« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats européens opérant aux côtés de l’opération (française) Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel […] au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », lit-on dans la déclaration conjointe officialisée dans la matinée du 17 février 2022 en marge du Sommet Union Africaine – Union Européenne.

Ce désamour entre le pouvoir malien et la France ainsi que ses alliés était prévisible. Le Président Emmanuel Macron, a au cours d’une conférence de presse regretté que « nous ne pouvons rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés ».

Echec ou réussite ?

Lancée le 1er août 2014, cette opération militaire au Sahel et au Sahara de l’Armée française et ses alliées est baptisée Barkhane. Elle est appuyée par la Task Force Takuba qui regroupe des unités de forces spéciales de plusieurs pays européens et mise en place le 27 mars 2020. Face aux tensions géopolitiques dans la région du Sahel avec l’activisme russe et aussi la crise diplomatique entre Paris et Bamako, l’opération Barkhane et Takuba était très critiquée.

Pour les populations locales, il est inadmissible qu’une force internationale disposant de moyens militaires ne puisse pas éradiquer l’hydre terroriste. Face à ce que des observateurs de la région qualifient d’ « échec », le Président Macron dément cela. « Que se serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervenir ? Vous auriez à coup sûr un effondrement de l’État malien », se justifie-t-il.

Il cite un haut fait, notamment l’assassinat de l’émir d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) en juin 2020.

Autre réaction sur ce retrait, est celui du Président ivoirien, A. Ouattara qui a déclaré sur RFI que le retrait de Barkhane et de Takuba crée « un vide ».

Mais au Mali, le Colonel Souleymane Dembélé a réagi pour regretter que « toutes les forces européennes sont chez nous, mais ça nous a donné quoi ?»

Où seront redéployées ces forces ?

Au Niger, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Tchad… ? L’on sait déjà que le Niger et le Tchad accueilleront une grande partie des militaires et les équipements.

Junior Max Endjigbongo