Du 20 au 22 octobre 2022, la capitale Bangui va vibrer au rythme du Festival dénommé « TI I Festival », promue par l’artiste Idylle Mamba. Ça sera une occasion de la faire de la culture centrafricaine la vitrine de la société centrafricaine, un moment de monter une autre image de la Centrafrique. Idylle Mamba, répond aux questions de Oubangui Médias pour expliquer les bien-fondés de cette deuxième édition.

Oubangui Médias : Idylle Mamba bonjour, vous organisez la deuxième édition de « Ti-Î Festival » à Bangui du 20 au 22 octobre 2022, racontez-nous un peu comment est né ce festival ?

Idylle Mamba :  Bonjour. Tout est parti d’un simple constat.

Celui de l’absence de la culture Centrafricaine de la scène internationale.

En voulant connaître les raisons de ce fait, je me suis rendue à l’évidence que le monde extérieur a une réelle méconnaissance de la culture de chez nous.

De ma posture d’artiste, j’ai très vite senti le besoin d’initier ce festival, pour servir de tremplin pour la promotion de la culture Centrafricaine.

Par ailleurs, les évènements survenus en Centrafrique en 2013, m’ont aussi permis de savoir que les filles et fils de Centrafrique ont un manque réel de repère sur le plan culturel.

Ti-I Festival, en plus de promouvoir la culture de chez nous, se veut donc aussi être une valeur à laquelle nous pourrons nous identifier avec fierté.

Le peuple centrafricain qui a longtemps souffert de stéréotypes, a envie que le monde le découvre sous un autre angle. Celui d’un peuple de paix, un peuple généreux et intelligent, doté d’une très grande richesses culturelles.

Oubangui Médias :  « TI I Festival », pourquoi choisir ce concept pour promouvoir les cultures africaines et centrafricaines en particulier?

Idylle Mamba : La RCA a énormément à donner au monde et ne demande qu’à le faire.

C’est à travers ce type d’événements que nous pourrons faire connaitre notre pays a l’exemple de la Côte d’Ivoire avec le MASA, le Congo avec le FESPAM, le Tchad avec le festival N’djam-Vie etc… 

C’est pour toutes ces raisons que nous centrafricains, avons pris la décision d’unir nos forces pour mener à bien ce projet que nous considérons premièrement comme une mission.

Oubangui Médias :  Quelle est la grande ambition de ce festival?

Idylle Mamba : A travers ce festival, mon équipe et moi, visons dans un premier temps, de promouvoir le patrimoine culturel centrafricain au-delà  des frontières de notre pays.

Servir de  plateforme d’échange entre les artistes et les professionnels de la culture.

Nous visons également le renforcement des capacités des jeunes artistes au développement de leurs carrières, en organisant des ateliers de formation ou masterclass.

Dans ce même volet, nous susciterons la mise en place d’un réseau de jeunes artistes centrafricains pour une meilleure valorisation de leurs arts, afin de leur donner une meilleure visibilité sur le plan international.

Outre cela, un accent sera également mis sur la sensibilisation des jeunes filles a propos de leur santé reproductive à travers des rencontres débats.

Oubangui Médias :  Pour cette deuxième édition, dites-nous c’est quoi la particularité?

Idylle Mamba : Il convient de rappeler que la première édition qui a eu lieu à Douala au Cameroun en 2017 a été un grand succès.

L’édition de cette année, en se basant sur le modèle de réussite de la première, se veut tout de même adaptée à certaines réalités et besoins de chez nous.

Au nombre des activités cette année par exemple, il y’aura des masterclass à l’endroit des artistes, une conférence débat sur le thème de « l’importance de la culture dans la reconstruction du pays »,  des ateliers de dessin à l’endroit des tout petits.

La sensibilisation des jeunes filles sur leur santé sexuelle, les contes de chez nous et de nombreuses autres activités sont également prévues.

Oubangui Médias :  Et les invités à ce festival?

Idylle Mamba : Laetitia Zonzambé la marraine de cette deuxième édition en est aussi la programmatrice.

Elle nous a concocté une très belle programmation.

Le public centrafricain ne sera pas déçu. Toutes les grandes stars de la musique centrafricaine seront de la partie.

Oubangui Médias :  La Centrafrique, est connue ailleurs par ses violences et images d’atrocité. Ce festival visera-t-il vraiment à montrer une autre image de ce pays?

Idylle Mamba : Depuis plusieurs années, DUKE’ZIKI travaille pour une prise de conscience de la jeunesse africaine en général et centrafricaine en particulier, pour une meilleure valorisation de notre culture.

La culture est la vitrine d’une société, ce n’est qu’à travers elle que nous pourrons changer le visage de notre pays. C’est notre combats, faire en sorte que l’image qui apparaisse de la RCA venant des moteurs de recherche en ligne comme google soit plutôt noble.

Une image de dessin de Didier Kassai  ou de Kaïda Monganga en train d’invoquer dans sa tenue traditionnelle nos dieux par exemple.

Une image positive contrairement à celle habituellement connue.

Nous voulons changer les choses. Toutefois, comme on le dit si bien, « seul on va vite,  ensemble on va  loin ».

Les filles et les fils de Mama Beafrika doivent se mettre ensemble comme une seule personne pour que la victoire soit commune et la fierté nationale.

 Oubangui Médias : La Centrafrique est en quête d’un repère culturel, selon vous, qu’est-ce qu’il faut pour que les centrafricains promeuvent leur culture, où qu’ils soient ?

Idylle Mamba : À mon humble avis, je pense qu’il faut donner plus que d’avantage.

Il faut des évènements de ce genre pour reconnecter les centrafricains à leur culture. On ne doit plus avoir honte de notre pays ou de notre culture car elle est avant tout un atout.

Nous avons énormément de la chance d’avoir les rythmes comme le gbadouma, nguargué, motenguènè etc… Nous devons être capables de les danser et les chanter avec beaucoup de fierté où que nous soyons, au pays comme à l’étranger.

Oubangui Médias : Quel message lancez-vous aux centrafricains pour prendre part à ce festival?

Idylle Mamba : Comme son nom l’indique Ti-Î … c’est le nôtre, si Ala ga apè zo wa si a yeke ga?  Ahahah i Sara ni ngbanga ti zo wa? Alors j’invite tous les centrafricains à venir massivement du 20 au 22 Octobre 2022 au Centre Culturel Catherine Samba-Panza de 10h à 20h assister à l’évènement.

Il y’aura des jeux comme le NGBABA, HAMTE, LE CONCOURS DE KISSORO etc…

Tous les jeux du terroir y trouveront leur place.

Ala ga i Sara nguia, i dodo. Comme le dit si bien notre marraine Laetitia Zonzambé: Ti-Î Festival: Un festival qui a aussi pour vocation de réunir tous les centrafricains et les amis de la RCA sans considération d’ordre ethnique, religieux, ou générationel.

hommes, femmes, enfants sont tous y invités.

Un festival durant lequel il y aura un temps pour tout et pour tous ! *Un temps pour jouer, rire, apprendre et découvrir *Un temps pour danser, écouter et chanter.

Oubangui Médias : Idylle Mamba, nous vous remercions

Idylle Mamba : C’est à moi de vous remercier

Interview réalisée par Fridolin Ngoulou