Après quelques jours de la rentrée universitaire, le Professeur Jean-Claude Azoumaye, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines s’est livré à l’Oubangui Médias. Le Pr. Azoumaye a brossé la situation de cette faculté, les problèmes des salles, d’enseignants titulaires tout en lançant un appel au gouvernement et aux bonnes volontés pour aider à pousser encore davantage la faculté vers une excellence académique.

Oubangui Médias : Professeur Jean-Claude Azoumaye Bonjour. Nous sommes en période de la rentrée universitaire de l’année 2023-2024. Comment est-ce que cette rentrée s’annonce pour votre Faculté ?

Pr. Jean-Claude Azoumaye : Bonjour, à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, nous avons repris depuis le 02 Octobre. Tout le mois d’Octobre a été consacré aux activités administratives notamment le nettoyage de l’établissement, l’organisation des tests d’entrée, la répartition des enseignements dans les différents départements. Y avait aussi quelques requêtes en retard que nous avons essayées de traiter voilà donc tout le mois d’Octobre a été consacré à ces activités administratives. Hélas depuis le 06 novembre, tous les cours ont repris  à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, chaque matin le Doyen fait le tour des départements pour voir l’effectivité de ce démarrage et donc je peux vous assurer que les cours ont redémarré à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. 

Oubangui Médias : Votre Faculté dispose-t-il des enseignants qualifiés dans tous les départements?

 Pr. Jean-Claude Azoumaye : Nous avons des enseignants dans tous les grades à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Il y a des professeurs titulaires, des maîtres de conférences, des maîtres assistants et des assistants. C’est vrai que dans certains départements il y a un manque de professeurs titulaires je prends l’exemple du département des Sciences de l’Information et de la Communication, c’est le chef de département qui est  maître de conférence et au tour de lui il n’y a pas assez de docteurs ou de maîtres assistants qui puissent mener le travail du coup il n’a pas été possible d’ouvrir le niveau master parce que pour le master, il faut bien qu’il ait des enseignants de rang magistral pour encadrer les étudiants. C’est pour cela que, les journalistes vont encore patienter jusqu’à ce que nous ayons les cadres dynamiques pour pouvoir ouvrir le master pour ce département-là. Mais ailleurs en fait, tous les départements sont bien pourvus. Je vous donne un département par exemple de Lettres Modernes où on a demandé à tous les assistants ceux qui ne sont pas docteurs, ils ne peuvent plus faire des cours magistraux alors donc, ils font des travaux dirigés et travaux pratiques sous la supervision d’un docteur, maître de conférence ou professeur. C’est pour vous dire que toute la faculté est entrain en tout cas de pousser vers l’excellence académique.

Oubangui Médias : Quels sont les problèmes récurent auxquels fait face votre Faculté qui dispose de 11 départements ?

Pr. Jean-Claude Azoumaye: Les problèmes récurent auxquels nous faisons face à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, c’est le problème de salles. C’est un problème pas spécifiquement à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, mais dans toute l’Université de Bangui. Nous avons 11 départements certains sont logés dans l’enceinte de l’Ecole Normale Supérieure mais là-bas aussi ils ont des difficultés ce qui fait qu’on nous demande là en ce moment de rapatrier nos départements. Bon, nous essayons au conseil des chefs d’établissement de nous entendre pour mutualiser nos salles mais dans la réalité chaque établissement gère parcimonieusement en tout cas ses salles, ce qui fait que ce n’est pas facile.

Nous demandons au gouvernement vraiment de réagir assez tôt pour que cette population estudiantine qui nous viennent du bac chaque année, à un moment donné nous ne serons plus capable d’accueillir les nouveaux bacheliers parce que les salles sont saturées, saturées  et j’essaie de regarder plus loin et je me dis que si rien est fait et bien ça peut déboucher sur une manifestation sociale qu’on pourrait déplorer. Je souhaite qu’on n’en soit pas là que le gouvernement jette vraiment regard favorable sur ces problèmes de salles à l’Université de Bangui et qu’on essaye de nous construire rapidement des amphis pour absorber le surplus de ces étudiants.

Oubangui Médias : Les étudiants de plusieurs départements comme se plaignent du paiement de 50.000 FCFA des frais du laboratoire. Pourquoi ces frais ? Pourquoi les laboratoires ne sont pas équipés malgré le paiement de ces frais?

Pr. Jean-Claude Azoumaye : Frais de laboratoire ce n’est pas dans tous les départements. Les frais de laboratoire c’est dans 3 filières notamment la formation des journalistes parce qu’ils utilisent du matériel, les dictaphones, les fongibles. Ils ont du matériel et ces matériels, on les achète parfois c’est très couteux. Il faut bien qu’ils participent à leur formation c’est dans ce sens-là et donc en SIC, en Psychologie parce qu’ils vont manipuler du matériel en labo à l’Institut Pasteur où on les accueille, au centre hospitalier de l’hôpital général où ils vont au service des psychiatries. On a besoin d’assumer tout cela  donc c’est pour cela qu’il y a des frais de laboratoire pour ces départements là mais ce n’est pas dans tous les départements non c’est dans 3 filières seulement Journalisme, Psychologie, Gouvernance foncière ce sont seulement ces 3 trois-là.

Oubangui Médias : Vu les difficultés de cette faculté, quel est selon vous les pistes de solutions ?

Pr. Jean-Claude Azoumaye: Quels seraient selon nous les pistes de solutions ? Bon il faut se dire que partout ailleurs, l’université appartient à l’Etat, c’est vrai que des opérateurs économiques, des nationaux aussi commencent à se réunir pour ouvrir des structures universitaires, mais l’université de Bangui reste pour l’Etat, l’Etat a les moyens limités pour résoudre des problèmes de salles que j’évoquais tout à l’heure, je pense que parfois il faut faire appel à des bonnes volontés, appel à l’aide au-delà de l’administration ou au-delà du gouvernement. Nous avons tenté, cela n’a pas marché mais nous ne baissons pas les bras, nous continuons à chercher d’autres sources de financement pour nous aider à construire des salles.

Oubangui Médias : Pr Jean Claude Azoumaye, Oubangui Médias vous remercie.

Pr. Jean-Claude Azoumaye : Je vous remercie.                                                        

Interview réalisée par : Dieu Beni A. KABOU