Qui peut imaginer que l’autorité de l’Etat pouvait être restaurée au Km5 ? Depuis décembre 2013 où les miliciens Anti-Balaka ont fait leur entrée dans la capitale, le Km5 est devenu un autre Etat dans la République Centrafrique à cause de l’absence de l’autorité de l’Etat dans cette partie de la capitale Bangui.

Des gendarmes en patrouille au Km5

En effet, le Km5 est majoritairement habité par des Centrafricains voire des étrangers de la confession musulmane. Le commerce général constitue la principale activité des occupants de cette partie de la capitale centrafricaine.  Ce qui fait du Km5 le poumon de l’économie du pays.

Pendant cette crise militaro-politique déclenchée par la Coalition de Séléka, le Km5 était devenu un endroit le plus dangereux. Une localité dans laquelle le plus fort dicte ses lois aux plus faibles. Les plus forts (auto-défenses et groupes armés) décident sur les questions de vie et de mort des paisibles populations prises en otage.

De 2013 jusqu’à la fin 2019, l’Etat centrafricain n’avait pas eu le contrôle de ce petit morceau de la capitale. Le Km5 était ingouvernable en ce sens que durant ces périodes de crise, il ne passait pas un seul jour sans entendre parler des tueries dans des circonstances différentes et délicates. Or, malgré l’insécurité constante au Km5, les commerçants et les particuliers étaient obligés de s’y rendre pour faire leurs achats à cause des bons prix des marchandises et des produits de première nécessité.

Une occasion en or pour les bandits, les auto-défenses, les mercenaires de kidnapper et de tuer des personnes, assimilées d’emblée aux Anti-Balaka ou une raison pour se venger des exactions faites par les Anti-Balaka sur des membres de la communauté musulmane dans l’arrière-pays. Et, ces agitations ont poussé les médias internationaux à considérer la crise militaro-politique en Centrafrique comme une crise interreligieuse.

Km5 délivré des démons de la mort en fin 2019

L’on se souvient comme hier, la délivrance du Km5 le 24 décembre 2019, à la veille de la fête de Noël, quand les paisibles populations de cette partie de la capitale s’apprêtaient à célébrer la nativité de l’Enfant Jésus.  Des crépitements d’armes lourdes et légères dus à un affreux affrontement entre les commerçants et les auto-défenses. Ce combat meurtrier a occasionné la mort d’une dizaine de personnes et plusieurs blessés.

C’est juste après cet affrontement que les autorités politiques et militaires du pays ont profité pour consolider le semblant climat de paix qui régnait à cette époque en usant de tous les moyens possibles pour rétablir l’ordre. C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’on peut dire l’Etat centrafricain est entrain de reprendre le contrôle de cette partie de la capitale qui a été prise en otage par les bandits de tout genre et de grand chemin.

Aujourd’hui, comme dans le film de Mission Impossible, des patrouilles et interventions militaires peuvent se faire par les FACA et les FSI au Km5. Parce que le Commissariat du 3ème Arrondissement de Bangui travaille dans le but de sécuriser le secteur contre les bandits, les check-points installés près du carrefour de Km5 contribuent à la libre circulation des personnes et des biens.

Des anciens éléments des groupes d’auto-défense ont été recrutés dans l’armée. Le bataillons d’infanterie du Territoire N°7 a été créé et ceux-ci sont encore en formation. Plusieurs actions de désarmement volontaires ont eu lieu dans cette zone, et les secteurs environnant, la population centrafricaine observe un retour de l’autorité de l’Etat et elle souhaite que cela dure pour le bienêtre de la population centrafricaine.

Joseph Nzah