Les kermesses dans la capitale centrafricaine sont devenues les lieux des échanges, des jeunes et les adultes, amis et petits copains et surtout des élèves. Ces jeunes filles font savoir à leurs parents qu’elles vont à l’école ; alors qu’elles fréquentent les kermesses de la place.

En effet, chaque fin d’année, nous assistons à l’installation des kermesses à Bangui. Certes ceci sert des lieux de distraction mais ce phénomène a aussi des conséquences néfastes sur le système éducatif. Il suffit de faire un tour du côté de stade ou le croisement Marabena pour se rendre compte que bon nombre des élèves passent leurs temps dans ces lieux publics au détriment des cours. Alors que les études sont pour ces derniers la clé de voûte de la réussite. Certains  parents pensent que leurs enfants vont régulièrement à l’école mais, à la fin de trimestre scolaire, les résultats qu’ils présentent aux parents sont la médiocrité, le banditisme, des actes crapuleux et pour les filles, ce sont des grossesses indésirées.

Désiré Yaya de passage vers le croisement des Martyrs, pointe du doigt l’irresponsabilité des parents : « c’est un phénomène qui devait toucher les parents qui investissent pour la réussite de leurs enfants. Pour moi, certains parents sont irresponsables. Car ils sont incapables d’assurer le suivi scolaire de  leurs enfants. Ces jeunes lycéens courent derrière les choses éphémères, ils  ne lisent pas assez, quand il y a une évaluation des cours, ils ont des mauvaises notes ; parce qu’ils passent leur temps dans les kermesses » a-t-il lancé.

Cependant, si la kermesse est un lieu de loisir accessible à tout le monde, toutefois, l’accès doit être règlementé surtout les mineures doivent être nécessairement accompagnés par leurs parents, afin d’éviter tous dérapages comportementaux.

Triste est de constater souvent que parfois les jeunes filles mettent la tenue scolaire, en quittant l’école, pour ces lieux transformés en lieux de rendez-vous. Elles changent des habits  qu’elles pourraient prendre chez les copines ou qu’elles ont mis dans le sac. Ce libertinage entraine une baisse de niveau chez les enfants qui s’adonnent aux boissons et sexes.

Vanessa Chancela Ndobailet élève en classe de 4eme au lycée des martyrs se dit mécontente de ces camarades : « aller dans les kermesses pour boire  de l’alcool avec les copains n’est pas digne pour une élève qui étudie encore. Les parents nous ont mis à l’école pour que nous réussissions. Aujourd’hui, les parents nous prennent en charge pour que demain à notre tour nous leur ferons autant » a-t-elle mentionné.

L’éducation reste le vecteur d’un capital humain qualifié pour un pays et surtout que des organisations se battent pour le concept genre. A cet effet, il est indispensable de veiller sur la scolarité des jeunes filles. Les organisateurs de ces événements annuels doivent prendre conscience du danger sur la vie des  mineures. L’Etat centrafricain doit être plus regardant sur le fonctionnement des kermesses. N’oublions pas cet adage qui dit « éduquer une fille, c’est éduquer toute une nation ». Nul ne doute aujourd’hui que les femmes apportent beaucoup en ce qui concerne le développement d’une nation.   

Wilfried Bouba