Les crises militaro-politique qui ont secoué le Centrafrique ont davantage enfoncé le pays. Beaucoup de structures sociales de bases sont presque inexistantes. Avec une démographie galopante de ces dernières années, la République centrafricaine s’est confrontée à une problématique de la gestion des cimetières.

Jadis,  dans les communes et villages, les parents enterrent leurs proches derrière leurs maisons. On constate dans la ville de Bangui et ses périphéries : Bimbo, Damala, PK11 et Begoua voire l’Ombella Mpoko, les populations continuent d’enterrer les membres de la famille aux domiciles familiaux. Ce phénomène a pris de l’ampleur dans la société centrafricaine, d’où l’on dénote que la population centrafricaine a pris de l’avance sur l’Etat. Au cimetière de Ndrès à Bangui, c’est la désolation totale ou cet endroit qui accueille les centrafricains dans leurs dernières demeures ne sont aménagés ni entretenus, pire profané par des individus malintentionnés pour des gains de l’argent. Certains dignitaires et les personnalités publiques, ont l’autorisation de la municipalité d’inhumer leurs défunts dans des parcelles privées. Ceci se passe à la suite de l’inspection du service technique de la gestion des cimetières sur le lieu identifié pour l’inhumation. Par ailleurs, ce sont les chefs des villages qui concèdent leurs parcelles aux usagers moyennant quelques coups de billets banques de 10000 francs CFA. Quelqu’un a droit à un bout de terre rectangulaire afin d’enterrer son parent.

En outre, il y a une résilience de violence dans la capitale et les périphéries, les gens peuvent aller ensevelir leurs morts dans la quiétude dans des espaces réservés par la municipalité.

Nous avons rencontré Madame Michelle Chantale Nzoba, cheffe de service technique intérimaire de la Mairie de Bimbo qui nous explique:  « La mairie de la sous-préfecture de Bangui fleuve de Bimbo, ne dispose qu’un cimetière public pour enterrer ses citoyens. Une négociation est en cours avec les occupants traditionnels de villages Sakai PK8, pour avoir un nouveau site de cimetière public. C’est déplorable que la tendance actuelle, la population voudrait enterrer leurs morts dans les quartiers. La municipalité s’oppose à cette pratique dangereuse pour la santé des populations et elle évite un conflit avec la population qui a besoin de l’espace pour l’inhumation des leurs d’où l’urgence est d’avoir un nouveau cimetière public ».

Oubangui Médias à fait un tour à Damala dans la commune de Begoua aux obsèques des funérailles d’une personnalité pour assister à l’enterrement au domicile. Un caveau carrelé à l’angle de la concession derrière la maison. Sa fille Sylvie nous a fait savoir. « Si nous enterrons notre père dans la parcelle familiale pour que cette concession ne puisse être sujette de vente par un tiers et d’ailleurs la plupart des cimetières publics ne sont pas entretenus. Aussi, il n y a plus d’espace d’enterrement actuellement dans la commune ».

On évoque aussi que les tombeaux des défunts sont profanés dans les cimetières publics, et il n’a plus de traçabilités.

Certaines personnes n’admettent pas cette idée. Pour l’utilité publique, l’Etat peut demander à occuper l’espace et en ce moment, la dépouille du défunt sera exhumée puis re-inhumée ailleurs. Nul ne doute que la gestion des cimetières est à la compétence des communes, les maires disposant de pouvoirs de police qui doivent prendre cette affaire à bras le corps. Comment un pays comme le nôtre ne dispose pas d’un cimetière public ou particulièrement pour des personnalités qui ont été au service de la nation ? On en a vue ailleurs, sous d’autres cieux comment on gère les cimetières publics et privés en tenant compte de tous les aspects des  évolutions funéraires et les besoins des populations dans sa pratique professionnelle. Organiser et gérer le cimetière et ses équipements, appliquer une méthode de travail et construire des outils de gestion est le bon sens dans l’intérêt des centrafricains.

Assimby Komodou