La mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Volontaire (APV FLEGT) suspendu à cause des conflits dans le pays a été à nouveau relancée. Cette reprise est marquée par la pose de la première pierre de construction du bâtiment de système de vérification de la légalité du bois et la remise des matériels roulants, mardi 31 mai 2022 au Premier ministre Félix Moloua pour le ministère des eaux, forêts, chasses et pêches.

Ce projet vise la bonne gouvernance dans le secteur forestière. Il est  financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par la FAO pour une durée de 4 ans dans le cadre d’une convention de financement de 5.600.000 euros, signée le 12 mars 2021 à travers un accord de partenariat signé le 9 avril 2021 avec le ministère des eaux et forêts, chasses et pêches.

Le lancement officiel des activités de ce projet constitue une relance du processus APV-FLEGT dont l’accord a été signé depuis 2012 et dont la reprise de ces actions permettra de compléter les deux étapes de développement du système de vérification de la légalité des bois et de l’émission des licences FLEGT.

Aux bénéfices du ministère des eaux, forets, chasses et pêches avec les autres départements sectoriels dont le ministère de l’environnement et du développement durable et le ministère du développement rural et de l’agriculture, la représentante de la FAO Perpetua Katepa-Kalala, a souligné que la présence du Premier ministre témoigne de la bonne volonté du gouvernement à assurer la meilleure gestion forestière. « La FAO soutient toute initiative de bonne gouvernance forestière. Ce projet aura un impact certain sur les objectifs du plan national de relèvement et de la consolidation de la paix (RCPCA) conçu sous le leadership du président Touadera. Ledit projet est aligné sur le 3e pilier du RCPCA », a-t-elle souligné.

L’Union européenne est un partenaire historiquement engagée en RCA dans le domaine forestier, de la protection de la biodiversité et des ressources naturelles.

Serge Panaget, Conseiller politique et chargé d’Affaire a.i de la délégation de l’Union européenne en Centrafrique a insisté sur le fait que cet accord consistait à lutter contre l’exploitation forestière illégale dans le cadre du plan d’action FLEGT. « Il constitue une opportunité unique pour encadrer et promouvoir la gouvernance du secteur forestier. C’est un secteur très important pour l’économie du pays et pour améliorer le bienêtre de la population », a-t-il fait remarquer.

« Une gouvernance forestière défaillante est un facteur qui modifie l’étendu de l’exploitation forestière illégale. Les APV-FLEGT peuvent faire progresser la gouvernance forestière en amenant plus de clarté dans le paysage législatif, plus de transparence et plus de participation à la prise des décisions et aussi en améliorant la coordination interinstitutionnelle et la responsabilisation », a estimé Serge Panaget.

Pour le ministre de l’agriculture Éric Rekosse-Kamot représentant son collègue des eaux et forêts empêché, l’exploitation forestière est un secteur sur lequel la RCA compte pour son essor. C’est pourquoi, il est très important de mettre en place un système de traçabilité du bois centrafricain.

« Cette cérémonie donne non seulement un signal pour le lancement des activités mais aussi il marque la relance du processus de l’APV-FLEGT dont l’accord a été signé en 2012 et retrouve une reprise de ces activités après une longue période de suspension en rapport aux multiples crises politico-militaire », a rappelé le membre du gouvernement.

En effet, l’exploitation forestière pour la production des bois- d’œuvres  à destination des marchés d’exportation constitue un des principaux secteurs sur lesquels la Centrafrique souhaite s’appuyer pour structurer son redressement socio-économique. C’est pourquoi la relance du processus et la mise en œuvre des activités du projet d’appui constituent une opportunité pour l’amélioration de la gouvernance forestière et permettent au secteur de se positionner comme un vecteur écologiquement soutenable de croissance et de réduction de la pauvreté.

Cette relance passe par la pose de la première pierre pour la construction d’un bâtiment et la remise des moyens roulants dont trois véhicules Land-Cruiser et 18 motos Yamaha.  « Ce bâtiment va procurer un cadre de travail adéquat. Il va abriter les structures de vérification de la légalité de bois. Les travaux seront exécutés par l’entreprise Al Nada avec un cout globale de 431 millions de FCA pour une durée de 18 mois », a précisé le ministre Rekosse-Kamot.

Ce projet s’explique à suffisance la politique du président Touadera qui veut faire du secteur forestier un levier de l’économie nationale, un vecteur du bienêtre social de la population et une clé de l’enjeu environnemental.

La relance de ce projet est un soulagement pour les acteurs du domaine de la gouvernance forestière qui a besoin bien-sûr des appuis des partenaires pour son efficacité.

Fridolin Ngoulou