Malgré plusieurs plaintes de ces conducteurs de mototaxis contre des barrières illégales ici à Bangui qu’à l’intérieur du pays, ces derniers continuent d’être victimes  des forces de défense et  de sécurité. C’est le cas des mototaxis du quartier Boeing dans la commune de Bimbo 3 derrière l’aéroport Bangui-Mpoko.

Il est 15h 20 l’heure à laquelle nous nous sommes rendus au quartier Boeing dans la commune de Bimbo 3, juste à l’école « Kpangaba », une base des militaires centrafricains est installée pour assurer la sécurité de la population et leurs biens.

Ces FACA ont érigé une barrière juste devant leur base et chaque mototaxi doit verser une somme de 100 FCFA avant de passer. Ce qui rend la tâche difficile aux habitants de ce secteur qui doivent se déplacer et vaquer à leurs occupations quotidiennes. Pour éviter de verser ces 100F, certains conducteurs sont parfois obligés de déposer les clients à plus de cent mètres du check-point de ces FACA.

Romaric est le chauffeur qui nous a conduit, malgré qu’il  leurs a dit qu’il n’a pas travaillé depuis le matin à cause de son pneu, deux soldats qui sont sur cette barrière ne l’ont pas compris. Il se voit obliger de retrousser chemin. Un autre conducteur que nous avons rencontré n’a pas hésité de témoigner leurs calvaires sur cet axe : « Parfois nous refusons des clients qui habitent le quartier Boeing à cause de ces FACA. Au début, nous payons 250 FCFA par moto, et c’est suite à une menace de grève qu’ils sont obligés de réduire la somme à 100 FCFA. Nous avons plusieurs fois dénoncé ce comportement à la radio mais ces derniers ne changent pas».

Alors que nous nous sommes rapprochés de ces forces, personne n’a souhaité répondre à notre demande.

Selon des témoignages recueillis sur place, ces forces de défense se sont substituées aux chefs de quartier pour trancher des affaires familiales.

Suite à l’augmentation du prix de carburant et de transport en commun, le gouvernement a pris une décision pour démanteler certaines barrières illégales érigées par des forces de l’ordre et de défense. Cette mesure doit être respectée scrupuleusement par ces forces qui d’ailleurs sont censées faire respecter les décisions des autorités compétentes.

Ces conducteurs de mototaxi demandent au gouvernement et aux autorités militaires d’intervenir pour favoriser la libre circulation dans ce secteur. 

En effet, depuis l’augmentation du prix des produits pétroliers à la pompe, les transporteurs ne cessent d’exiger du gouvernement la levée de toutes les barrières illégales érigées par des forces de défense et de sécurité, sur lesquelles un racketage systématique est enregistré.

En réponse, le gouvernement a entamé le démantèlement de certaines barrières sur la route de Mbaïki et envisage de poursuivre dans les autres secteurs afin de favoriser la libre circulation.

C’est dans ce cadre que les conducteurs des mototaxis de Boeing derrière l’aéroport appellent le gouvernement à enlever les barrières illégales dans la zone.

Les prix des produits pétroliers ont grimpé suite à la hausse mondiale, en lien avec le conflit en Ukraine. Cette montée a contraint le gouvernement à augmenter les prix à la pompe, entrainant icto facto la montée des prix des transports en commun et des denrées alimentaires.

Les motos jouent un rôle très important dans l’approvisionnement de la capitale en produits vivriers mais sont confrontées aux rackets des agents des forces de défense et de sécurité mais aussi des groupes armés.

Benjamin Vikos