La crise au Soudan a affecté le Nord de Centrafrique. Après plus de deux semaines de violents combats entre les deux belligérants, les populations ont fui pour traverser la frontière centrafricaine avant de s’installer provisoirement à Am Dafock.

Une mission conjointe d’évaluation des besoins a passé 72 heures à Birao et Am Dafock. Elle a été conduite par le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Nicaise Nassin, le coordonnateur de la commission nationale pour les réfugiés, le coordonnateur humanitaire Mohamed Ag Ayoya, accompagné des membres des agences onusiennes entre autres, HCR, PAM, UNICEF, OIM, UNFPA, OMS, OCHA pour s’enquérir de la situation réelle sur le terrain.

Cette mission conjointe a permis d’avoir une idée globale de ces déplacés. Pour gérer les réfugiés soudanais dans les pays limitrophes, le HCR a estimé un besoin de 445 millions de dollars américains pour une réponse humanitaire d’urgence.

Après un tour à Am Dafock, la mission conjointe des agences des Nations-Unies a fait le point à la presse vendredi 5 mai à l’aéroport de Bangui M’Poko. Le coordonnateur humanitaire Mohamed Ag Ayoya, décrit l’ampleur de la crise. « Malheureusement, nous avons vu des femmes et des enfants entassés sous un arbre. Nous avons vu des visages tristes, inquiets,  des populations qui ont quitté leurs endroits, certains ont fait 320 km pour se réfugier à Am-Dafock et ils ont tout laissé. Ces personnes ont un accès très limité à l’eau, l’hygiène, à l’assainissement, aux produits alimentaires et aux soins de santé »,  a-t-il fait savoir.

Pour le Coordonnateur humanitaire, un centre de santé qui enregistrait 20 consultations par jour reçoit maintenant plus de 120 consultations. « Il est débordé par les femmes enceintes. La situation est alarmante, les efforts sont en place, la réponse a été très rapide. Depuis hier, un cargo a atterri à Birao avec des intrants qui ont été acheminés par l’UNFPA, l’OIM. A cela, il faut ajouter les céréales qui sont déjà sur place, positionnes par le PAM dans la région. La distribution aux populations vulnérables commence bientôt. C’est le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique qui va décider de l’installation de ces personnes. Les premières réponses vont réduire le choc de la population car, la situation des populations autochtones est aussi sérieuse. Environ 20 milles personnes sont dans cette région », a souligné Mohamed Ag Ayoya, coordonnateur humanitaire.

À Am Dafock, il y a plus de 6.300 demandeurs d’asile et des rapatriés volontaires au nombre de 3.400. Environ 10.000 personnes supplémentaires se sont ajoutées à la population locale qui vivait déjà une précarité avancée. Le PAM avait déjà positionné des vivres dans la région du nord et peut gérer ce flux jusqu’à la fin de l’année.

Notons que la coordination humanitaire se dit conscient des enjeux et des conséquences de cette crise en tenant compte des besoins de la population autochtone qui fait face à une insécurité alimentaire aiguë de type 4.

Zarambaud Mamadou