Le Comité International de Croix-Rouge (CICR) a présenté ce 7 février 2024 à la presse ses réalisations 2023 et les perspectives 2024. Philippe Beauverd, Représentant-pays du CICR n’a pas manqué de relever des défis qui attendent cette organisation.

Bilan 2023

Dans sa réponse aux besoins des personnes touchées par le conflit et situation de violence, le CICR a mené plusieurs activités dans sa délégation et ses  sous délégations. Durant toute l’année 2023, le CICR a déployé une série d’activités selon ses capacités et moyens en termes des ressources financières et humaines, notamment les visites aux personnes privées de liberté, la protection des liens familiaux entre les proches séparés en lien avec le conflit en cours, la prise en charge des blessés de guerre, le soutien aux centres de santé dans la Nana-Gribizi, la distribution des semences et matériels agricoles aux paysans, la réhabilitation des systèmes d’approvisionnement en eau, ainsi que la promotion du droit international humanitaire (DIH) et des droits de l’Homme.

Les opérations menées par le CICR sont nombreuses, dit le responsable. Nous avons entre autres,  l’assistance en vivre, non vivre et renforcement des moyens de production en terme de chiffres, quatorze mille trois cents quatre-vingt-sept  (14.387) ménages autochtones et cent mille sept cent (100.700) déplacés/retournés ont reçu du cash ou une ration alimentaire composée de riz, huile, haricot, et sel iodé pour améliorer leur consommation alimentaire.

Ces bénéficiaires sont répartis sur les axes suivants: axes Grimari dans la Ouaka, aire de santé de Grévai, de Doukouma, de Godo, dans la Nana-Gribizi, les axes Kabo-Moyenne Sido, Ouandago-Batangafo, Léré-Kourakouri dans l’Ouham, l’axe Gamboula-Noufou dans la Membéré Kadéï.

Dans le cadre sanitaire, le CICR a réhabilité deux centres de santé de Doukouma et Patcho, cela a permis l’amélioration des conditions des patients et du personnel soignant. Deux mille huit cent trente-trois (2.833) personnes des sites des déplacés à Ippy (Foulbé et Bougouyo), un site à Am-Dafock et à Markounda ont bénéficié de services d’approvisionnement en eau potable. La construction à Kabo d’un nouveau parc de de vaccination pour le bétail est aussi à mettre à l’actif des réalisations.

Le CICR a renoué contact entre cent trente (130) personnes séparées de leurs proches à cause du conflit. Quatorze (14) enfants dont huit (8) qui étaient à l’étranger et trois adultes vulnérables ont été réunifiés avec leurs familles.

En collaboration avec les autorités nationales et autres partenaires techniques de la RCA, le CICR a travaillé à la formation et la sensibilisation des Forces de défense et de sécurité, acteurs judiciaires et cercles académiques au droit.

Deux mille cent cinquante-sept (2.157) porteurs d’armes, militaires et forces de l’ordre ont été formés en droit international humanitaire (DIH) et en Droit International des droits de l’Homme (DIDH) dans le but d’améliorer le respect des principes applicables en temps des conflits armés et lors des opérations de sécurité intérieure.

Un concours de plaidoirie en DIH a été organisé dans le but de promouvoir la matière et d’accroitre l’intérêt des étudiants au DIH et renforcer son enseignement dans les universités et instituts centrafricains.

Le CICR a accompagné les autorités dans la mise en œuvre d’un Centre de référence national de réadaptation physique à Bangui. L’année a été marquée par l’ouverture du Centre, nouvellement construit par le CICR. Ce Centre est opérationnel depuis avril 2023 en entendant la signature d’un décret présidentiel officialisant l’existence administrative.

Trois cent trente-quatre (334) personnes ont été enregistrées, et ont bénéficié des services réalisés au niveau du centre de réhabilitation physique ANRAC jusqu’en mai et ensuite au niveau du Centre National de réadaptation Fonctionnel. Cent vingt-neuf (129) prothèses, soixante orthèses, cinquante un traitement kinésithérapique uniquement, vingt un fauteuils ou tricycles.

Perspectives 2024 du CICR.

Pour l’année 2024, le CICR compte garder les besoins de la population au centre de leur opération. Maintenir les capacités de réponse à l’urgence en faveur des personnes touchées ; continuer à promouvoir le respect du DIH à travers les sensibilisations de tous les porteurs afin de renforcer la protection des populations ; renforcer la résilience des communautés ; mobiliser les autres acteurs.

Philippe Beauverd chef de la délégation du CICR en Centrafrique : « Cette année, nous allons continuer à payer des bourses aux jeunes-dames de la Nana-Gribizi qui sont à Bangui pour les études en santé, notamment les sages-femmes, infirmiers et qui seront ensuite redéployés par le ministère de la santé dans la Nana-Gribizi pour qu’on puisse se retirer ».

Malgré une baisse d’urgence humanitaire observée par l’ONU, la vulnérabilité de la population reste accrue dans le pays.

Milca Bissidi