Le gnetum appelé «koko» en sängö semble être rares sur le marché ces derniers temps à Bangui. Les vendeuses se plaignent par rapport à l’augmentation du prix. Plusieurs raisons sont évoquées par certaines commerçantes.

Tout d’abord, elles pointent du doigt les pygmées,  qui sont les maîtres en matière de cueillette de gnetum mais qui se sont tournés ces derniers mois vers la cueillette des champignons et des chenilles.

« Pendant les périodes pluvieuses, il est difficile  de se rendre le plus loin possible dans la grande foret pour trouver du bon gnetum, car il pleut abondamment. Et, les pygmées sont ceux qui connaissent bien le terrain, dommage qu’ils se sont lancés ces derniers mois dans la cueillette des champignons et des chenilles », a expliqué Jean Martin Gildas l’un des grossistes.

Même son de cloche chez Eliane Voyemawa, vendeuse de gnetum au marché combattant : « Sur le marché, on vend trois (03) tas de gnetum à 1000f et cinq (05) tas à 1.500f.  Le prix a tellement augmenté depuis la source alors que les mois passés, un tas de gnetum se vendait à 125f ou 150f ».

D’autres évoquent les nombreuses taxes qu’on leur inflige sur les barrières : « Nous achetons le gnetum parfois très loin vers le village Mwoile à la frontière entre le Congo Brazzaville et la Centrafrique. On paie le transport à 25 000f depuis la frontière jusqu’à Mbaïki. Parfois, sur une moto, on peut attacher jusqu’à quatre (04) sacs de gnetum», a témoigné  Merveille Bisengue, commerçante de gnetum au marché de Laurent Bois après le pont PK9.

« Arrivés à Mbaïki, nous prenons une autre moto pour descendre sur Bangui. Malheureusement, en route, nous sommes appelés à payer 1000f CFA par sac au niveau de chaque barrière. Imaginez,  s’il y a 4 sacs sur la moto, cela fait 4000f par barrière. Et, les 4000 f CFA multiplier par sept (07) barrières cela nous fait au total 28 000f à verser aux forces de l’ordre », a-t-elle regretté.

Un autre commerçant, déplore aussi les tracasseries rourières. « Les dépenses en ce qui concerne les  différentes formalités jouent énormément sur nous. Les agents de sécurités qui assurent le contrôle au niveau des barrières vont te demander de présenter telle ou telle pièce, tu présentes les différentes pièces demandées mais ils exigent à ce que tu  paies  soit 1000f ou 1500f, disant que c’est pour leur café », a raconté Rodrigue Wenegaî.

Les tracasseries routières ont été plusieurs fois dénoncées sur l’axe Bangui-Mbaïki ou Bangui-Mongoumba au sud de la capitale. Mais, rien ne change.

Cette augmentation joue d’ailleurs sur l’économie des ménages car, la quantité est du coup réduite sur les marchés. « J’achetais il y a un mois ce tas à 250 FCFA. Mais là, je dois doubler la somme pour que cela nous suffisse. Nous sommes désolés toujours d’assister à l’augmentation des prix sans que des mesures soient prises pour augmenter le salaire des fonctionnaires », a regretté Evelyne, une ménagère au marché de Bimbo.

Le gnetum est l’un des aliments préférés des centrafricains, tant sur le plan national que chez ceux de la diaspora. Il est compatible avec du poisson fumé, de la viande boucanées, de la viande de bœuf et il est aussi facile à préparer. L’exemple le plus frappant est celui du plat appelé communément le « Yabanda ».

Wilfried Bouba