avions eus pendant ce séminaire nous a permis  de comprendre comment être efficace dans le nouveau budget programme, comment monter un budget programme pour que ça réponde aux normes. Le budget programme sera la bienvenue pour un pays comme la République Centrafricaine pour la simple raison que dans la réforme administrative, nous sommes en train d’aller vers la réduction des dépenses de l’Etat. Ce qui est pointilleux dans le budget programme c’est la clarté, la clairvoyance dans les actions, les activités selon chaque rubrique. Autrefois, nous n’avions pas ces éléments dans l’ancien mode de budget. Après toutes les connaissances, notre devoir c’est de relayer auprès des autres cadres. Notre souhait est que, pour beaucoup d’efficacité, qu’une autre formation soit organisée pour qu’on soit beaucoup plus outiller pour la suite des préparations à ce basculement ».

 « Le budget programme c’est la gestion des ressources allouées pour des résultats donnés »

Elisabeth Akelelo Domitien est gestionnaire au ministère de la promotion du genre, de la Protection de la femme, de la Famille et de l’Enfant.

« Notre présence à cette formation était la bienvenue parce que depuis longtemps, nous évoluons sur le mode du budget moyen et aujourd’hui, nous sommes là pour poser les bases pour le budget programme qui est un processus qui donne la possibilité à chaque ministère de gérer les fonds qui leurs sont alloués. Ce processus, nous commençons à l’amorcer dès maintenant par cette formation qui va donner la latitude à chaque ministère de gérer les fonds alloués pour atteindre des résultats escomptés. Je crois que le budget programme est la bienvenue par ce qu’il donnera la latitude pour mieux assurer la gestion des ressources mises à sa disposition selon les objectifs qui ont été fixés. Au sein de chaque ministère, l’équipe du ministère des finances sera déployée pour nous appuyer afin que le budget alloué soit mieux gérer à temps voulu. Il sera important pour nous de faire la restitution pour que les autres prennent déjà le rythme vers ce basculement ».

« Le budget programme, c’est rationaliser les ressources pour plus de lisibilité »

Sylvain Seledezon est le Directeur des Etudes et de la planification au ministère de l’Agriculture et du Développement rural

« Cette formation sur les bases de budget programme vient à point nommé. Le ministère de l’agriculture  et du développement rural a été déjà pris comme un ministère de référence parmi tant d’autres parce qu’il a déjà élaboré un premier draft du budget programme. Cette formation reprend les notions de base et comment nous devons procéder à ce basculement et rédiger les rapports de performances. Nous avons beaucoup d’outils qui vont nous permettre d’améliorer le premier document que nous avions fait. En effet, avec le budget moyen, nous faisions du n’importe quoi pare qu’il y a pas vraiment de suivi. Mais avec le nouveau mode de gestion qui entre en vigueur le 1er janvier 2025, il sera question de rationaliser les ressources pour plus de lisibilité. Il faut que les activités prévues puissent avoir des impacts pour la population. Grace au budget programme, nous allons décliner toutes les priorités des ministères jusqu’en activité. Et au niveau des activités, il sera question de tout budgétiser. Si un franc de l’Etat sors, nous devons savoir là où il va pour quel résultat. L’objectif au final c’est d’améliorer les conditions de vie de la population. Pour cette formation, la durée est limitée c’est pourquoi nous avons demandé d’autres sessions afin d’approfondir un certain nombre d’aspect. Bien avant, nous allons restituer afin qu’on puisse revoir le processus au niveau de notre département. ».

Fridolin Ngoulou