Le premier partenaire de la Centrafrique, la Banque Mondiale avait financé 20 projets pour un total de 877 millions de dollars US. C’est un budget colossal et il a été donné de constater que le décaissement de ce montant est trop faible et la faiblesse de taux de décaissement est due à la lenteur et à la non maitrise de la passation de marché par les unités de gestions.
C’est ainsi que la Banque Mondiale a dépêché les grands experts depuis Washington, l’Afrique, associés à ceux de la Centrafrique afin de renforcer les capacités des coordonnateurs et les experts des unités des gestions sur la procédure de passation de marché. Cette formation a eu lieu ce jeudi 30 mars à la caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) en présence du Ministre chargé de l’équipement et des travaux publiques Guismala Hamza, du représentant résident de la Banque Mondiale pour la RCA Guido Rurangwa, ainsi que du Directeur Régional gouvernance à la Banque Mondiale au sein du Département de Gouvernance en charge de la passation de marché pour Afrique de l’Ouest et du centre Kofi Awanyo.
Le portefeuille de la Banque Mondiale en Centrafrique est à ce jour composé de 20 projets soit 19 projets nationaux et 1 projet Régional pour un financement total de plus de 877 millions Dollars US. Ce financement est mis en œuvre à travers plusieurs Unités de Gestions de Projets dans différents secteurs notamment les transports, la santé, l’éducation, les mines, pour ne citer que ceux-là. Toutefois, on note des retards conséquents dans la mise en œuvre de la plupart des projets d’où un taux de décaissement relativement faible, actuellement autour de 17 % alors qu’un taux de décaissement prévu à la date actuelle était de 20%.
Ce faible taux est aussi dû à la faible performance des projets dans la passation des marchés. La durée des processus de passation des marchés, qui est longue, ne permet pas une attribution de contrats dans les délais requis. A cela s’ajoute le défaut de planification et le manque de suivi des contrats qui sont pour la plupart des contrats exécutées hors délais.
Il est aussi important de noter que ce taux de décaissement pourrait être revu considérablement à la hausse avec une bonne passation des marchés et une bonne exécution des contrats notamment pour le PURIC, le PASEEL, le PURACEL, le PRADAC et le PRUCAC. Dans ce sens, il serait judicieux d’insister sur le renforcement des capacités des Unités de Gestions des Projets sur les procédures de passation des marchés de la Banque Mondiale mais aussi l’Administration. Ces actions permettraient de réduire les longs délais de passation de marchés mais aussi de réduire les retards notés dans l’exécution des contrats avec pour effet d’éviter certains coûts additionnels.
Le Ministre chargé de l’équipement et des travaux publique Guismala Hamza tente de donner des explications : « La Banque Mondiale est notre premier partenaire et aujourd’hui dans le portefeuille de la Banque Mondiale, nous avons 20 projets financés pour un total de 877 millions de dollars US. C’est un budget colossal et il a été constaté que le décaissement de ce montant est trop faible et la faiblesse du taux de décaissement est dû à la lenteur et la non maitrise de la passation de marché par les unités de gestions parce que nous avons plusieurs unités de gestions de projets dans ce pays ».
« Puisque la lenteur dans la passation de marché fait de sorte qu’il y a un manque de suivi de contrat et la non performance de l’équipe des unités des gestions, cela entraine alors les non suivis même des contrats signés. Cela fait de telle sorte que certains contrats sont exécutés hors délais et cela ne profite pas à la RCA parce que quand nous ne consommons pas les ressources mises à notre disposition, nous ne bénéficions pas de quelque chose. Donc, c’est pour dire que quand on met à disposition des moyens consistants, il faut que le pays consomme aussi au fur et à mesure dans la règle de l’art bien sûre », ajoute-il.
Il ajoute que : « Nous voulons à ce que les unités des gestions s’en approprient des procédures de passation de marché de la Banque Mondiale, d’être performant afin de consommer les ressources qui sont mises a notre disposition et pour montrer aux bailleurs que nous travaillons afin de bénéficier de beaucoup plus d’allocations. Je me réjouis du soutien de la Banque Mondiale à la République Centrafricaine et j’ose espérer que cet appui sera renforcé dans les différents secteurs de développements. J’invite par la même occasion tous les acteurs de la chaine de passation des marchés à mieux s’investir dans la mise en œuvre des activités des différents projets. Cela inclu, entre autres, les agents recrutés dans les Unités de Gestions de Projets mais aussi les Institutions du pays notamment l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) et la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP) ».
Il est important de noter que la Banque Mondiale a engagé avec le Gouvernement Centrafricain des séries de dialogue pour renforcer la transparence et l’efficacité de la commande publique. A ce titre, il sera procédé avec l’appui de la Banque Mondiale et sous la tutelle de l’ARMP et de la DGMP à la relecture du code des marchés publics, à la professionnalisation de la fonction de passation des marchés, le développement d’une stratégie de renforcement de capacités et l’introduction de la passation des marchés électroniques dans le but de renforcer la transparence et l’efficacité du système de passation des marchés publics. Nous espérons que ces projets de réformes qui sont importants pour relever l’image du pays et inciter les bailleurs à renforcer leur collaboration en augmentant les montants alloués à la Centrafrique soit une réussite pour le bien de la population et du partenariat renforcé entre la Centrafrique et la Banque Mondiale.
Dorcas Bangui Yabanga
Commentaires récents