En Centrafrique, les rumeurs selon lesquelles les ONG MSF et la Croix Rouge apportent de l’aide à la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), et transportent par ailleurs des diamants dans les corps sans vie, ne sont que des Fake news qui visent à discréditer ces organisations humanitaires, car aucune preuve n’est avérée ; ou du moins confirmée par les autorités étatiques des localités susmentionnées dans la publication.
Postée sur le réseau social Facebook, puis relayé dans différents groupes de discussions et même repris par certaine presse écrite de la place, cette information est devenue très virale.
Voici le post partagé par Mariana Tremblay dans les groupes « Cercle de Réflexion pour l’essor de la Centrafrique », puis aussi « 236 Actu », une publication en la date du 14 Mars 2021 indique que : « le MSF et la Croix Rouge fournissent de l’aide à la CPC dans la ville de Bouar, Bossangoa et Bambari. Ces ONG transportent aussi de diamants et ors dans le corps des cadavres ».
Pourquoi ces allégations sont fausses ?
Pour décrypter cette information, puis démêler le vrai du faux, notre rédaction de vérification des faits a pu contacter dans un premier temps la coordination nationale de MSF et du CICR en Centrafrique.
Il s’agit des rumeurs infondées selon le médecin sans frontière (MFS) et le comité international de la Croix-Rouge (CICR) en République Centrafricaine.
La coordination Nationale de MSF rejette en bloc ces allégations, en ces termes : « Ce ne sont que des fausses rumeurs infondées visant à dénigrer notre organisation. Le mandat de MSF fondé sur les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ne lui permet pas de prendre part aux conflits armés. Etant indépendante, le MSF ne se livre jamais aux activités commerciales ».
Ensuite, la coordination nationale du CICR précise que : « Son mandat d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ayant pour but de protéger la vie et la dignité des personnes touchées par le conflit armé et des catastrophes, ne lui donne pas le droit de poser des actes similaires. D’ailleurs, le CICR travaille en étroite collaboration avec les autorités étatiques, donc c’est des digressions non fondées ».
Pour trianguler nos sources de vérifications, plus loin nous sommes aussi par ailleurs entrés en contact avec les autorités administratives et sanitaires de Bouar, Bambari et un natif de Bossangoa pour la fiabilité de cette information.
Joint au téléphone, Michel Dieu Beni Massina, maire de Bouar réfute cette information et précise que : « Je n’ai jamais écouté une information pareille, surtout que ce sont des ONG internationales humanitaires qui travaillent en parfaite adéquation avec les autorités centrafricaines, elles ne peuvent pas faire des choses pareilles ».
Par ailleurs, l’intérimaire du médecin en chef du district sanitaire de Bouar-Baoro, Soua Daniel ignore cette information : « Je n’ai jamais vu un acte pareil ici dans la ville de Bouar et ses environs émanant de la part de MSF et Croix rouge. C’est des rumeurs».
En outre, Ulrich Balebanda médecin en chef du district sanitaire de Bambari dit ceci : « Je n’ai jamais vu, ni écouté des informations pareilles sur le MSF et la croix rouge, ce sont des rumeurs non fondées ».
Pour sa part, Honora Djilbé, habitant de la ville de Bossangoa joint au téléphone, a aussi réagi sur cet infox : « C’est une fausse information, le MSF et la Croix rouge ne se sont jamais livrés à des actes ignobles pareils, car aucune preuve tangible n’est signalée par la police ou la gendarmerie de Bossangoa ».
Précisons que MSF travaille en République Centrafricaine depuis 1997, et offre des soins de santé gratuits pour les populations les plus vulnérables en collaboration avec le ministère de la santé en Centrafrique.
Quant au CICR actif en RCA depuis 1983 avec une présence permanente depuis 2007, il intervient dans le cadre de la protection et la promotion du droit et des principes humanitaires.
Il convient de souligner que cette rumeur surgisse dans le contexte où, les forces gouvernementales sont en train d’occuper progressivement certaines villes autrefois occupées par la coalition des patriotes pour le changement (CPC) dont le besoin d’aide humanitaire devient pressant. A cet effet, beaucoup de théorie complotistes naissent dans l’optique de manipuler l’opinion publique et d’apporter de discrédit à l’endroit de certaines organisations.
Rappelant que ces comptes qui ont pu relayer ces informations, sont réputés de propager des fausses informations sur Facebook. Par conséquent, méfiez-vous des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, car elles ne sont forcément vraies, et peuvent être nuisible pour la société.
Yalla Princia Florence et Yaliké Ephrem/ Rédaction Fact-checking (AFC).
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