C’est à l’issue d’une conférence de presse animée le vendredi 29 juillet 22 que le conseiller politique du président de l’Assemblée Nationale, Dr Alexis Ndui-Yabéla, cadre du parti Mouvement Cœurs-Unis a qualifié le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BDRC), mis en place par une partie de l’opposition démocratique d’une organisation anticonstitutionnelle.

La problématique de la révision de la loi mère centrafricaine continue de diviser la classe politique centrafricaine. Une semaine après la mise en place du BDRC, regroupant une dizaine des leaders des formations politiques de l’opposition et certaines organisations de la société civile, des réactions commencent à tomber du côté du régime en place.

Pour le constitutionnaliste Dr Alexis Ndui-Yabéla, la Constitution est une norme qui s’est située au déçu de l’ordonnancement juridique et celle-ci doit bénéficier d’une protection spécifique et c’est le chef de l’Etat qui est le garant de la Constitution et la Cour constitutionnelle. Il est prévu nulle part dans la Constitution du 30 mars 2016 qu’on doit créer des structures pour défendre cette loi fondamentale.

Ce cadre du MCU a précisé que l’objectif de cette rencontre avec la presse nationale est d’expliquer ses motivations en tant que constitutionnaliste sur la modification de la loi fondamentale centrafricaine. Selon Dr Alexis Ndui-Yabéla, la Constitution du 30 mars 2016 regorge des incohérences.

« La révision de la Constitution est un droit imprescriptible du peuple centrafricain et les procédures de cette modification sont prescrit dans ce document. Même la Bible aussi a connu des modifications. Donc; il nous faut une loi mère qui cadre avec les réalités de l’heure. Et tout ce qui relève de l’Homme n’est pas parfait, il y a des incohérences dans ce document et il est nécessaire pour le peuple centrafricain d’avoir une Constitution qui cadre avec ses aspirations », a souligné Dr Alexis Ndui-Yabéla.     

Il s’est aussi basé sur certaines dispositions de cette loi fondamentale pour soutenir cette idée de la modification. Par exemple l’article 151 qui stipule que l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Chef de l’Etat et au parlement. Selon lui, le parlement est une personne morale et qui ne peut pas initier un projet de la modification de la Constitution. Cette disposition est contraire à celle de certaines Constitutions par exemple du Sénégal qui; quant à elle indique que l’initiative de la modification relève serte du chef de l’Etat et d’un député.

Cette sortie médiatique intervient quelques jours après l’accord favorable du gouvernement centrafricain pour la révision totale de cette loi mère. Aujourd’hui, chaque acteur prétend agir dans l’intérêt du peuple  mais la question que l’on se pose, à qui profitera la bataille entre le régime et les leaders politiques de l’opposition ?

Christian-Stève SINGA