Une rencontre de haut niveau a eu lieu ce jeudi 9 décembre entre le président Touadera et les hauts responsables de l’Union européenne à Bruxelles en Belgique. Quels sont les enjeux de cette visite ?

Le président Touadera a entamé une série de rencontre avec les hautes personnalités de l’Union européenne, notamment M. Joseph Borrel Fontelles, Haut Représentant Chargé des Affaires Étrangères et de la Politique de Sécurité. Ensuite, le numéro 1 centrafricain a tenu une réunion de haut niveau avec M. Lenarcic, Commissaire européen à l’Aide Humanitaire et à la Réaction aux Crises.

Ces rencontres présentent un enjeu de taille. D’abord, selon les informations Oubangui Médias, le président Touadera cherche à redéfinir une nouvelle coopération entre son pays et l’Union européenne, après que le fonds judiciaires Fonds Bekou ait arrivé à l’expiration cette année. Ce fonds a été d’une importance très vitale pour le pays. Mise en place en 2014 au pire moment de la crise, le Fonds Bekou a aidé à relever le pays.

L’autre enjeu non négligeable est la question de l’aide budgétaire de l’Union Européenne à la Centrafrique. Cette aide tarde voire serait suspendue après celle de la France. Sans cette aide de l’Union européenne, partenaire technique et stratégique de la Centrafrique, le pays connaitra sans doute une crise économique et financière sans précédente à partir de 2022.

Des indiscrétions ont lâché que la présence russe (Wagner) créée une frustration au siège de l’Union Européenne. Déjà, l’Union Européenne prépare une sanction contre ce groupe, qui visiblement aurait pris une place importante dans le pays.

Le président Touadera multiplie des tractations diplomatiques pour faire échapper son pays à cette sanction à cause de la présence controversée des russes dans  ainsi que leurs actions, visant les mines dans le pays.

Bien que la présence des instructeurs russes ait été validée par le conseil de sécurité des Nations-Unies pour contribuer à la formation des Forces Armées Centrafricaines, le nom d’une société privée « Wagner » a commencé à circuler dans le pays alors que les autorités nationales nient cette présence. Les partenaires techniques et financiers sont contre le groupe «Wagner». La France en première ligne n’admet pas un partenariat entre la Centrafrique et ce groupe de sécurité privée.

La visite du président Touadera à l’Union Européenne était attendue pour passer en revue ces sujets qui risquent de compromettre les bonnes relations qui ont existé entre l’Union Européenne et la Centrafrique au bénéfice du peuple meurtri par plusieurs années de crise et qui tente de relever véritablement.

Fridolin Ngoulou