Depuis quelques jours, l’armée nationale enregistre des attaques de la part des groupes armés. Même si très peu de communication circule autours de ces attaques, les responsables de l’Armée Nationale disent être en alerte maximum pour répondre à toutes les éventualités.

Les capacités des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé ont été considérablement réduites après les attaques de Bangui le 13 janvier 2021. L’Armée Nationale avait repris le contrôle de plusieurs villes, presque toutes les grandes villes de la Centrafrique, même si les rescapés des rebelles se sont dispersés dans la brousse en constituant une menace réelle pour la population civile.

Les autorités considèrent que la rébellion n’existe plus en Centrafrique car, leurs capacités ont été détruites avec l’appui des forces russes, rwandaises et de la Minusca. 

Quid des dernières attaques dans le pays ?

Le pays a enregistré des attaques à Nzacko, vers Batangafo, Ndele, Bokolobo, et aux entours de Bambari ces dernières semaines. Une dizaine des forces armées centrafricaines (FACA) a perdu la vie dans ces combats qui semble les surprendre pour la plupart des cas.

Dans la zone de Bambari et dans une partie de la Basse-Kotto, les rebelles de l’UPC de Ali Darass, Chef d’Etat-major de la CPC ne cessent de lancer des offensives contre les positions de l’armée nationale et contre la population civile. Des organisations des droits de l’Homme et autres restent aussi silencieuses face aux attaques des rebelles.

Des sources militaires, l’armée semble baisser de garde et de vigilance après l’accalmie enregistrée dans le pays et le retour à la vie normale. Certains éléments malheureusement se sont intéressés aux affaires, aux mines tout comme les autres forces qui les appuis, laissant ainsi la porte à l’ennemie de sévir. On évoque clairement que les mines attirent les forces en présence dans le pays, tout comme les rebelles qui ont perdu une source importante de leurs rebellions.

L’une des raisons qui ont conduit le ministère de la défense à ne pas communiquer autours de certaines attaques est que l’armée n’a pas été vigilante. Certains soldats sont morts parce qu’ils avaient abandonné leurs bases au profit des femmes et d’autres aux profits de leurs business personnels. Un autre avait quitté le camp et revenait tardivement sans faire signe aux autres et il a été abattu par ses frères d’armes, le considérant comme un ennemie.

Si ces faits sont rapportés par le ministère de la défense nationale, des questions se posent sur la prise en charge des soldats sur le terrain et un travail de suivi. L’armée devient vulnérable si elle n’est pas bien entretenue. Les autorités militaires doivent se servir de ces leçons pour doubler de vigilance et d’efforts afin d’éviter le pire.

Et la Minusca veut réajuster sa stratégie

Très critiquées pour la passivité de certains contingents face aux attaques des groupes armés, les forces de la Minusca veulent réajuster leurs stratégies afin de mettre en œuvre le mandat robuste qui leur est consacré dans la résolution en vigueur.

Faire des forces de la Minusca des forces proactives et préventives, la Cheffe de la Minusca Valentine Rugwabiza place cette stratégie au cœur de ses actions en Centrafrique. Les 12.000 hommes de la Minusca répartis sur tout le territoire doivent dorénavant anticiper les attaques contre les civiles à base des informations et renseignement fournis. La population est mise à contribution pour alerter les forces de la Minusca. L’une des avantages est que les forces de la Minusca vont opérer conjointement avec les forces nationales pour mettre hors d’état de nuire les forces nuisibles. La première opération a été lancée à Bambari il y a quelques semaines. La population a longtemps souhaité les opérations conjointes Minusca-FACA pour plus d’efficacité.

En effet, toutes les forces en présence doivent rester sous leur garde et en alerte maximum car le phénomène des groupes armés n’est pas encore complètement éradiqué en Centrafrique. Un progrès signification été réalisé par les FACA et leurs alliés en récupérant les grandes villes occupées par les rebelles depuis 2012 mais beaucoup reste à faire.

L’ennemie ne cesse de réfléchir sur des nouvelles stratégies d’attaque. L’ennemie n’a pas perdu l’espoir. Il essaie de se reconstituer pour tenter de reprendre ses positions. L’ennemie est encore là dans le pays, même si certains leaders se sont réfugiés ailleurs. L’armée doit éviter la distraction et le triomphalisme pour poursuivre sa mission de la défense de la patrie.

Fridolin Ngoulou