La population de Khartoum et celle d’autres localités se sont réveillées par les affrontements entre l’Armée nationale fidèle à leur chef, le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de Soutien Rapide (FSR, composées de milliers d’ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs officiels des troupes régulières) que dirigent le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti ».

Ces combats au cœur de la capitale ont mis à grand jour la divergence entre ces deux hommes qui se s’étaient solidarisés pour « évincer les civils du pouvoir ».

Les deux chefs de guerre se rejettent la responsabilité d’avoir déclenché les hostilités, mais l’on sait que l’incorporation des miliciens dans l’armée régulière et le veux d’ »Hemedti » d’avoir une place prépondérante au sein de l’Etat-major des armées ont été le point d’achoppement pour la signature d’un accord de paix et demeurent les causes endogènes du conflit.

Aussi, faudra comprendre que les raisons sous-jacentes du conflit est géopolitique .

Les RSF ont le soutien de la Russie, notamment du groupe paramilitaire, Wagner et l’armée nationale a comme allié les américains et le bloc occidental.

Des civils pris entre deux feux et des appels aux cessez-le feu

Depuis le déclenchement des hostilités dans la matinée de samedi 15 avril 2023, les combats sont rudes à Khartoum et les autres villes du Soudan. Ils ne se limitent pas seulement aux tirs de fusils de tous les calibres et le bombardement par des avions.

C’est aussi la guerre médiatique entre l’Armée soudanaise et la milice RSF.

Les deux positions affirment contrôler les positions stratégiques du pays.

S’agissant de bilan, le Comité central soudanais des médecins (non gouvernemental) a déploré que les affrontements avaient coûté la vie à 56 civils et blessé 595 autres, dont des militaires ». Face à cette situation très déplorable et menaçant la fragile stabilité de la sous-région, plusieurs pays et organisations, dont le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé les deux parties pour réclamer « un arrêt immédiat de la violence ».

Mais tous ces appels à la cessation des hostilités ne sont pas écoutés par les belligérants.

Cependant, l’armée et les paramilitaires ont décidé d’ouvrir des « couloirs humanitaires » pour permettre l’évacuation des blessés « pendant trois heures », se gardant des deux côtés un « droit de riposte en cas de violation » de l’accord.

Bangui suit de près la situation :

En effet, les autorités centrafricaines ne peuvent que se préoccuper de la situation qui prévaut chez son voisin soudanais, car, partageant environ 483 km de frontière avec le Soudan d’où réside le chef de guerre, Noureddine Adam dont les combattants harcèlent les positions de l’Armée Centrafricaine.

Donc, Bangui ne souhaite qu’un règlement pacifique de la crise, afin d’éviter une instabilité dans ce pays par l’éviction de la scène politique du général Mohamed Hamdane Daglo qui serait proche des russes, ses alliés stratégiques.

Pour mémoire, depuis janvier, la frontière centrafricano-soudanaise est fermée « pour empêcher toute ingérence dans ses affaires intérieures » par des groupes armés, a rapporté Sudan Tribune.

Dans la même période, en visite à Belail, une ville du Darfour du Sud et proche de la frontière avec la République Centrafricaine, le général Mohamed Hamdan Daglo a expliqué que cette décision visait à « prévenir l’incitation à la rébellion et maintenir des relations de bon voisinage » car « des forces rebelles de la RCA prévoyaient un changement de pouvoir en République Centrafricaine (…) Nous ouvrirons des postes militaires pour contrôler la frontière du Soudan avec le pays voisin », a aussi indiqué le journal soudanais « Al-Arabiya ».

Pour le moment, le gouvernement centrafricain ne s’est pas encore prononcé sur ce qui prévaut actuellement au Soudan.

Cependant, une source de la diplomatie note toutefois à l’Oubangui Médias une confusion qui règne dans les violences actuelles à Khartoum, alors que des dispositions militaires seraient d’ore et déjà prises pour empêcher tout débordement mais aussi surveiller les mouvements des rebelles centrafricains qui tenteraient de franchir la frontière.

Junior Max Endjigbongo